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Appel au courage

Par Paul-Marie Coûteaux – Directeur du Nouveau Conservateur

Chers compatriotes, Qui ne le voit ? Dans notre vie quotidienne, celle de nos proches et celle de notre pays, tout se décompose autour de nous à une allure vertigineuse. En de telles circonstances, notre équipe a décidé, à l’orée d’une année nouvelle, non point de formuler des voeux selon l’usage des temps ordinaires ( aussi confiants et fraternels que soient ceux que nous adressons à chacun de vous), mais plutôt de lancer à chacun d’entre vous un appel. Non point, comme tant d’autres, un appel de fonds, mais, bien plus exigeant, un appel solennel à la lucidité et au courage, un appel à la mobilisation générale. Nous appelons tous ceux qui ne veulent pas que la France meure à se mobilier davantage qu’ils ne le font : plus âpre que des vœux, c’est appel nous apparait aussi plus nécessaire. La lucidité n’est pas le plus difficile, quand bien même beaucoup s’y dérobent, bercés par l’immense appareil de propagande, y compris le dénommé service public de l’information, qui abrutit les esprits et les englue dans un train-train dont ils sentent bien qu’il ne présage rien de bon sinon des déboires et misères qu’ils n’auraient pas imaginé à l’époque du progrès triomphant, mais dont ils ne savent guère les ressorts ni ne savent où les conduit la manipulation générale des cerveaux.

Les rideaux de fumée cependant se dissipent, au point qu’il devient difficile de ne pas considérer, ou du moins sentir la gravité des temps. A certains indices, nul n’échappe, tel celui qui mesure le revenu par habitant des pays de la planète : alors que celui des Français était, en 1970, parmi les quatre plus élevés du monde, il approche, cinquante ans plus tard, la 30e place, derrière des pays qu’ont appelait alors sous-développés – et, de fait, plusieurs signes dont la plupart des économistes s’accordent à présent pour décrire la gravité (lire pp.92 à 93) prédisent à notre pays une glissade vers le sous-développement que le grippage de la plupart de nos services publics annonce déjà à l’horizon. Pire : depuis longtemps, la France n’a plus de gouvernement digne de ce nom.

La France sous le joug d’un monde dangereux

Incapables de contrôler nos frontières, pas plus que de contrôler l’intégralité du territoire, dont des pans entiers partent à vau l’eau, et, bien entendu, d’intégrer au charivari général des populations allogènes pénétrant en nombre de plus en plus grand dans nos provinces, incapables de définir une politique étrangère qui, hormis des moulinets de discours risibles, puisse se distinguer tant soit peu de celle de l’Empire ; incapables de comprendre que ses alliés mêmes, les Etats-Unis pour commencer (auxquels nous consacrons ici un second dossier), mais aussi bien l’Allemagne (exemple entre dix, cet omniprésent « partenaire », qui n’avait plus la moindre industrie aéronautique après la Seconde Guerre Mondiale, a réussi, sous couvert de «couple», à berner tout le monde au point que les industries françaises du secteur ne sont désormais plus que les sous-traitants des allemandes, y compris au sein d’EADS) ; incapables de résister aux lobbies et aux folies écologistes au point que l’électricité, dont EDF était naguère la plus grande productrice au monde, pourrait venir à manquer, au milieu d’un collapsus énergétique que l’impéritie politique a créée de toutes pièces depuis vingt cinq ans ; incapables d’assurer la paix publique, qui n’est plus qu’un souvenir, la Justice, qui n’est plus qu’une ombre, l’Education nationale qui n’a plus de nationale que le nom, et nie jusqu’à sa mission de transmission culturelle, incapables de mener quelque politique que ce soit hormis celle à laquelle ils consacrent tous leurs efforts, une omniprésente politique de communication, nos gouvernements sont la risée de la planète, la plupart des Etats sachant bien qu’on fait à présent de la France ce que l’on veut.

