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Redresser la France ? Facile !

Par François Martin

Redresser la France, si mal en point, est le rêve de nombre d’entre nous. Cela semble insurmontable. Pourtant, l’analyse géopolitique nous donne des clefs de compréhension très importantes pour réaliser cette tâche : ce que d’autres font pour nous affaiblir et nous détruire, nous pouvons le faire à notre tour pour nous relever.

Des innombrables maux qui nous assaillent, colonisation américaine, déferlement migratoire, enfermement européen, administration pléthorique et inefficace, gabegie dépensière, taxation sans limites, perte de compétitivité, endettement, inflation, désertification industrielle, paupérisation agricole, balance commerciale structurellement déficitaire, chômage, misère de la France périphérique, fracture riches/pauvres béante, vieillissement de nos infrastructures, wokisme et progressisme, islamisme conquérant ou séparatiste, mafias, perte du sens de l’éducation et de la famille, dénatalité, crise de la jeunesse, vieillissement de la population, baisse de qualité de l’enseignement, déliquescence du système de santé, paupérisation culturelle, drogue, falsification de notre Histoire, abandon de nos symboles et de nos repères sociétaux, sécession de nos élites, incompétence et perte du sens patriotique des dirigeants, transformation de l’information en propagande, perte d’autorité de l’Etat, insécurité sociale, inefficience et politisation de la justice, paupérisation de la police et de l’armée,  perte de prestige international, abandon de la diplomatie, corruption, laïcisme et antichristianisme militant, matérialisme, désappropriation et dépression psychologique généralisés, aucun de ces maux n’est rédhibitoire, sauf un seul : l’impuissance.

En effet, sans les moyens de nos ambitions, aucune de celles-ci n’est atteignable, et aucun de nos maux n’est guérissable. Faute de répondre à l’impuissance, nous sommes tentés (et c’est ce qui se passe !) de renoncer à nos ambitions. Alors s’installe le temps du  « c’est impossible », du « à quoi bon ? » et du fatalisme, et pour certains, ceux qui conservent des moyens en argent ou en relations, à titre individuel ou collectif, du « sauve qui peut » ou bien du « profitons-en ! », tant il est vrai que le malheur de la plupart fait toujours le bonheur (et la fortune !) de quelques uns.

Ce sont donc, avant tout, les raisons de notre impuissance qu’il faut comprendre, afin de mettre en œuvre, à partir de là, les voies et moyens pour y remédier. Or celles-ci sont de plusieurs sortes :

L’impuissance politique

La première forme est l’impuissance politique, celle qui touche notre capacité de décision collective, en particulier celle qui concerne l’Etat, lorsque celui-ci s’est laissé « ficeler » ou acheter, sur le plan interne ou externe.

Sur le plan interne, il s’est progressivement transformé d’un « Etat-nation », représentant du peuple et démocratique, en un « Etat-lobby » , oligarchique et ploutocratique. Nous en sommes souvent étonnés, parce que nous avons changé de paradigme sans nous en rendre compte. Dans le premier cas, le rôle de l’Etat est, en grande partie, de réfréner les appétits des oligarchies pour le pouvoir et pour l’argent, et de rééquilibrer le rapport forts/faibles, afin que le développement et l’enrichissement profitent à tous. L’ordre et la loi doivent régner pour pouvoir faire justice (1). C’est une tâche difficile, où il faut de l’autorité. Dans le deuxième cas, celui d’un Etat dévoyé, il est trop souvent celui d’une parole pour le peuple et d’une action pour les classes supérieures, accompagnant et justifiant ainsi, bien plus confortablement, la prédation des riches et des puissants sur les pauvres et les faibles. Quand c’est le cas, la décision politique se perd dans les multiples arrangements, arbitrages et « combines » oligarchiques, pour toujours plus d’impuissance et d’injustice sociale (2). La plupart des maux décrits ci-dessus proviennent de cet état de fait. En particulier, ceci se traduit au niveau de l’administration qui, telle le célèbre « blob » (3), devient pléthorique, tentaculaire, rapace et incompétente, et finalement irréformable. Les « grands corps » font ce qu’ils veulent, le Ministère des Finances est roi, la Justice fait sa propre politique, etc…

