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Le prix de l’indépendance d’esprit décerné à Julian Assange et Edward Snowden

Prix de l’indépendance d’esprit remis par la rédaction du Nouveau Conservateur

La phrase de Dostoïevski si souvent répétée, « seule la beauté sauvera le monde », se renverse peu à peu : « Le monde peutil encore sauver sa beauté ? ». Plus rien n’assure qu’il en sera capable longtemps et l’on en vient à se demander ce qu’il restera des joyaux de l’univers après les dévastations de la fureur moderniste, hormis quelques paradis touristiques artificiels, de luxueux domaines entourés de miradors, et des cartes postales. Demeurera cependant une autre forme de beauté, non point celle de l’universelle Nature mais du moins celle de la nature humaine, la beauté morale. S’élargit alors la phrase dostoïevskienne : « seuls les héros sauveront le monde ». Et certes s’aperçoivent ici et là des pousses de vraie beauté, inattendues et fraîches : non, les héros ne sont pas morts, contrairement à ce que laisse penser l’avachissement général des regardeurs de télévision et avaleurs de pubs. Décernons notre prix trimestriel à deux des plus fameux : Edward Snowden et Julian Assange. Ils étaient jeunes, avaient conscience de défier un Empire pur et dur mais eurent le courage de se sacrifier. Chapeau !

Analyste de la CIA, puis de la NSA, devenu lanceur d’alerte, Edward Snowden, a mis au jour, en 2013, des centaines de milliers de documents révélant la surveillance téléphonique de masse jugée « abusive » de ses anciens employeurs. Alors que le 2 septembre 2020, un tribunal fédéral américain a statué que le programme de surveillance de masse du renseignement américain, dénoncé par Edward Snowden, était « illégal » et « inconstitutionnel », il dut se réfugier en Russie, alors qu’il aurait préféré obtenir l’asile en France, ce que François Hollande et Emmanuel Macron lui refusèrent…

Le cybermilitant Julian Assange fonda, en 2006, WikiLeaks permettant aux lanceurs d’alerte de divulguer des documents relatifs à des scandales de corruption, d’espionnage et de violations des droits humains perpétrées par des Etats, tout en protégeant leurs sources. En juillet 2010, il diffusa plus de 750 000 documents confidentiels, concernent notamment les activités américaines en Irak et en Afghanistan. Nous devons donc à Julian Assange des révélations cruciales, d’intérêt public, sur l’imperium états-unien ! Depuis, le gouvernement américain le poursuit sans répit, si bien que « l’affaire Assange » est loin de connaître son épilogue. En juin 2012, Julian Assange se réfugia à l’ambassade d’Equateur à Londres, mais, en avril 2019, le nouveau président équatorien mit fin à cet asile et aussitôt, les autorités britanniques l’arrêtèrent ; les Etats-Unis lancèrent une procédure d’extradition, que la Haute Cour de Londres, puis la ministre de l’Intérieur britannique certifièrent très rapidement, mais le 26 août dernier, Julian Assange déposa un recours en appel fondé sur le caractère politique de la procédure.

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