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La triple duperie de l’immigration, son nom, son coût, sa dimension

Entretien avec Jean-Yves Le Gallou

Il est sans doute le plus grave des « mensonges ordinaires », la dite « question de l’immigration ». C’est à Jean-Yves le Gallou, essayiste, co-fondateur de I’Institut Iliade, bon connaisseur à la fois du phénomène migratoire et de la propagande, sujet auquel il vient de consacrer un petit livre magnifique de clairvoyance (La Société de Propagande), que nous avons demandé d’éclaircir ce mensonge majuscule, qui risque d’être fatal à la survie de notre Etat et de notre civilisation. Triple mensonge, nous dit-il : à la fois sur sa dimension, quand on prend la peine de réfléchir aux chiffres – et les plus officiels ; sur son coût, quand on prend la peine d’ajouter à ses coûts directs ses coûts indirects, ceux de l’énorme surcharge imposée à de services publics entiers, la Justice, la Police, l’Éducation nationale, les services hospitaliers etc. ; enfin sur sa dénomination même, quand le mot immigration est d’évidence dépassé. Immigration, vraiment ? Depuis le milieu du XIXe siècle, la société française a accepté plusieurs vagues d’immigration : polonaise, italienne, russe, espagnole, portugaise, puis, depuis les années 1970, nord-africaine. Cahin-caha, les immigrés se sont « intégrés », comme on disait alors. Cependant, depuis les années 80 et 90 (les effets du regroupement familial puis la montée en puissance de l’islamisme), l’immigration a peu à peu changé de nature pour se muer en une lente invasion, mot utilisé d’ailleurs par Valéry Giscard d’Estaing, tandis que François Hollande parlait de séparatisme, ce qui revient au même, et qu’un homme aussi modéré qu’Hubert Védrine juge que « un jour le recours à la force sera inévitable ». Mais la société française est-elle prête à sortir du triple mensonge sur « l’immigration », et à en tirer les terribles conséquences ?  (PMC)

Notre dossier s’intitule « La Société du Mensonge », votre livre La Société de Propagande. Comment distinguez-vous les deux termes ? Sont-ils d’usage équivalent ?

 La propagande, c’est, historiquement, la propagation de la foi. Aujourd’hui, la propagande, c’est la propagation de la doxa correcte, diversitaire, égalitaire et wokiste, transformée en exigence morale par tous les canaux disponibles, l’école, l’Université, la publicité, les films, les séries, les chartes d’entreprise, etc. Nul n’y échappe, du berceau au tombeau, de la matinale aux saturnales. La fiction est même devenue l’arme principale de la propagande. Ce n’est pas un mensonge à proprement parler, mais un monde parallèle, un metavers. Le mensonge n’est qu’un des moyens de la propagande, dont le canal principal est la fiction.

Vous incriminez la fausse science, celle des chercheurs du GIEC ou des « médecins de plateau » qui ne cherchent pas la vérité, mais la conformité à une idéologie. Ne craignez-vous pas que, à ce jeu, le statut de la vérité, qui est au fond de notre civilisation, ne chute de son piédestal et qu’une société où plus rien ne serait vrai ni faux perde pied ? Ou posons la question autrement : ne pensez-vous pas qu’une société sans foi, c’est-à-dire sans vérité supérieure (transcendante ou pas), finisse par ne plus distinguer le vrai du faux et sombre dans un aveuglement suicidaire – songeons bien sûr à l’un des sujets sur lequel vous avez beaucoup écrit, l’immigration de masse ?

Il me semble qu’il y a deux formes de vérité dans la pensée européenne. Il y a la vérité de nature religieuse, c’est-à-dire un acte de foi qui est posé, une croyance supérieure autour de laquelle une réflexion et une action à la fois individuelle et collective sont construites. Et puis, il y a les vérités de nature expérimentale ou scientifique. Pour celles-ci, il n’y a pas d’argument d’autorité qui tienne : ne peut être dit vrai que ce qui peut être librement contesté. C’est pourquoi, par exemple, ceux qui affirment que le réchauffement climatique est d’origine anthropique devraient laisser la parole à ceux qui les contredisent ; ou encore, les revues à comité de lecture doivent continuer à publier des chercheurs qui s’écartent de la doxa, et pas seulement qui ceux biaisent leurs résultats pour plaire à leurs relecteurs, tel ce chercheur qui a avoué avoir « adapté » son étude sur les feux de forêt et le réchauffement climatique en Californie, en écartant toutes les autres causes que le réchauffement, pour qu’elle puisse être publiée dans Science. Envisager de voter une loi de bannissement des « climato-réalistes », ce n’est pas seulement liberticide, c’est une régression civilisationnelle.