Cela se ressent aussi sur le plan externe :

Dans l’Europe, alors que les uns ont investi la Commission et la dirigent de l’intérieur, alors que d’autres ont négocié des dérogations, nous n’avons fait ni l’un ni l’autre, bien que nous soyons l’un des principaux pays de l’Union, et l’un des membres fondateurs. Nous faisons semblant de croire que l’Europe joue une partition collective alors que, comme dans les mauvaises coopératives, chacun cherche à se servir de la collectivité pour obtenir ses propres avantages, quitte à affaiblir le groupe, au lieu de jouer avce honnêteté le jeu du groupe, de telle sorte que celui-ci se renforce, et qu’il en ressorte une puissance collective plus grande que la simple addition des forces de chaque membre, dont tous puissent bénéficier. Ainsi, nous avons été trop souvent les « dindons de la farce » européenne, sans avoir osé nous révolter. Le plus significatif, dans cette affaire, est le fait d’avoir poursuivi, depuis des décennies, une politique allemande, comme par exemple la monnaie surévaluée (affectant nos exportations), ou bien la politique énergétique (avec la diminution du nucléaire et le développement de l’éolien), ou la voiture électrique (que l’Allemagne a développée avec la Chine), ou encore les partenariats militaires (jamais aboutis). On pourrait multiplier les exemples de choix que nous avons faits pour complaire aux allemands, et qui ne nous ont rien rapporté.

C’est aussi le cas sur le plan international. Dans ce domaine, alors que nous n’avons pas besoin, vu notre indépendance nucléaire, de la protection américaine, nous sommes restés dans l’Otan, même après 1991, lorsque cette organisation aurait dû disparaître. En quoi avons-nous besoin de deux « parapluies » ? Nous avons accepté, tout au long du temps, une tutelle de plus en plus forte des USA, via une structure européenne chaque jour plus fédérale, pilotée en sous-main par l’Allemagne pour le compte de son grand « allié » (4). Cette tutelle est devenue aujourd’hui insupportable, nous entraînant dans les guerres américaines, de plus en plus loin de nos propres intérêts.

L’impuissance économique

Par cette politique de suivisme et de lâcheté, nous avons exacerbé chez les américains (comme si ce n’était pas suffisant !) un goût immodéré de la prédation économique. D’alliés et de vassaux, nous sommes aujourd’hui devenus des esclaves et des proies. Ceux-ci ont pu, à l’occasion de la guerre d’Ukraine, mettre en œuvre une politique d’une grande simplicité pour parvenir à leurs fins. Elle a consisté à nous priver de la possibilité d’accéder au gaz russe bon marché, ce qui était la base de la compétitivité allemande, dont toute l’Europe, pour partie, profitait. Les USA l’ont fait de trois façons : a) par la politique de sanctions à l’égard des russes, qu’ils nous ont imposée, alors qu’eux-mêmes se sont gardés de les appliquer lorsque cela les desservait, b) avec le sabotage du gazoduc North Stream, qu’ils nous interdisent de refaire fonctionner, c) avec la vente de leur propre gaz de schiste, entre 4 et 7 fois plus cher que leur prix interne. Le prix de l’énergie étant, comme on le sait, le principal facteur de compétitivité d’un pays ou d’une zone, il n’est pas douteux que cette politique sonne le glas, à terme, de la souveraineté énergétique, économique et politique de l’Europe toute entière, comme elle va inciter toutes les entreprises, grandes et moyennes, à se délocaliser aux Etats-Unis, renforçant ainsi leur tissu industriel (5). C’est déjà largement le cas. Par cette méthode très simple, en nous privant de notre oxygène économique, comme dans le film « Total recall » (6), et à moins que nous ne trouvions, tels Schwarzenegger, le moyen de faire repartir la production d’oxygène, ils nous tiennent à leur merci. C’est pour cette raison, également, parce qu’il n’est pas question à leurs yeux que nous sortions de ce piège, que vient d’être lancée, à l’occasion de la phase finale de la guerre d’Ukraine, une très grande campagne médiatique de diabolisation de la Russie et d’hystérisation de l’Europe (7). Tant qu’il y aura, en Europe, des entreprises à étrangler, à délocaliser ou à racheter, cette campagne ne s’arrêtera pas.

