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TVLibertés, « La rébellion au quotidien »

Coup de chapeau à nos partenaires

Entretien avec Martial Bild, directeur de la rédaction et des programmes de TVLibertés

TVLibertés, dont le président-fondateur est notre ami Philippe Milliau et dont le directeur et animateur principal est un autre ami de longue date, Martial Bild, a bien voulu confier au Nouveau Conservateur une émission bimensuelle dénommée Les Conversations du Nouveau conservateur. Philippe Milliau et Martial Bild viennent de publier un ouvrage accablant contre le système médiatique dominant, intitulé Défaire le parti des médias. Le succès que rencontre ce livre atteste de l’acuité du sujet dans une société qui ne semble plus tenir, plus ou moins, que par une intense propagande.

Vous relatez par le menu ce que vous appelez le « processus d’usurpation de la société politique » par « les médias de grand chemin », comme vous les désignez. Maintenez-vous le mot « usurpation » ? Cela revient-il à dire que le 4e pouvoir est devenu le premier ?

Nous assistons bien à un processus d’usurpation de la souveraineté politique par le système médiatique. Avec Philippe Milliau, nous en avons donné de multiples et édifiantes preuves dans Défaire le parti des médias. En 1840, Honoré de Balzac, lui-même journaliste et père de la médiologie, avait avec prescience utilisé l’expression « 4e pouvoir dans l’Etat » pour désigner une presse « qui attaque tout et que personne ne peut attaquer ». Par connivence ou par faiblesse, les représentants de la fonction politique et judiciaire ont permis à ce quatrième pouvoir de devenir le premier. Il s’est autoproclamé gardien et inquisiteur des Droits de l’homme, chantre du progressisme, du sociétal, du diversitaire, de l’individualisme et du mondialisme.

« Nous assistons à un processus d’usurpation de la souveraineté politique par les médias de grand chemin. »

Martial Bild

Il constitue ce fameux Parti des médias qu’évoquait bien avant nous le philosophe Marcel Gauchet. Ce parti n’est pas comptabilisé dans les temps de parole, ne voit pas ses dépenses de campagne contrôlées, et dispose d’une enveloppe budgétaire de 6 milliards d’euros par an de l’Etat ! J’ajouterai qu’il ne peut pas être mis en minorité dans une assemblée et n’a aucun compte à rendre devant aucune instance. Il exerce donc son pouvoir sans disposer d’aucune légitimité démocratique. Cette presse Moloch est devenue une entreprise d’extinction du pluralisme et de la liberté d’opinion.

Ce pouvoir n°1 qu’est devenu système médiatique cache des intérêts bien particuliers, comme vous le démontrez, repérables mais bien cachés. Comment pourriez-vous le décrire, en quelques mots ?

La caractéristique d’un média dominant est de rendre aveugle à son influence, disait le théoricien de la communication Mc Luhan. J’ajouterai : à son influence et… à ses turpitudes. Au premier rang de celles-ci figure l’indécence des privilèges fiscaux dont bénéficient la presse et les journalistes. Les fanatiques de la pensée unique qui squattent presque totalement la presse écrite, radiophonique ou audiovisuelle se partagent, comme je vous l’ai dit, plus de 6 milliards d’euros d’aides de l’Etat chaque année. Le service dit public de l’audiovisuel s’accapare à lui seul 3,7 milliards d’euros. Sommes vertigineuses prélevées sur nos impôts ! Ce sont les contribuables qui financent toute cette propagande, les coups de force incessants contre la liberté d’expression qui aboutissent à une véritable syncope de la civilisation européenne.

Comment faut-il nommer ces contre-médias qui, de plus en plus nombreux et écoutés, s’opposent au système médiatique dominant : faut-il dire que TVL est un média « alternatif », mot inventé par la gauche dans les années 60 que vous reprenez volontiers à votre compte, ou plutôt un organe de ré-information ? Quel est le mot juste ?

Comprenons-nous bien. TVL n’est pas un organe de propagande pour lutter contre une autre propagande. TVLibertés a inventé une télévision de troisième type. Ni alimentée par l’argent public, ni par les annonceurs publicitaires. Ni dépendante de subventions, ni propriété d’un lobby, d’un parti, d’un milliardaire ou oligarque. Son choix est annoncé dans son nom : elle n’appartient qu’à ses téléspectateurs. Allant plus loin, TVL a décidé de n’être pas une chaîne payante : œuvre de reconquête, non repliée sur un milieu et moins encore arc-boutée sur un « dernier carré », elle est ouverte à tous les esprits avides d’une véritable alternative. J’ai en effet été le premier à utiliser ce terme « alternatif » que j’ai ramassé dans le ruisseau où l’avait abandonné la gauche. Car l’objectif est bien de fournir des informations alternatives aux « médias de grand chemin », commerciaux ou étatiques. Le but était de devenir créateur d’une information exemplaire, c’est-à-dire vérifiée, loyale et libre. Ces objectifs sont en passe d’être atteints : TVL, vaisseau amiral des médias alternatifs, joue pleinement son rôle de contre-pouvoir démocratique. TVL s’oppose donc frontalement au « Parti des médias » qui corrompt la démocratie.

« Tout est opinion », répétez-vous au long du livre. Cela suppose que l’on tienne compte de ce que chaque journaliste a son opinion propre, et que simultanément, on lui demande sinon une objectivité, du moins une honnêteté minimale. Mais comment l’obtenir ? Etes-vous partisan d’une charte nouvelle ? Faut-il revenir à la Charte de Munich, qui porte une sorte de serment d’Hippocrate des journalistes, et dans ce cas, comment garantir son respect ?

Je crois que le rôle de la presse alternative (nous développons cette idée dans un important chapitre) est de reconstruire une éthique et une déontologie du journalisme. Certains journalistes, pas assez nombreux, font un travail qui fait honneur à notre profession, quand ils savent mettre de côté leurs opinions personnelles si souvent partisanes et militantes. La Charte de Munich de 1971 est effectivement un texte qui doit être considéré comme fondateur. Mais, depuis quelques années, des voix s’élèvent pour nier ses principes, et quelques conspirationnistes déguisés en « fastcheckers » aiment répéter que, le texte ayant plus de cinquante ans, il doit être mis au goût du jour – ou que, puisqu’il n’est pas punitif, il n’est pas nécessaire de le suivre au pied de la lettre. Balivernes de petits propagandistes ! Les articles de la Charte sont d’une actualité parfaite quand est rappelé qu’il faut respecter la vérité qu’elles qu’en puissent être les conséquences, rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte, s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement et défendre la liberté de l’information. Devant tant de règles bafouées, on comprend mieux l’opposition du Parti des médias à ceux qui exigent une véritable déontologie du journalisme.

Retrouvez la suite de cet entretien avec Martial Bild dans le numéro IX du Nouveau Conservateur.

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