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Nicolas Dupont-Aignan, tirer les leçons des folies covidiennes

Quelques parlementaires, peu nombreux mais incisifs, se sont élevés contre l’enchaînement des mesures qui, depuis « l’opération Covid», ont complètement réorienté notre politique sanitaire (vers le contrôle social et les vaccins), à grands renforts de lois et d’ordonnances. Au Sénat, le plus combatif fut Loïc Hervé, sénateur Union Centriste de Haute-Savoie (voir ci-dessous l’entretien qu’il nous a accordé). Signalons aussi Alain Houpert, sénateur LR de Côte-d’Or ou Sébastien Meurant, sénateur du Val-d’Oise – notre « prix de l’indépendance ». A l’Assemblée Nationale, on remarqua Martine Wonner (ex-LREM), Agnès Thill (ex-LREM), Guillaume Peltier (ex-LR) ou encore Sébastien Chenu (RN) qui, en plein hémicycle, accusa le ministre de la Santé de « transformer la France en hôpital psychiatrique » ; le plus combatif fut sans doute Nicolas Dupont-Aignan, que l’on vit descendre dans la rue contre le passe sanitaire aux côtés de Florian Philippot (voir ci-après l’entretien que celui-ci nous a également accordé) et qui développa mois après mois un argumentaire contre le totalitarisme à visage sanitaire en des termes proches des nôtres. Candidat à la présidentielle (on regrettera que, malgré nos efforts, les conditions n’aient pas été réunies pour qu’Eric Zemmour et lui fassent cause commune), ce constructeur souvent malheureux de l’union des droites annonce ici (entretien réalisé fin février tandis qu’on courait après les mal-nommés « parrainages ») que ses principaux thèmes de campagne sont la défense des libertés et la réorientation de la politique sanitaire, thème original et nécessaire. Remercions l’ami, député de l’Essonne et président de Debout la France, d’avoir bien voulu répondre à nos questions.

Vous vous êtes très tôt élevé contre les atteintes aux libertés publiques imposées aux Français (et plus ou moins imposées au Parlement) sous le masque de la politique sanitaire. Quel fut pour vous le déclic ? Qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille ?

Il y eut pour moi deux déclics. D’abord je n’ai pas compris pourquoi le Ministère a si vite interdit aux malades de se soigner, interdisant même aux médecins de le faire. C’est extravagant. Il y eut, dès janvier, le curieux déclassement du vieux Plaquénil (avant même le début de la pandémie, chose plus curieuse encore) qui avait été utilisé en vente libre pendant plus de 70 ans et fut d’un coup réputé dangereux – et lorsqu’il fut avéré un peu partout dans le monde (et d’abord en Chine…) qu’il était assez efficace contre la Covid, il fut même purement et simplement interdit à la vente. Comment le Ministère dit « de la Santé » peut-il interdire aux médecins de soigner, comment peutil aller jusqu’à interdire un médicament efficace ? Cela me parut d’abord incompréhensible, puis inadmissible, comme les procès faits au Pr. Raoult qui, fort d’une autorité incontestable, en certifiait les bienfaits… Il y avait bel et bien anguille sous roche ! Ensuite, je me suis étonné de l’extraordinaire bureaucratisation à la soviétique (ou à la chinoise…) qui accompagna cette politique : on alla jusqu’à enrégimenter médecins, journalistes et influenceurs de toutes sortes, on multiplia les instances de décision les plus opaques, telles que le Conseil Scientifique – à quoi s’ajouta bientôt le rôle très suspect des « cabinets de conseil » tel Mc Kinsey, dont on avait l’impression qu’il dictait ses décisions au gouvernement. Comment ne pas voir dans le confinement une mesure extrême, jamais utilisée dans notre Histoire à l’échelle nationale (et inspirée par la Chine), comme une forme inouïe de dictature – au point qu’on fixa même le nombre maximal de personnes à table lors de la fête de Noël, ce à quoi n’avait jamais songé aucun dictateur? Tout cela alors même que, comme l’a établi avec précision le Pr Toubiana, l’épidémie ne fut véritablement grave qu’en mars et en avril (à l’époque on nous disait pourtant qu’il ne fallait pas porter de masque, ce que, moi, je réclamais à ce moment-là, au pire de l’épidémie) et que la surmortalité annuelle fut finalement très faible, et nulle pour les moins de 65 ans. On ne peut comprendre qu’on ait écarté aussitôt la politique de bons sens consistant à se concentrer sur la population vulnérable (les plus de 65 ans, donc) et appliquer le triptyque classique : tester/isoler/soigner. On préféra monter de toutes pièces une sorte de campagne d’affolement, à grands renforts d’images alarmantes, d’annonces lugubres (le nombre des décès chaque jour !), accompagnée de montages bureaucratiques dignes de Kafka, de contrôles policiers dans la rue, puis dans les restaurants, les trains, les cinémas, les églises, etc. On vit des policiers intervenir dans des églises, ce qui m’a sidéré et fait comprendre que nous entrions dans un monde entièrement neuf – le « monde nouveau » de M. Macron sans doute ?

