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Conservateurs et libéraux : ennemis ou alliés ?

Les Conservateurs et les Libéraux composent un paysage aux nombreuses nuances. Au-delà de ces cercles incompatibles, que nous délaisserons, conservateurs et libéraux ont sans doute plus en commun qu’ils ne le croient.

Par Jean-Philippe Delsol

« Nous nous perfectionnons, soutient-on dans beaucoup de pamphlets. J’ai quelques
doutes. »
, ironise Chateaubriand dans la lettre programme du Conservateur en 1818.

Le conservatisme s’inquiète du changement que le libéralisme honore, mais il y a toujours des passerelles de l’un à l’autre. Le même Lamennais, qui était au côté de Chateaubriand pour créer Le Conservateur, s’est retrouvé auprès de Lacordaire et Montalembert dix ans plus tard pour lancer la revue libérale L’Avenir, avec l’appui de Chateaubriand, puis faire le voyage à Rome afin d’empêcher, sans succès, la plume du pape Grégoire XVI de signer Mirari vos contre la liberté de conscience. Les libéraux sont spontanément plus favorables aux idées qui ont motivé la Révolution des Girondins dans leur obsession légitime de faire prévaloir l’État de droit sur l’arbitraire et la délibération sur le despotisme, fût-il éclairé. Ils réprouvent la tyrannie de 1793, mais les conservateurs leur opposent, non sans raison, que d’une certaine manière 1789 était déjà grosse de Robespierre, comme le whig, libéral, Burke l’avait perçu dès les premiers mois de fièvre révolutionnaire.

Conservateurs et libéraux partagent cet attachement à l’homme singulier qui les opposent tous deux aux collectivismes sous toutes leurs formes.

Tout comme les conservateurs, les libéraux se méfient de la massification. Ils sont favorables à la subsidiarité et souhaitent qu’existent le plus possible, comme l’écrivait Hayek, de « ces sociétés particulières à l’intérieur de l’État, ou organisations volontaires situées entre l’individu et le gouvernement, que le faux individualisme de Rousseau et Révolution française voulaient supprimer », pour autant qu’il ne leur soit conféré aucun pouvoir de contrainte.

Lorsqu’il faut choisir entre l’ordre et la liberté, les conservateurs sont plus souvent du coté de l’autorité et les libéraux avec les individus, tant il est vrai que pour ceux-ci, « c’est toujours dans l’individu que l’Humanité se retrouve, toujours dans la société que la barbarie se retrouve ». Mais les frontières sont évanescentes. Chateaubriand et Benjamin Constant ont tous deux soutenu la Charte promulguée par Louis XVIII, celui-ci pour préserver la liberté et l’État de droit de 1789, celui-là pour que la monarchie soit modernisée et constitutionnalisée par la Charte et pérennisée avec l’aide de la vielle aristocratie…

…lisez la suite dans le 1er numéro !

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