Ne peut-on hiérarchiser la gravité des mensonges ? Le mensonge climatique (ou le mensonge fiscal) est grave, mais l’est-il autant que celui sur l’immigration ? N’est-ce pas le mensonge cardinal de l’époque ? Et, sur ce sujet pouvons-nous dire des vérités – par exemple sur son coût ou plutôt ses coûts réels ? Vous avez naguère publié tout un ouvrage sur le sujet. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres-clefs pour tenter de conjurer ce mensonge-là ?

Certes ! On pourra se remettre des délires de la «  transition énergétique » et des folies fiscales. Beaucoup moins facilement du Grand Remplacement…

Cela fait plus de quarante ans que j’écris sur l’immigration. Plus de 40 ans que je reprends et tente d’interpréter les chiffres officiels. Plus de quarante ans que je suis accusé d’être un « extrémiste », mais aussi plus de 40 ans que les réalités dépassent les chiffres officiels et mes prévisions… C’est au point que, aujourd’hui, Julien Dray, cofondateur de SOS-Racisme, reconnaît sur Cnews ce qu’il tentait de m’interdire de dire lorsque nous siégions ensemble, lui comme PS, moi comme FN, au Conseil régional d’Île-de-France ! Et il est même payé pour cela ! De même, il y a de vingt ans, l’Institut de Géopolitique des Populations tirait la sonnette d’alarme sur la fécondité africaine : pas une ligne alors dans Le Figaro, qui maintenant se répand en chiffres alarmants sur le sujet…

En fait d’immigration, pouvons-nous encore dire des vérités, et où ?  Par exemple sur son coût ou sur le nombre exact d’étrangers qui vivent en France, clandestins d’un côté titulaires de papiers de l’autre ? Vous avez naguère publié tout un ouvrage sur le sujet : pouvez-vous, en les actualisant (car la question semble se faire de plus en plus pressante en cette année 2023…), nous donner quelques chiffres-clefs et rétablir quelques vérités ?

Le cout réel de l’immigration ? Là encore, un sujet longtemps tabou. Et controversé. André Posokhow estime qu’il approche 200 milliards. Beaucoup plus prudent et pourtant diabolisé lui aussi, Jean-Paul Gourevitch l’estime à 55 milliards – un chiffre par défaut selon moi. Mais il faut inscrire ces chiffres dans la durée. Le grand précurseur de ces études sur le coût de l’immigration a été l’immense Pierre Milloz, disparu en 2022. Dans les années 1990, il chiffrait déjà le coût de l’immigration à 42 milliards par an (en équivalent euro). Un chiffre qui n’a pu qu’augmenter. Mais qui suffit à expliquer à lui seul une large part du déficit public. Et qui pèse sur la charge de la dette.

En prenant en compte le coût budgétaire direct de l’immigration et le coût induit de la charge des emprunts, on peut estimer à 2.000 des 3000 milliards l’endettement dû à l’immigration. Avec les conséquences pour la perte d’indépendance et de souveraineté. Nous payons déjà, et ferons payer à nos enfants, leur propre disparition.

Quant aux chiffres sur le nombre d’immigrés, je vais vous en donner quelques-uns, tous officiels. Le nombre d’entrées officiellement recensées en 2022 dépasse les 500 000. 352 000 titres de séjour (un record absolu), 140 000 demandes d’asile (avec des arguments téléphonés pour présenter des dossiers bidonnés), 10 000 « mineurs isolés » (ni mineurs, ni isolés mais souvent délinquants), et peut-être davantage encore – leur recensement est impossible. Les immigrationnistes relativisent cela avec des arguments minoratifs : 500.000 personnes, cela représente à peine 0,8 % de la population. Pourcentage trompeur : la majorité des entrants ont entre 15 et 35 ans, et, sur cette tranche-là, les « migrants » représentent autour de 2% de la population française. Et, tous les ans, le flux se renforce.

Autre chiffre : le nombre de nouveau-nés, dépistés pour la drépanocytose, car nés de parents issus des zones à risque pour cette maladie rare (Afrique, Maghreb, péninsule arabique, Asie du sud, Caraïbes, Amérique latine), s’élève à plus de 40 %, 73 % en Île-de-France. Si vous cumulez les entrées actuelles et l’évolution des naissances et si les tendances se poursuivent, vous voyez que les Français de souche européenne sont minoritaires dans les berceaux dès 2035 et parmi les actifs en 2050. Sans changement brutal des politiques, le Grand Remplacement est, si l’on ose dire, une affaire pliée !

La suite de cette analyse est à retrouver dans le numéro XI du Nouveau Conservateur.

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