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Économie, monnaie, finance publique : vers le chaos

par Bernard Monot

Économiste et essayiste (dernier ouvrage : Le patriotisme ou la banqueroute), vice-président du Cercle National des Economistes (CNE), Bernard Monot fut chargé de la stratégie du Front National de 2005 à 2014, date à laquelle il fut élu député au Parlement européen sur la liste FN. Il explique ici comment, depuis 2020, les puissances financières installent un chaos mondial pour dissimuler leur responsabilité dans la banqueroute du système monétaire occidental.

La population des 35 pays de l’OCDE, abreuvée par la propagande officielle, vit dans une illusion de richesses illimitées alors qu’elle est assise sur une pyramide financière qui n’a pas de précédent dans l’Histoire : en dollars, 2 300 milliards de milliards de dettes (publiques et privées) et d’instruments financiers toxiques, sans aucune commune mesure avec la croissance réelle du PIB mondial qui n’est que de 75 milliards de milliards – soit trente fois moins. Victimes des excès du modèle économique dominant, qui n’est ni étatique ni libéral mais les deux à la fois, et des risques systémiques gigantesques qu’il comporte, les peuples sont entrés dans un processus de chaos global et de destruction que l’on peut nommer « banqueroute généralisée » ; cette banqueroute, qui tente de s’abriter sous de faux prétextes (« pandémie », « guerre en Ukraine », à grands renforts de « stratégies de peur et de culpabilité » savamment orchestrées par des banques et des cabinets de conseil américains, n’est pas le fruit du hasard. Cependant posons la grande question : les acteurs du système financier mondial s’imaginent-ils que la combinaison de surendettement public, de l’inflation, de l’austérité, de l’inflation, du saccage des systèmes de protection et des services publics et de leur corollaire, l’invasion migratoire de l’Europe, seront longtemps supportés par les peuples ? Pour l’heure, ils ont trouvé la parade : l’argent facile, l’impression ad libitum de monnaie fiduciaire par les banques, l’accumulation de dettes publiques ; mais combien de temps peuvent encore durer ces sortilèges ?

L’inflation, but recherché

Peu importe si ce que le langage courant nomme encore la « planche à billets » engendre une inflation des prix à la consommation ; peu importe si elle détruit à la fois la valeur de l’euro, l’épargne et le pouvoir d’achat depuis près de deux ans – car, contrairement au discours médiatique dominant, l’inflation ne date pas de la guerre en Ukraine, mais de l’année 2021, où le taux d’inflation moyen des pays de l’OCDE s’élevait déjà à 6,2 %, pour dépasser 10 % en 2022 ; peu importe ses effets délétères pourvu qu’elle atteigne l’unique objectif que poursuivent les maîtres du Système, accroitre la rémunération du capital. Le cynisme des dirigeants consiste à faire croire que Gouvernements et Banques centrales luttent contre l’inflation, alors même qu’elle est le but recherché. Trois chocs majeurs ont marqué ce processus : Le « coronalibi » : L’économie mondiale fut paralysée et déstabilisée durant 2 ans sous prétexte d’un virus présenté sur tous les tons comme mortel – or, alors que la surmortalité devait être dantesque, le surcroît de décès ne fut que de 0,06 %. Au nom d’une « science » qui n’avait de scientifique que la prétention, nous avons subi couvre-feu, quarantaine, injections de produits expérimentaux (ARN messager), fermeture d’écoles et d’entreprises, pénuries de main-d’œuvre, de composants, de produits manufacturés, etc. La facture budgétaire fut considérable : le coût du fameux « quoi qu’il en coûte » de la guerre au mystérieux virus s’élève pour la France à près de 600 milliards d’euros en deux ans. Le « climalibi » : Pour contrecarrer les effets pervers du mondialisme et grâce à une abondante propagande dite « scientifique », les oligarchies financières, la pseudo-élite des banquiers d’affaires ont dû recourir, à l’initiative de la fondation Global Environment Facility, au spectre du « réchauffement climatique » prétendu être exclusivement d’origine humaine afin de lancer la nouvelle religion d’Etat-Major, la « transition écologique ». Excellente excuse pour tenter d’affaiblir la Russie dont 50 % de l’économie repose sur l’énergie fossile, même si l’Europe occidentale doit être sacrifiée. Cela explique aussi la chimère actuelle des « investissements dits verts » des entreprises, promue par Larry Fink, PDG du grand gérant d’actifs américain BlackRock – aussi à la manœuvre pour imposer une réforme des retraites qui devrait en fait conduire à leur privatisation au bénéfice des géants américains du domaine. Ce dogme doit justifier le sabordage de la filière nucléaire. Il y a pour les pays de la Zone euro une forte corrélation entre la dépendance énergétique, la chute de croissance du PIB et le taux élevé d’inflation. En Allemagne, faute de gaz russe et de nucléaire, les prix de l’électricité ont bondi de 340 % en une année, mettant en péril ses industries exportatrices. En France, le cout budgétaire du bouclier tarifaire 2022-2023 pour pallier l’explosion des prix de l’énergie dépassera 100 milliards d’euros.

La fin de l’hégémonie américaine

L’affrontement militaire OTAN-Russie en Ukraine est la conséquence directe d’une politique de « dédollarisation » depuis 2008, effectuée par le bloc des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et ses alliés producteurs de pétrole / gaz de l’OPEP, afin de se libérer définitivement de l’hégémonie du dollar US et de l’extra-territorialité planétaire du droit américain associé. Ainsi, la Chine et la Russie ont accéléré leurs ventes des stocks de bons du Trésor US et accumulent de l’or physique pour accroître la stabilité de leur monnaies. Ajoutons les sanctions économiques coercitives unilatérales, coordonnées entre les États-Unis et ses affidés – l’un des objectifs les plus constants des États-Unis est de couper l’Europe de l’Ouest de la Russie pour empêcher la formation d’une superpuissance continentale, l’«Eurasie ». Ceci explique l’enjeu hyper[1]stratégique pour les BRICS de passer d’un monde unipolaire à un monde multipolaire et multi-devises libéré de la suprématie états-unienne – tandis que la Zone euro, de plus en plus fragilisé par la « recessflation » (combinaison hyperinflation / récession) et par ses déficits abyssaux (commercial et budgétaire), la France et la zone Euro perdent définitivement leur compétitivité industrielle et sortent de la scène internationale – ce qui ne serait que l’intérêt géo-stratégique des Etats-Unis, lesquels, en chevaliers blancs, proposeraient de voler au secours de l’Europe en l’intégrant dans sa zone dollar…

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