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Mon combat pour la France d’Outre-mer

Pourquoi les embûches n’auront pas raison du SAGASDOM

par Babette de Rozières

Chers compatriotes, chers Ultramarins,

Ma vie tout entière fut consacrée à une seule et unique passion : la cuisine. Pour elle, j’ai tout donné, sans jamais faillir, sans jamais fléchir, et, croyez-le bien, sans jamais regretter. Avec fierté, je puis affirmer qu’à travers mes émissions, mon acharnement au travail, et une foi indéfectible en notre culture, j’ai réussi à faire découvrir à la France métropolitaine des merveilles comme le citron vert, la chayotte, ou encore la patate douce, ces joyaux de nos terroirs trop longtemps ignorés.

Quarante-cinq années d’antenne, quarante-cinq années d’une présence constante et d’un travail acharné, ont forgé une réputation et une notoriété que nul ne saurait me ravir. Ce capital de reconnaissance, je n’ai jamais cherché à le garder jalousement. Bien au contraire, j’ai voulu le mettre au service de nos territoires ultramarins, trop souvent abandonnés aux marges de la conscience nationale. Il fallait les replacer au cœur de l’âme française et ce fut fait.

Si ma vocation première était la gastronomie, je n’ai jamais hésité à sortir de cette sphère pour m’engager dans des combats plus vastes, et parfois plus rudes. J’ai porté haut et fort la voix de nos territoires, et cela sans compter les sacrifices, y compris sur ma santé. Les embûches ? Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur.

Jamais je n’ai attendu quoi que ce soit en retour. Car il me paraissait inconcevable de rester silencieuse lorsque d’autres se taisaient, surtout dans les moments où nos territoires avaient le plus besoin d’une défense ferme et courageuse.

Les événements ne m’ont pas épargnée : grèves, pandémie, critiques virulentes – souvent venues de nos propres rangs, ces crabes effrayants qui sortent des rochers pour vous pincer mais ne font jamais rien, poids morts de nos îles et territoires. Et pourtant, contre vents et marées, j’ai persisté. Pendant plus de cinquante ans, j’ai consacré mon énergie à valoriser les richesses culinaires et culturelles de nos neuf territoires ultramarins, mais aussi à soutenir tous ceux qui, parmi vous, se retrouvent en difficulté, parfois dans une indifférence glaçante de nos élus.

Ces combats, toutefois, ont un coût. Car il faut le dire sans ambages : l’inertie, l’irresponsabilité, et parfois la mauvaise volonté de certains acteurs institutionnels ultramarins ont trop souvent réduit à néant les efforts que je consentais, parfois au prix de sacrifices personnels considérables. Ce constat, aussi douloureux soit-il, ne peut plus être tus.

Prenez le « Salon de la Gastronomie des Outre-Mer » (SAGASDOM), cette entreprise que j’ai portée à bout de bras pendant neuf éditions consécutives à Paris, pour magnifier nos patrimoines, nos savoir-faire, et notre art de vivre. Je l’ai fait avec mes propres moyens, sans le moindre appui des autorités administratives, lesquelles, à force de réticences et de refus, ont fini par exprimer un mépris évident à l’égard de ce projet. Il en fut de même au plus haut sommet de l’État, où j’ai rencontré une morgue insupportable. Quant au ministère des Outre-mer, ses sollicitations incessantes et ses retards administratifs n’ont fait que compliquer une situation déjà difficile. Il n’est que le repère des inutiles…

Aujourd’hui, devant ce climat détestable, cette instabilité économique et politique, et cette lassitude que je ressens face à tant d’ingratitude et d’aveuglement, je prends une décision lourde mais nécessaire. Je vous annonce, le cœur serré mais soulagée, que le salon SAGASDOM 2025 prévu à Paris sera reporté à janvier 2026. Ce report, je l’assume pleinement, car il permettra au salon de se renouveler, de se renforcer, et de s’épanouir dans un cadre plus propice.

Cependant, l’édition des 10 ans de SAGASDOM ne saurait attendre plus longtemps. C’est pourquoi je suis heureuse d’annoncer qu’elle se tiendra du 1er au 3 août 2025 à l’île Maurice. Ce sera une édition d’exception, rassemblant nos partenaires du bassin de l’océan Indien, pour célébrer comme il se doit notre culture, notre savoir-faire et vos talents. Cette aventure internationale, je la veux à la hauteur de nos espérances, ambitieuse et fidèle à notre identité.

Je pense avec émotion à tous ceux qui, déjà, m’ont témoigné leur affection et leur soutien. Je mesure la peine que cette annonce pourra causer à ceux qui attendaient avec impatience le salon à Paris. Mais qu’ils soient rassurés : je reviendrai, en 2026, avec un salon encore plus beau, plus festif, plus gourmand et plus rayonnant que jamais.

En attendant, prenez soin de vous. Je demeure à vos côtés, toujours fidèle à votre cause, et prête à répondre présente dans les moments difficiles.

Je vous embrasse affectueusement.

Bien à vous,

Babette de Rozières

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