Et si les droites étaient plus unies que ne le croient les états-majors ? Voici, en exclusivité pour le Nouveau Conservateur, « Dix urgences pour redresser la France » sur lesquelles se sont entendues trois personnalités issues de familles différentes : Bruno Gollnisch, qui fut vice-président et député RN, Sébastien Meurant, Sénateur LR, Pdt de la Fédération LR du Val-d’Oise et Paul-Marie Coûteaux, qui soutient la candidature d’Eric Zemmour.
Qui peut nier l’évidence ? Des millions de Français, représentant sans doute la majorité du pays, aspirent à une politique authentiquement nationale, seule réponse à la politique d’abandon de la France au fil de l’eau parée des plumes fanées du « progressisme » qu’ont conduite depuis des décennies de pâles gouvernements déroulant la litanie de réformes annoncées et avortées, tandis que le pays se déclasse en tous domaines. Alors que la division des Français qui refusent le déclin pourrait leur faire perdre l’élection cardinale et que M. Macron, minoritaire dans le pays, ne peut espérer l’emporter qu’à titre de pis aller, les trois parlementaires soussignés, en toute loyauté à l’égard des candidats qu’ils soutiennent, lancent à ceux-ci un appel solennel pour qu’ils se parlent et que, au deuxième tour puis lors des législatives, l’union s’établisse. Nous sommes persuadés que les programmes des candidats, et les aspirations de leurs électeurs, sont moins opposés que ceux des gauches, et qu’il devrait être possible de s’accorder sur dix urgences. Ce n’est pas là un programme commun mais le constat de convergences que des millions de Français aspirent à mettre en œuvre rapidement.
10 priorités pour la France.
- Restaurer l’indépendance nationale et défendre notre identité culturelle face aux forces mondialistes qui les détruisent, à l’américanisation culturelle, au nivellement technocratique dont l’UE est la complice. L’Europe a une civilisation propre, qui a inventé les principes d’égalité et d’indépendance des nations qu’il faut préserver dans une alliance de nations libres.
- Restaurer l’Education Nationale, par la revalorisation de la fonction enseignante, le rétablissement de la neutralité de l’enseignement, de la discipline et de l’émulation. L’Ecole doit être préservée des intrusions idéologiques, des expériences pédagogiques hasardeuses, des empiètements sur le rôle éducatif des parents, et concentrée sur sa mission : la transmission d’une part aussi large que possible de la Connaissance humaine, à commencer par celle des savoirs premiers (compter, lire et écrire en français), des fondements de notre civilisation, des richesses de notre histoire et de notre patrimoine.
- Rendre à la France son rang de grande puissance industrielle. Il faut mettre fin au « tout tertiaire » et préférer l’intervention pragmatique à tout dogme économique ; protéger notre industrie et notre agriculture de la concurrence déloyale de pays qui pratiquent le dumping social sans les normes ni les charges imposées à nos producteurs. Retrouver notre politique industrielle et notre rôle de puissance exportatrice. Replacer Recherche et Université au cœur de la compétition mondiale pour que savants et techniciens puissent affronter la course aux savoirs, déjouant une dépendance sans retour.
- Défiscaliser l’économie, alléger l’Etat, relancer le pouvoir d’achat. En tous domaines l’activité nationale est découragée par une fiscalité confiscatoire, la sur-administration, la culture de la dépense et le culte de l’assistanat, qui paralysent jusqu’à l’Etat lui-même : seule la restauration de la « valeur travail », et du travail bien rémunéré, rendra les Français tels qu’ils furent pendant des siècles : libres et créatifs.
- Retrouver l’écologie humaine et la santé globale. Le vieil impératif écologique a été confisqué par des idéologues sectaires, au point que, de promesse, le Progrès lui-même se fait menace. Le souci de la beauté et des traditions, nationales, régionales ou locales, le respect des lois de la Nature, notamment de la Nature humaine, une alimentation préservant la santé publique peuvent, et eux seuls, éviter les démesures suicidaires.
- Protéger la ruralité, par une politique d’aménagement du territoire ambitieuse, refusant les déserts territoriaux et assurant le maintien de tous nos services publics. Les prix agricoles doivent permettre à nos agriculteurs et éleveurs de vivre de leur travail. Il n’y a pas de pays sans terroirs, sans paysages et surtout sans paysans.
- Mettre en œuvre un programme généreux d’accueil de la vie et d’aide aux familles afin d’assurer la pérennité démographique de notre nation. Concevoir le principe cardinal de « bio-éthique » dans l’acception précise de ces deux termes trop souvent bafoués.
- Inverser le courant de l’immigration. Le remplacement de notre population par une immigration incontrôlée n’est pas un dogme mais une évidence. En chacun de nos partis, les meilleurs connaisseurs du défi migratoire s’accordent d’ores et déjà sur plusieurs mesures capables de déjouer les menaces qui pèsent sur l’ordre public : faire cesser l’abus du droit d’asile, réformer les lois de nationalité pour que la qualité de Français s’hérite ou se mérite, établir la priorité nationale dans le logement, l’emploi, les allocations, etc.
- Rétablir la sécurité, déjouer l’augmentation du nombre de crimes et délits : notamment par l’expulsion des criminels et délinquants d’origine étrangère, accroître le nombre des magistrats, comme la construction d’établissements pénitentiaires afin d’assurer l’effectivité des peines, la protection des victimes, la fin des zones de non-droit.
- Retrouver la grandeur de la France par une diplomatie et une défense indépendantes. Par son histoire et sa géographie, la France a des intérêts et manières de voir qui lui sont propres ; sa puissance militaire, notamment navale, la francophonie, son domaine maritime majeur et son outre-mer assurent son rayonnement mondial. Elle doit avoir les moyens de servir ses intérêts, assurant son rôle de médiatrice entre les peuples.
Ces options ne suffiront sans doute pas à assurer le redressement de notre pays, mais elles doivent permettre de recueillir le consensus qui en est la condition préalable. C’est pourquoi nous demandons aux candidats que nous soutenons de les considérer avec la bienveillance que l’on doit aux innombrables Français qui se préoccupent de l’avenir de leur patrie.
Bruno Gollnisch, Ancien vice-président et député RN Soutien de Marine Le Pen
Sébastien Meurant, Sénateur LR Pdt Fédération LR du Val-d’Oise
Paul-Marie Coûteaux, Ancien député européen Soutien d’Eric Zemmour