Retrouver la puissance

Il existe différents aspects de la puissance : militaire, économique, financière, médiatique, diplomatique, judiciaire. Si nous voulons nous redresser, nous ne pouvons pas choisir de faire tout à la fois. Comme le levier d’Archimède, il nous faut un point d’appui, ou deux maximum, pour « relancer la machine », et le reste devra suivre. 

L’un de ces points d’appuis, obligatoire, est évidemment la restauration de l’Etat, notre reprise du pouvoir en interne, par rapport aux oligarchies qui nous l’ont confisqué. Sans cette bataille essentielle, nous ne pourrons empêcher que les oligarques français de tout poil (politiques, économiques, intellectuels, hauts fonctionnaires, presse, groupes de pression, syndicats, ONG, mafias, etc…) continuent à piller les ressources de l’Etat et de la nation, commme ils le font aujourd’hui.

L’autre est l’économie. En effet, autrefois, un moyen de sortir de l’enfermement était la guerre, lorsqu’elle était, selon la célèbre phrase de Clausewitz, « la continuation de la politique par d’autres moyens ». Or ceci n’est plus vrai, essentiellement depuis l’avènement du nucléaire militaire, parce que, comme le conflit ukrainien nous le montre, la contrainte due au risque d’une confrontation nucléaire avec notre ennemi nous oblige à définir avec lui un champ d’application de la guerre conventionnelle extrêmement limité. Par ailleurs, nos opinions « modernes » n’acceptent plus le sacrifice en masse de nos soldats, mais seulement l’utilisation de supplétifs étrangers pour se battre à notre place. A part la guerre de type OPEX (8), contre des petits pays, qui reste possible (9), on voit que la guerre moderne ne dispose plus des possibilités de transformation facile en négociation diplomatique et politique qu’elle avait autrefois. Il faut aujourd’hui, si l’on veut pouvoir se battre (10), trouver une autre forme d’affrontement, plus « souple », et c’est l’économie. Si nous voulons nous redresser, ce qui nous oblige à changer les rapports de forces à notre avantage et au détriment d’autres acteurs, c’est donc par l’économie que nous pourrons le faire, pour retrouver notre puissance.

Ainsi, avec la reprise en main de l’Etat et le redressement de notre économie, avec les mains sur le volant de notre voiture et de l’essence dans notre moteur, avec la volonté et les moyens d’agir, nous en finirons avec l’impuissance, et pourrons résoudre ensuite, l’un après l’autre,  tous les maux décrits plus haut.

Retrouver la puissance économique

Nous avons vu que c’est la première chose à faire. Nous savons que c’est la privation du gaz russe bon marché, imposée par les USA, qui est la cause principale de notre impuissance économique. Mais nous savons aussi que nous disposons, et nous sommes les seuls en Europe, d’une énergie très bon marché et non polluante, l’énergie nucléaire. Nous sommes donc susceptibles de retrouver des prix de l’électricité extrêmement bas, dont pourraient bénéficier nos entreprises et nos ménages pour nous redresser. Aujourd’hui, nous sommes liés à nos « partenaires » européens par un pacte tarifaire (11) qui nous oblige à vendre à bas prix notre électricité nucléaire à des opérateurs qui n’ont d’autre activité que de le revendre au prix du marché européen, en encaissant les marges et sans rien faire d’autre. Ceci n’a pas de sens, et c’est un scandale que nous l’ayons accepté. On peut donc affirmer que la première décision d’un chef d’Etat français digne de ce nom devrait être de sortir du pacte tarifaire européen et de l’ARENH. Et la deuxième devrait être de faire voter par le Parlement un très ambitieux programme de relance et de modernisation de notre parc nucléaire, de telle sorte que nous devenions, le plus rapidement possible, non seulement le fournisseur d’énergie le moins cher d’Europe, mais si possible l’un des moins chers au monde. Ce sera la base de notre redressement.

