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Démographie: entre immigration massive et politique nataliste, il faut choisir

Par Jean-Frédéric Poisson, reprise de la tribune parue dans Causeur

Alors que le vieux continent connaît d’innombrables problèmes sociaux, culturels, sécuritaires à la suite d’un demi-siècle d’immigration massive, les simples propos d’un député sur les migrants ont provoqué les cris d’orfraie de toute la classe politique. Dans le même temps, Gérald Darmanin a annoncé vouloir intensifier ce processus migratoire en accordant davantage de titres de séjours à des travailleurs clandestins sous prétexte que ces derniers se trouvent dans des secteurs d’activité « tendus ». Il provoque ainsi un appel d’air à destination des migrants traversant la Méditerranée, de plus en plus nombreux suite à la bombe démographique africaine[1]. En parallèle à cette immigration sans frein qu’il est interdit de contester, l’Europe connaît un hiver démographique[2] sans précédent, le tout favorisé par un discours écologiste dé-nataliste. Plutôt que de lancer un vaste plan nataliste en France, les idéologues modernes expliquent donc que l’immigration représente pour les pays développés la seule solution pour « permettre de combler le solde démographique naturel, d’ores et déjà négatif» [3]. Notre société est devenue tellement passive face aux défis modernes qu’elle nous exhorte à accepter la fameuse « transition démographique » artificielle promue par Emmanuel Macron au lieu d’exalter la solution naturelle que toute société saine devrait défendre.

À rebours des progressistes qui nous assènent un discours fataliste (« il n’y a rien à faire contre les flux migratoires ») et culpabilisateur (« il faut avoir moins d’enfants pour sauver la planète »), nous devons être résolument tournés vers le futur de notre pays. Et cela passe par la démographie. Ainsi, nous souhaitons promouvoir pour la France, et pour l’avenir de notre continent, la relance de la natalité et la fin de l’immigration massive, par humanisme et par réalisme ! Par humanisme, car tout déracinement d’un individu à sa terre est un drame absolu, surtout si nous n’avons à lui offrir que des conditions de vie lamentables. Par réalisme par ce que, au-delà des questions économiques, la question démographique est indissociable de la question de l’éducation : quels Français voulons-nous pour demain ? Que nous importe que nous ayons chaque année 300 000, 400 000 ou 500 000 naissances supplémentaires si nous ne sommes pas capables d’éduquer correctement cette jeunesse ? Or, l’immigration massive présente justement un problème éducatif : nous sommes devenus incapables d’assimiler les masses qui se présentent à nos frontières, qu’en sera-t-il demain de leurs enfants et petits-enfants ? François Bayrou, notre nouveau « commissaire au plan », a eu le mérite d’évoquer ce problème aux derniers États généraux de la natalité : pour lui, la solution migratoire n’est « pas une solution d’évidence », notamment parce qu’elle « présente des difficultés sociales et culturelles»[4].

Nous rajouterons, parce que ce sujet doit être abordé pour de bon, que la « politique nataliste » ne présente pas en soi de problème écologique, contrairement à ce qui est affirmé par ceux qui prophétisent la fin de l’espèce humaine sur tous les plateaux de télévision. Puisqu’il est avéré qu’une famille de trois enfants en France (3.221 Kg de CO2 par an) a un bilan carbone moins important qu’un célibataire globalement plus consumériste (10.685 Kg de CO2 par an)[5], pourquoi défendent-ils sans cesse la dé-natalité ? Si vraiment l’empreinte carbone est la clé du problème environnemental, alors pourquoi ne voit-on pas les adeptes d’Attac, d’Extinction-Rébellion ou de Dernière Rénovation promouvoir des politiques familiales ? À l’inverse, il n’est pas vraiment sérieux de prétendre vouloir sauver les générations futures en stérilisant les générations présentes : l’« éco-anxiété » dont souffriraient certains jeunes[6] biberonnés aux scénarios de science-fiction du GIEC[7] ne doit pas les empêcher d’avoir un raisonnement censé… Qu’ils se concentrent d’abord sur les porte-conteneurs, fruits de la mondialisation sauvage, et qui représentent chaque année 2,6% des émissions mondiales[8], avant de stériliser notre avenir. 

Ainsi, la question écologique ne sera pas réglée par la dénatalité de l’Europe. Et la question de l’hiver démographique européen ne doit pas être réglée par l’immigration, mais par une véritable politique nataliste. Celle-ci doit permettre aux foyers de vivre dans des conditions décentes, dans un logement adapté à la taille d’une famille, avec des emplois stables pour au moins l’un des membres de la famille, et suffisamment de pouvoir d’achat pour prendre soin des enfants. Or, force est de constater que l’inverse est appliqué actuellement : les jeunes générations souffrent d’instabilités brutales sur le plan économique ou en termes d’emploi, elles sont souvent démotivées faute de logement adapté pour agrandir la famille, elles sont particulièrement touchées par les impôts depuis que le plafond du quotient familial a été raboté par deux fois en 2014. Et que dire du pouvoir d’achat actuel des Français torpillé par la politique économique désastreuse de nos gouvernants et par la crise qui s’aggrave de jour en jour ?

La situation actuelle est-elle en mesure de promouvoir la natalité, de permettre aux parents de donner une éducation adaptée à leurs enfants et aux écoles une instruction même basique ? Notre modèle social est-il en mesure de promouvoir les solidarités familiales indispensables à la stabilité et à la confiance en soi des jeunes couples ? Ou bien ne promeut-il au contraire qu’un individualisme coupable et une lutte des sexes stérile ? Nous sommes au carrefour de notre civilisation : l’avenir de nos enfants se joue autour de cette question démographique. Il est crucial que nous y mettions les moyens adéquats en repensant la famille et en l’aidant à s’épanouir dans un monde qui semble l’avoir oubliée, ou qui ne la considère que sous son aspect purement économique.


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