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 La France veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille ! 

Par Alain Houpert, sénateur de la Côte-d’Or

Ce 8 mai, lors de la célébration de la capitulation de l’Allemagne nazie, la mémoire de tous ceux qui ont combattu pour notre liberté a été souillée par une autre capitulation : celle de la nation.

En France mais aussi dans les pays étrangers, tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à la république ont été choqués par les images d’un Président de la république seul, sur les Champs-Élysées à l’occasion de la commémoration du 8 mais 1945, jour de la capitulation de l’Allemagne nazie.

Ce images sont insupportables et aucun élu républicain ne peut se réjouir que dans ce qui fut la première démocratie du monde, la crise politique et institutionnelle ait abouti à une telle situation.

Depuis des mois, certains parlementaires  alertent, y compris au sein de la majorité. Dénoncent une obligation de se taire. Emmanuel Macron, qui déclarait refuser d’être un suiviste des USA oblige ses élus, les seuls en droit de parler au nom du peuple, à devenir, à leur tour des suivistes. L’exécutif n’a pas compris le rôle du Président de la République qui est de réunir la nation autour d’un projet d’avenir qui ne soit pas que le sien. Il n’a pas compris le rôle du parlement qui reste la base de notre vie démocratique qui consiste à servir le lien entre le pouvoir et les territoires. Il ne l’a pas compris car, issu du sérail financier, jamais Emmanuel Macron n’a été élu de terrain et n’a au à se confronter — sans service d’orde — aux Françaises et aux Français.

« La République ; disait De Gaulle, c’est le peuple. Quand on n’a pas le peuple avec soi, on n’est pas la République ».

Bien sûr, sénateur Les Républicains, politiquement mais surtout idéologiquement opposé au Président de la République, je devrais peut-être me réjouir de cette chienlit.

Mais, lorsqu’on a le privilège d’être élu et de porter la voix des Françaises et des Français, on ne peut se réjouir d’assister à l’effondrement de son pays, de ses acquis sociaux, de ses libertés individuelles, de son poids international dans un contexte qui a dépassé le clivage politique et auquel s’ajoute un discours de mépris, d’agression à l’égard des oppositions – en ce qui concerne l’extrême-gauche je pourrais même parler de harcèlement de la part du pouvoir. Nous sommes aujourd’hui au seuil d’une révolution politique qui voit s’affronter deux civilisations. Mais, ne soyons pas dupes. Cette querelle qui vise à dynamiter la pluralité politique de notre pays n’aura qu’un gagnant : le populisme comme ce fut le cas aux dernières législatives avec l’entée massive de l’extrême-droite presque encouragée par la majorité présidentielle.

Dans un jeu malsain, conscient de son incapacité à porter un projet politique en dehors des règles administratives, la majorité – hier La République en Marche, aujourd’hui Renaissance – joue la carte du chaos.

Elle le joue dans les urnes mais elle le joue aussi dans la rue, faisant montre d’une opposition qui vire à une guerre civile entre le pouvoir et son peuple. À grands coups de déclaration intempestives, de provocations, de déni, d’humiliations, ministres, députés de la majorité et de leurs alliés stigmatisent les Françaises et les Français, transgresse les règles les plus essentielles de notre démocratie et trouvent toujours, dans toutes les circonstances, à justifier l’injustifiable.

Les Français en ont marre. Au-delà de la réforme des retraites dont ils ont la sensation d’être dépossédés, c’est tout un comportement d’une élite technocratique et méprisante qui les pousse à la révolte.

Les Français veulent la Paix.

Pas une paix qui soit une victoire d’un état policier sur un peuple.
Pas une paix qui soit le couvert d’une révolte bien plus grave à venir.

Pas une paix qui soit négociée à coups de techniques constitutionnelles au détriment du parcours démocratique.

La constitution définit ce qui est légal. Il est temps de retrouver de la moralité dans l’action et le discours politiques.

Cette escalade de provocations, ce bras de fer ente le pouvoir et le peuple ne servent pas la République, ne renforcent pas la démocratie et ne constituent pas l’idéal de nation auquel les Françaises et les Français aspirent. Dans le contexte international actuel, ce climat délétère et anxiogène ne peut que détourner les citoyens d’une ambition commune.

Il faut retrouver la paix.

Nous devons retrouver le sens commun. Le Covid, selon les propres termes du Président de la République était une guerre. Après la guerre, vient le temps de l’armistice et de la reconstruction, et de nous réunir autour d’un projet de société commun, d’une volonté commune de sortir la France de ce cauchemar.

Mais cette issue bénéfique à tous et souhaitable pour l’avenir de nos enfants ne passe ni par un bras de fer, ni par une tentation autoritariste, ni par une gestion jupitérienne du pays. Il est dangereux de nier la colère par des déclarations intempestives. Il est dangereux de nier les casserolades, les contestations et de n’avoir pou seule réponse que le renforcement de la répression. Il est dangereux de penser que la force aura raison de la colère et du désespoir. Aucune guerre ne s’est résolue par l’autorité. La France n’a jamais cédé.

La France doit être entendue. La France des campagnes, la France des villes, la France du travail. Pour paraphraser le Général de Gaulle : « La France veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille ! ». Le comprendre, c’est l’écouter.

Alain Houpert est sénateur LR de la Côte-d’Or.

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