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Éric Ciotti lauréat du prix du courage politique

Élu à la présidence des Républicains sur une ligne dite « de fermeté », sans compromission possible avec l’obscure et confortable nébuleuse Macron, Eric Ciotti a su convaincre les adhérents d’opter pour le courage. Loin d’un centre si mollasson qu’il a souvent confiné, chez certains caciques UMP au centre gauche, comme du trop fameux « ni droite ni gauche » tant à la mode, toutes facilités qui conduisent à suivre les errances de la gauche, la ligne Ciotti se plaçait clairement à l’intersection des droites. Les militants LR ont ainsi fait le choix du sursaut : finis les Juppé, Raffarin, Philippe, Lemaire, Pécresse, Darmanin, Sarközy, et autres Estrosi : la page centriste est bel et bien tournée ! Signe de bonne santé pour un parti que les commentateurs disaient moribond ; signe, surtout, d’une nette évolution du parti autrefois gaulliste, qui n’a peut-être pas perdu tout rapport avec ses origines : la candidature du principal compétiteur, Bruno Retailleau, se situait elle aussi sur une ligne dure, authentiquement conservatrice (Comme l’a relevé un commentateur, le duel Ciotti-Retailleau, c’est « le choix entre une droite conservatrice et une droite conservatrice ») – et il fut remarquable que le plus modéré, Aurélien Pradié, s’est cru tenu de « venir sur les thèmes les plus droitiers », comme dit la presse horrifiée, pour atteindre 22 % des voix.

Si l’on se souvient qu’Eric Ciotti déclara que, au second tour de l’élection présidentielle, il choisirait « Zemmour plutôt que Macron », enterrant définitivement les vieilles lunes du « front républicain », son élection marque une date dans l’évolution de la droite, ouvrant la voie à des alliances de second tour qui seules pourraient renverser le cours lamentable de la politique française : c’est ce que Le Nouveau Conservateur, conscient d’un lent rapprochement des forces conservatrices autour de thèmes de plus en plus nettement identifiés (l’indépendance de la Nation, la sûreté de ses frontières, la souveraineté et l’autorité de l’État, l’affirmation de l’identité civilisationnelle), tient à saluer en remettant son prix de la saison à Eric Ciotti – dont Valentin Gaure trace ici un rapide portrait, avant que nous donnions bientôt la parole au nouvel élu.

L’enfant de la Vésubie – par Valentin Gaure

Pèlerin inépuisable, Eric Ciotti s’est livré à un véritable tour de France, à la rencontre de ceux qui croient encore à la résurgence d’un parti qui, il faut bien l’écrire, a beaucoup déçu depuis quinze ans, y compris nombre de ses électeurs et de ses membres mêmes. S’adressant à son auditoire par la fameuse formule : « Mes chers compagnons… » qui rappelle les grandes heures du RPR et même du RPF, Eric Ciotti a appelé ses troupes à « chasser de nouveau en meute », retrouvant ainsi cet esprit de corps, fraternel, qui a jusqu’ici tant manqué aux Républicains. Reprenant à son compte la devise de Foch, le courageux Ciotti s’élance : « Mon centre cède, ma droite recule : situation excellente, j’attaque ». Aller à l’offensive, voilà l’attitude que la droite parlementaire se doit d’adopter. Eric Ciotti, en digne héritier de Charles Pasqua, s’évertue à bâtir l’alternative à droite : ébauche d’un rassemblement des droites, au moins sur l’essentiel, à savoir le sauvetage de la France. Sur ses terres niçoises, le député des Alpes-Maritimes se dresse contre le clientélisme de Christian Estrosi et Renaud Muselier, affidés du macronisme. Très proche de ses électeurs, ce descendant de résistants de la vallée de la Vésubie a su entretenir, depuis l’enfance, la mémoire vive des passions françaises.

Cet homme pudique évoquait récemment, dans une rare confidence faite au Point, le souvenir de son artisan de père : « C’était un travailleur acharné qui se levait tous les matins à 5 heures pour aller dans sa menuiserie. Je l’aidais dans son atelier. J’ai des souvenirs d’enfance d’odeur du bois ». Très ému par la cathédrale de Strasbourg, qui lui rappelle à la fois « le blanc manteau d’églises » et le serment de Koufra, cet homme du pays réel aime à citer la fameuse phrase des Mémoires de Guerre : « Ce qu’il y a, en moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. » Un programme éternel.

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