Vous vous êtes spécialement intéressé, justement, aux libertés publiques. Et en tant que parlementaire, contre les atteintes à la séparation des pouvoirs (si l’on peut toujours dire !) et à « l’enregistrement » du parlement.

Oui. J’ai été spécialement choqué par l’épisode des ordonnances. Le Parlement autorisa le Gouvernement à légiférer par ordonnances selon l’article 37 de la Constitution (le Gouvernement prend des décisions qui entrent en principe dans le domaine de la loi) mais en violant les dispositions qui encadrent soigneusement cet usage exceptionnel, notamment en ne déposant pas les instruments de ratification comme la Constitution l’y oblige expressément. Pire, le Conseil Constitutionnel avalisa cette forfaiture, excipant d’un argument juridique inconnu : l’urgence sanitaire ! Ce fut de pire en pire, notamment quand on entra dans l’hystérie vaccinale. D’abord pourquoi avoir répété qu’aucun médicament n’était efficace, ce qui est faux (j’ai pris souvent la défense de l’Ivermectine et de l’hydroxychloroquine ainsi que des médecines dites « douces », à tort méconnues par notre arsenal de santé), au bénéfice d’un seul sauveur prétendu miraculeux, le Vaccin. Origine d’un nombre impressionnant de purs et simples mensonges : le vaccin (ne faut-il pas plutôt parler, puisque ces prétendus « vaccins » n’ont jamais été homologués, d’ «injection expérimentale » ?) devait ne concerner que les personnes âgées, mais on alla de proche en proche jusqu’à l’imposer à des enfants ; il devait empêcher les contaminations, ce qu’il ne fit aucunement, détruisant au contraire l’immunité de nombre de personnes injectées ; il devait diminuer les formes graves, ce qui s’avéra pure propagande, répétée en boucle par la communication gouvernementale et les médias à l’unisson, mais démentie par les faits ; n’avoir pas d’effet secondaire, alors que ceux-ci sont innombrables et souvent graves, et quelquefois mortels, etc. Ce fut le Gouvernement par le mensonge et la coercition – combien de Français subirent des contraventions élevées, alors même que leur fondement juridique n’avait rien d’établi ! On ne peut accepter cela : la première raison de ma candidature est là. Car ce coup de force est inadmissible ; si nous ne le dénonçons pas haut et fort, nous entrons dans un cycle d’autoritarisme et de « contrôle social » à la chinoise dont nous ne sortirons plus.

Arrêtons-nous sur ce que vous venez d’évoquer, les médecines douces. Nombre de conservateurs estiment que la politique de santé devrait davantage prendre au mot les termes de « santé publique » plutôt que de se focaliser sur les maladies, et favoriser, à titre préventif, les produits naturels – phytothérapies, cures, acupuncture, etc ; et surtout tendre à modifier des habitudes alimentaires des Français – en décourageant la consommation de produits industriels si souvent toxiques, favorisant l’obésité, etc. En un mot êtes-vous le défenseur de ces médecines nouvelles ?

Oui, je le suis. La politique de santé est d’une part trop administrée (et très onéreuse à ce titre, et beaucoup trop centrée sur le seul aspect technologique), comme si seule la technicité était garante de la santé publique. Je ne suis pas opposé du tout à l’équipement de nos hôpitaux avec des instruments de médecine dite de pointe, ni dans la rénovation de notre équipement hospitalier, naguère l’un des meilleurs du monde et aujourd’hui en voie de déclassement à cause de politiques comptables imbéciles, mais il faut commencer par des économies de gestion. Bureaucratie et technocratie ne sont pas les seules réponses à la question (très vaste) de la santé publique. Nous pouvons et nous devons puiser dans des savoirs anciens ou dans des médecines lointaines comme la médecine chinoise, afin de trouver d’autres manières de se maintenir en bonne santé et, quand il le faut, se soigner. En Chine, un bon médecin n’est pas celui qui est sur-occupé mais celui qui a peu de patients, ce qui veut dire qu’il prend soin de leur santé globale. Il y a là une révolution à faire. A commencer par la formation des médecins : des étudiants en médecine m’ont récemment confirmé qu’il n’y avait pas, en huit ou dix ans de cursus, un seul cours d’histoire de la médecine ! Pourtant, les hommes se préoccupent de leur santé depuis des millénaires, et ont des choses à nous apprendre. Rappelons que la proportion de centenaires dans la Grèce du Ve siècle av. J-C. était supérieure à ce qu’elle est dans nos sociétés hyper-médicalisées d’aujourd’hui. Je fais mien ici ce que vous appelez dans votre revue « le réflexe conservateur ». La modernité n’est pas systématiquement supérieure à toute tradition !

Vous pouvez vous abonner au Nouveau Conservateur pour lire la suite de cet entretien.

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