Nous nous retrouverions ainsi dans la situation qu’avait l’Allemagne à l’époque de l’importation du gaz russe, et dans celle qu’ont les USA aujourd’hui avec leur gaz et pétrole dit de roche-mère. A l’abri du besoin pour nous-mêmes, détenteurs de la puissance énergétique, qui est la base de la puissance économique, nous pourrions, à notre tour, faire « chanter » nos contreparties allemandes et américaines, comme elles l’ont fait et le font encore avec nous : « si vous voulez notre électricité, payez-la au prix du marché. Si vous voulez de l’énergie bon marché, venez donc investir chez nous ». Comme il est exclu que les allemands, fâchés pour longtemps avec le nucléaire, nous fassent la concurrence, ni que les américains les autorisent à racheter du gaz russe bon marché, nous avons là une voie royale pour nous retrouver, au cœur de l’Europe, avec une matière essentielle dont tous auront besoin et que nous serons les seuls à détenir en quantité et à si bas coût.

Evidemment, si nous prenons une telle décision, tous seront contre nous : les allemands, promis aujourd’hui à la décadence, à qui nous reprendrons, après de longues années, le leadership de l’Europe, leurs commettants américains, que nous priverons des moyens de leur chantage, et aussi les russes, qui se gardent bien « d’insulter l’avenir », et qui ménagent, malgré la guerre d’Ukraine, les pays européens, espérant bien pouvoir y revenir un jour avec leur gaz. Cette friction attendue avec l’Allemagne, et partant avec la Commission, serait une bénédiction, car elle nous offrirait sur un plateau le « casus belli » dont nous avons besoin pour réformer de l’intérieur l’Union Européenne et en faire, enfin, ce que nous voulons : un système souple et confédéral. Dans une telle « guerre intestine », nous risquons d’avoir l’appui de nombreux pays, qui auront peur de se fâcher avec nous s’ils pensent que nous détenons les clefs d’une énergie dont ils auront vitalement besoin.

Il faut bien voir que jusqu’ici, la politique de fédéralisation de l’Europe, pilotée en sous-main par l’Allemagne, a visé principalement à affaiblir son principal concurrent, la France (12). En restant en Europe, en pratiquant la tactique du « coucou agité dans le nid », en étant les « fâchés de service », toujours prompts à tout bloquer si on ne nous donne pas ce que nous voulons, nous serons 1000 fois plus efficaces que si nous nous drapons dans notre toge et si nous quittons la pièce sous les huées ou les moqueries de tous les autres. Il ne faut pas quitter l’Europe. Il faut que tous les autres la quittent s’ils le veulent, et que nous restions vainqueurs sur le champ de bataille avec ceux qui voudront partager notre projet. C’est ainsi, et non pas en « fuyant » dans un « Frexit » ou un « Bruxit », que nous réussirons (13).

Bien entendu, si nous prenons cette décision, il faudra jeter au lac la politique de la « transition énergétique ». En effet, si nous disposons à foison d’une énergie non polluante, le nucléaire, à quoi bon une « transition » ? A quoi cela servirait-il, sauf à désorganiser notre marché d’électricité nucléaire pilotable, en tentant de le marier avec une énergie intermittente non pilotable ? De plus, ceci nous coûte au bas mot 400 Milliards d’Euros (!!) (14), entre subventions à l’éolien et raccordement au réseau, pour y adjoindre une industrie a) qui ne nous apporte rien, b) qui sert les intérêts des allemands (fabricants de l’éolien) et des chinois (fabricants du solaire). Nous avons autre chose à faire que de gaspiller de telles sommes et de tels efforts pour enrichir nos propres adversaires, alors que les français ont tellement besoin de baisse des coûts et de pouvoir d’achat.

