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Notre pays n’a pas vocation à devenir l’instrument d’une technocratie sans conscience politique.

Par Alain Houpert, Sénateur de la Côte-d’Or

Depuis plusieurs semaines, les images que nous voyons quotidiennement sont insupportables pour les élus et citoyens que nous sommes. En déplacement, le Président de la République l’a réaffirmé : « Rien ne justifie la violence dans une société démocratique ». Pourtant chaque jour, des ministres de la majorité ou de leurs alliés, en premier lieu le « Premier flic de France » qui se doit aussi d’être ministre de l’Intérieur, justifient les actes commis par les Forces de l’Ordre.

On peut les nier et les mettre en parallèle d’un mouvement social qui se radicalise.  Mais peut-on les nier face aux déclarations de la commission des droits de l’Homme, du syndicat de la magistrature, de Reporters sans frontières, de nos collègues élus belges, allemands, italiens, espagnols qui dénoncent unanimement un emploi disproportionné de la force.

À ce jour, 17 enquêtes ont été ouvertes par l’Inspection générale de la Police nationale, une pétition demandant la dissolution des voltigeurs de la BRAV-M a recueilli plus de 200 000 signatures. Les images tournent en rond dans les médias étrangers, faisant de la France — ce pays jadis étendard des Droits de l’Homme et du citoyen — une république répressive et violente envers son peuple.  

La démocratie face au choix du pire

Que penser de la porte-parole du Syndicat de la Police qui déclare « On peut arrêter les Blacks-blocs mais on nous demande de ne pas le faire ». Que penser de ces policiers excédés qui sont instrumentalisés par le ministère de l’Intérieur ? Que penser de ce gouvernement — le seul responsable de cette situation — nier sa responsabilité, s’isoler derrière les forces de l’Ordre ?

Quelle image donne-t-on quand le jour du vote de la motion de censure, les stations de métro sont fermées et l’Assemblée nationale, berceau de la représentation nationale, encerclée de véhicules de police ?  

Quel sens donner à la démocratie, quelle leçon donner aux électeurs lorsque trois millions de citoyens mécontents sont ignorés, stigmatisés, poussés jusqu’à ce qu’ils n’aient plus les moyens de manifester ? 

Quel sens donner à une démocratie où le gouvernement rejette en permanence la responsabilité sur ses opposants politiques, tous relégués au rang d’irresponsables, extrémistes, comme s’il avait le monopole de la démocratie.  La démocratie c’est le peuple et le peuple l’a compris. Et cette fois, le peuple ne plie pas face à un pouvoir qui s’englue dans la répression, au risque de bafouer son rôle : celui d’être garant de la démocratie et de la sécurité des citoyens.  

Le Président de la République est dans une impasse.  

Le peuple est dans une impasse. Celui qui cèdera sera perdant. Le gouvernement, empêché dans son mandat. Le peuple qui comprendra que malgré trois millions de citoyens dans la rue, rien ne changera. La technocratie continuera de s’octroyer le monopole de l’intelligence politique.  

Tout cela ne nous amènera qu’à une escalade dangereuse pour notre pays. 

Depuis six ans, la majorité présidentielle joue avec la démocratie, déroulant le tapis rouge aux extrêmes pour tenter de s’assurer une réélection. Elle instrumentalise la démocratie pour sa gloire, son roman personnel, son histoire, sa postérité, méprisant une fois de plus l’ensemble du peuple français. Elle enchaîne insultes, propos outranciers, marques de mépris, provocations.  

Il est temps de retrouver l’inspiration de la démocratie. De se souvenir que la Cinquième République est un outil au service du peuple et non d’un clan, que le propre de la démocratie est de servir le peuple et non de le violenter. Nous sommes dans une impasse. Les citoyens français ne veulent plus de représentants insincères, calculateurs et le gouvernement ne lâchera rien au risque de saboter le reste de son mandat.  

« Rien ne justifie la violence dans une société démocratique ».

C’est vrai. Alors Monsieur le Président, Monsieur le ministre de l’intérieur, Madame la Première Ministre, retrouvez le chemin de la démocratie. Renouez avec les valeurs de notre pays et de notre République et vous retrouverez, à vos côtés, les élus — tous républicains que nous sommes par définition — et le peuple de France.  

Votre entêtement ne vous grandit pas et nuit durablement à l’image de notre pays qui n’a pas vocation à devenir l’instrument d’une technocratie sans conscience politique.  

Si vous ne respectez pas la France vous nous trouverez en travers de votre croisade contre le peuple français.  

Alain Houpert Sénateur de la Côte-d’Or 

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  1. L’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour la 11me fois par le gouvernement de Macron dépasse tous les BORNEs et entrave la démocratie de notre pays.

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