Baisser drastiquement nos charges

Mais si nous voulons à la fois un « choc de compétitivité » pour nos entreprises, et un « choc de pouvoir d’achat » pour nos ménages, cela ne suffira pas. Si l’on veut faire repartir la machine, susciter à la fois consommation et investissements, il faut que ces chocs soient vraiment significatifs. Il faut y adjoindre une baisse drastique des impots, des taxes et des charges, en particulier patronales et salariales (15). Il est inconcevable, en effet, que la compétitivité de nos entreprises et le pouvoir d’achat de nos salariés soient affectés à ce point par des charges aussi lourdes. Cet effort indispensable pour rendre aux entreprises et aux salariés le fruit de leur travail devra être financé par une « chasse aux gaspis » générale et drastique, en traquant tout l’argent aujourd’hui dilapidé, ou distribué indûment aux « amis » et autres « affidés » par une politique clientéliste sans limites. Il y en a beaucoup d’argent à récupérer ! Mais quand les français souffrent, l’Etat doit donner l’exemple de l’austérité. De même, afin que la hausse de la consommation ne se traduise pas par une augmentation des importations, il faudra que, d’une façon ou d’une autre, par des taxes aux frontières ou des normes, on puisse décourager l’entrée sur notre territoire de produits étrangers concurrents de nos produits nationaux à protéger. Nous ne pouvons laisser perdurer le scandale d’une balance commerciale déficitaire depuis des décennies, ni être ouverts à tous les vents à des pays à bas coût à qui nous offrons nos marchés sans contrepartie. Ce modèle ne peut pas fonctionner. Enfin, nous devrons conserver des marges de manœuvres pour rembourser nos déficits. 

Avec une économie enfin compétitive, avec un investissement industriel retrouvé, un pouvoir d’achat des français restauré, des importations maîtrisées (et donc une agriculture mieux protégée) et nos dettes remboursées, nous pourrons affronter l’avenir et nous attaquer à nos faiblesses avec beaucoup plus de confiance.

L’autorité de l’État

Plusieurs instruments et actions sont à mettre en œuvre dès l’arrivée au pouvoir d’un chef d’Etat digne de ce nom. Certains visent à restaurer l’autorité de l’Etat à l’intérieur de ses frontières, d’autres à l’extérieur (16).

Le principal problème, aujourd’hui, de l’Etat, nous l’avons vu, est qu’il est colonisé par l’oligarchie, au point que ce sont elles, et non lui, qui décident, … et qui se servent. Pour restaurer la démocratie, aujourd’hui dévoyée, l’Etat doit donc s’affirmer. Comment peut-il le faire ? S’il cherche à affronter en même temps tous les lobbies qui aujourd’hui l’assaillent, lui font la loi, le mettent au pas et le pillent, il ne peut y arriver. Il doit trouver une méthode simple, de telle sorte que les profiteurs soient découragés. Or ceci est possible. En effet, aujourd’hui, les comportements délictueux sont innombrables, que ce soit par les détournements, trafics d’influence, délit d’initiés et autres malversations. Dans la plupart des cas, ces délits ne sont pas poursuivis ni sanctionnés. C’est insupportable, et c’est inadmissible. Pour qu’ils le soient, il faut renforcer et élargir considérablement les pouvoirs du Parquet National Financier, et mettre en place une juridiction spéciale pour juger tous les profiteurs de haut vol qui aujourd’hui pullulent, dans le système politique, l’administration ou l’entreprise. Il faut que ces tricheurs et ces voleurs aient peur. Lorsque quelques uns d’entre eux auront été pris, rapidement jugés et très sévèrement condamnés, leurs émules se tiendront vite tranquilles, car en général, le courage n’est pas leur qualité principale. Voler et tricher leur va très bien, mais pas au prix de leur peau. Pour renforcer l’autorité de l’Etat et affirmer sa volonté politique inflexible dans ce domaine, cet organisme devra être placé sous la responsabilité directe du chef de l’Etat. Ainsi, par une action judiciaire efficace et sévère, à défaut d’attraper tous les fauves, on les fera rentrer dans les cages. Et par ailleurs, à n’en pas douter, cette politique punitive vis-à-vis des puissants tricheurs ne manquera pas de rendre l’Etat très populaire, puisqu’il jouera enfin son rôle, celui de l’autorité et de la justice sociale, deux politiques qui vont ensemble.

Rétablir la peine de mort pour les crimes contre l’État et la nation

Une autre décision qui devra être prise sera le rétablissement de la peine de mort, pour les crimes contre l’Etat et la nation. Sur cette question de la peine de mort, il est à remarquer que l’on confond deux choses : les crimes de droit commun et ceux contre l’Etat ou la nation. Pourtant, ils sont de nature très différente. Les premiers visent les personnes en particulier, alors que les seconds visent des millions de français. Parmi ces derniers peuvent être comptés les attentats et autres atteintes graves à la sûreté de l’Etat, la haute trahison de politiques ou de fonctionnaires, mais aussi les grands trafics mafieux, de drogue en particulier, qui portent atteinte à la société toute entière (17). Si les crimes du premier ordre ne représentent pas une menace pour le pays (et donc, dans ces cas-là, la législation actuelle n’a pas besoin d’être changée), il n’en est pas du tout de même des seconds. En effet, en supprimant la peine de mort pour ces crimes-là, la République a envoyé à leurs auteurs un message d’une exceptionnelle gravité, car elle leur dit, en quelque sorte « Vous n’aurez pas ma haine » et « Quoi que vous me fassiez, je ne vous tuerai pas ». En s’exprimant ainsi, l’Etat s’est affirmé comme pacifiste (donc comme non respectable), et a mis en danger l’ensemble de la nation française. La juridiction sur ce genre de crimes, au contraire, doit envoyer à tous ceux qui veulent s’attaquer à l’Etat le même genre de message que celui qu’envoient nos soldats armés et prêts à combattre à de potentiels ennemis : « Si vous vous attaquez à nous, nous nous défendrons, et si nécessaire, nous vous tuerons sans hésitation » (18). Ceux qui ont conçu l’abolition de la peine de mort en y incluant les crimes contre l’Etat étaient gravement fautifs car pacifistes. Ils avaient, à n’en pas douter, perdu totalement le sens de l’Etat (19). Là aussi, la réaffirmation d’un Etat fort vis-à-vis de tous ceux qui veulent lui nuire ne manquera pas de rehausser son autorité, son prestige et sa popularité.

Une législation d’extraterritorialité de notre droit

A ces deux législations, celle qui vise à punir nos oligarques mal intentionnés, et celle qui veut mettre hors d’état de nuire ceux qui en veulent mortellement à l’Etat et à la nation, il convient d’en rajouter une troisième : celle qui s’attaquera à tous les étrangers qui conspirent à affaiblir notre pays, comme par exemple les américains qui ont fomenté le « piège » contre Alstom, avec l’enprisonnement de Frédéric Pierucci (20), ou les allemands qui financent nos associations anti-nucléaires, alors même que leur législation leur interdit de le faire (21). Les uns comme les autres s’attaquent directement à nos intérêts, aujourd’hui en toute impunité. Cela doit cesser. Nous devons pouvoir les arrêter, comme Pierucci l’a été, à leur descente d’avion, les emprisonner, les juger et les condamner. Les complots contre la France ne peuvent se faire à sens unique, en toute impunité. Pour cela, nous devons disposer des instruments judiciaires pour mettre certains hors d’état de nuire et dissuader les autres.

Sortir impérativement de l’OTAN

Pourquoi restons-nous dans l’OTAN ? Déjà, en 1991, Mitterrand aurait dû en sortir, alors qu’il était clair que cette organisation n’avait plus d’objet. Comme bien d’autres avant et après lui, il a été lâche : bien qu’il se soit plaint ensuite des pressions américaines contre la France, il n’a pas osé, lorsqu’il en avait l’occasion, prendre les mesures nécessaires pour se dégager de leur emprise. Pourquoi, alors, se lamenter des conséquences des méfaits dont il favorisait les causes ? En réintégrant ensuite le commandement intégré, Sarkozy n’a fait que metttre en œuvre la promesse qu’il avait faite aux américains, avant sa présidentielle, pour qu’ils l’aident à se faire élire… (22) Funestes politiques ! Aujourd’hui encore, en quoi avons-nous besoin de deux « parapluies » nucléaires, en acceptant (et en nous liant !) à l’américain (23), alors que nous disposons déjà du nôtre ? Absurde ! Nous savons très bien que la première mission de l’OTAN ne vise pas à nous protéger, mais à nous asservir. Qu’attendons-nous ?

En plus du fait qu’en restant dans l’OTAN, nous sommes assimilés à la politique américaine anti-russe (24), qui ne devrait pas être la nôtre, nous sommes gravement mis en danger par la guerre d’Ukraine, non pas à cause de la Russie (25), mais à cause des lobbies militaristes américains et de nos alliés. En effet, nous voyons bien que malgré que la guerre soit perdue pour le camp occidental, certains continuent à pousser sans cesse à la poursuite du conflit (et à la militarisation toujours plus grande de l’Europe), contre toute logique militaire ou géopolitique, mais uniquement à cause des profits gigantesques que retirent de celle-ci le complexe militaro-industriel américain et ses satellites. Si nous restons dans l’OTAN, le risque existe donc qu’excités par les maximalistes américains, cerains de nos alliés (allemands, polonais, baltes ?) ne commettent l’irréparable en attaquant directement la Russie, ou les forces russes en Ukraine. Si tel était le cas, par le traité qui nous lie, nous serions tenus de suivre. Nous voyons bien que pour nous, ce n’est pas de la Russie que vient le danger, mais de l’OTAN. Il faudra en finir dès que possible.

Par ailleurs, l’OTAN nous « classe » sans ambigüité, vis-àvis de tous les peuples, dans le camp occidental. Aujourd’hui où la fracture nord/sud ne cesse de grandir, nous avons impérativement besoin de retrouver l’équilibre gaullien, qui nous permettait de parler à tout le monde, de rester « au-dessus de la mêlée », et de faire véritablement œuvre de paix. Le « boulet » otanien nous empêche de prendre notre envol, vers les hauteurs où nous sommes compris et respectés par tous les autres. Retrouvons notre liberté !

Une dissuasion vraiment dissuasive

Mais ce positionnement, un retour à nos « origines » de politique étrangère résolument gaullien, nous impose de réviser nos dernières doctrines à propos de la guerre conventionnelle. En effet,  là aussi, la guerre d’Ukraine nous a fait changer de paradigme, en nous faisant croire que notre positionnement antérieur « dissuasion + Opex », qui négligeait les conflits dits de « haute intensité » était mauvais. Mais où était notre erreur ? Pensons-nous que si guerre conventionnelle il y a un jour, nous résisterons à l’armée russe ?  Notre problématique est totalement différente de celle des autres pays, puisque notre territoire peut (et doit) être sanctuarisé par notre dissuasion nucléaire. Tout ennemi qui entre chez nous doit savoir qu’il risque son existence. Dans ces conditions, à quoi nous servirait une armée pour les conflits de « haute intensité », sinon à servir de supplétifs aux vélléités guerrières américaines, sans plus d’espoir de vaincre les russes, qui sont aujourd’hui, ils viennent de le démontrer, la meilleure armée du monde, et la plus aguerrie ? A l’évidence, nos ambitions nouvelles d’armée de « haute intensité » sont une stupidité et une idée d’origine atlantiste, que nous devons abandonner.

Par contre, si notre indépendance est basée intégralement sur notre dissuasion, cela veut dire que cette dernière doit être la meilleure au monde. Or ce n’est pas le cas. En particulier, nous n’avons pas voulu accéder aux technologies (26) permettant les vecteurs hypersoniques, ce qu’ont fait les russes et les chinois (mais pas, semble-t-il, les américains). Aujourd’hui, les armes de détection et de défense se sont beaucoup perfectionnées. Cela implique que les armes offensives le soient aussi. Si nous devons faire un (gros !) effort, ce n’est pas vers la « haute intensité », mais vers la dissuasion la meilleure au monde. Cela doit être une priorité absolue (27).

Maîtrise de l’Etat après la mise au pas des oligarchies, obtention des moyens économiques pour atteindre nos ambitions, respect de notre Etat et de notre nation vis-à-vis de tous ses amis et ennemis, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les mains fermes sur le volant, et de l’essence dans notre moteur. Deux directions simples, mais essentielles, et prioritaires, à partir desquelles nous pourrons résoudre nos autres problèmes et atteindre nos objectifs. En évoquant ces deux stratégies, nous ne faisons que reprendre ce qui a été fait par tous ceux qui ont redressé ou agrandi leur pays avec succès : de Gaulle, Deng Tsiao Ping, Franco, Rawlings, Bourguiba et Ben Ali, Poutine. Et nous nous inscrivons très exactement dans la ligne politique gaullienne. La mise en œuvre sera difficile, mais la vision des trajectoires à suivre est facile. Inutile de se perdre dans les complications. Au travail !

François Martin

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