D’ailleurs, qui gouverne la France ? Le plus difficile n’est pas la lucidité mais le courage. Face à un tel désastre politique, économique, financier, culturel et moral, trois attitudes sont possibles. La première, la plus répandue, consiste à plonger la tête dans le sable pour s’enfermer dans ses affaires, ses plaisirs ou, plus nombreux, ses problèmes personnels en feignant de croire qu’il sera possible de rester au sec quand le navire aura chaviré. La seconde, plus instruite, considère de haut les cycles de l’histoire, juge les périodes de prospérité aussi fragiles que sont inévitables les temps de décadence et, dût on en souffrir soi-même, pense pouvoir s’en satisfaire avec philosophie, ou ce qui passe pour tel. La troisième est plus noble mais nettement plus âpre : elle consiste à se défier des fatalités, à se mobiliser avec courage pour le Bien Commun de la Nation -et, pour commencer, à se former et s’instruire pour pourvoir, où que l’on se trouve, la servir. Notre équipe est uniquement composée de bénévoles – c’est ce qui la rend insubmersible. Un sentiment commun la soude, l’inquiétude ; une valeur l’unit, le refus des fausses fatalités de la décadence, c’est-à-dire le courage. Hélas, notre commune inquiétude ne se nourrit pas simplement des affres du jour, elle se nourrit surtout de la crainte qu’aucune force intellectuelle, morale et par là politique, ne parvienne à se dégager des remugles dans lesquels l’esprit public sombre sous nos yeux.

Nous voulons que la France retrouve le goût d’elle-même

Et c’est bien là tout le pari de notre entreprise, dont la sinistre séquence électorale qui a marqué l’année passée et d’où n’est sortie nulle formule politique de renouveau hormis d’éparses illusions parlementaristes, a montré l’impérieuse nécessité : créer une nouvelle élite nationale : car notre entreprise est moins politique qu’historique : nous n’avons d’ailleurs aucune chapelle, les 9 membres de notre équipe ayant dispersé leurs voix, en avril dernier, entre quatre candidats – affres habituelles de la désunion des droites. Nous voulons que la France retrouve le goût d’elle-même, révoque ses actuelles «élites», ou ses inactuelles oligarchies, et forge de nouveaux éveilleurs de conscience, autrement dit nous voulons former un nombre suffisant d’âmes fortes pour reprendre en mains les affaires de la France sur des bases à la fois très anciennes et entièrement nouvelles. Pour cela, commencer par la tête ; depuis un peu plus de deux ans Le Nouveau Conservateur tient obstinément son cap, décrit dans les premières pages de ses premiers numéros sous le titre Notre Ligne. Reformulé en maintes occasions, il se résume en quelques certitudes : qu’il n’y aura pas de victoires politiques sans victoires intellectuelles préalables ; qu’il n’y aura pas de victoires intellectuelles sans la redéfinition de quelques paradigmes fondateurs qui furent ceux de la France depuis ses fondations ; qu’il sera impossible de les retrouver si nous n’osons pas déjouer les modernités en toc qui depuis plus de trois siècles ont pris possession des esprits, jusqu’à leur faire perdre conscience des enseignements de notre histoire avant de leur faire perdre toute conscience de la France elle-même. Nous savons aussi, depuis le premier jour, que notre tâche ne saurait réussir sans le concours de nos premiers milliers d’abonnés -concours actif, et même créatif, car chacun peut trouver un moyen d’oeuvrer qui lui soit propre.

C’est pourquoi nous demandons à chacun de se considérer dès à présent comme Ambassadeur du Nouveau Conservateur, de le faire connaître dans son entourage, parents, amis collègues ou même commerçants, de s’y référer à chaque occasion, dîner entre amis, conversation entre collègues, achat chez son libraire – ou, au moins, de saisir l’occasion de ce qui s’appelait naguère les étrennes pour abonner, pour les quatre numéros de l’année qui s’ouvre, deux ou plusieurs de ses proches dès lors qu’il sent possible de les éveiller et de les mobiliser (cf. p.148 : tarif spécial étrennes pour deux abonnements – 90 €)Les conservateurs ont conscience que l’histoire est faite de cycles, plus ou moins longs ; leur vocabulaire même en témoigne : retrouver, reconstruire, redresser, rétablir, renouveler, restaurer…, nos mots disent clairement que face aux déconstructions aujourd’hui imposées en tous domaines par des intellectuels et autres maîtres à penser déjantés, nous croyons, non aux restaurations – ce fut le cas de notre guide et ancêtre, Le Conservateur de 1818, celui de Chateaubriand, Villèle, Lammenais et Bonald. Il y a des restaurations victorieuses, de salutaires révolutions conservatrices ! Retrouver la pensée française, redresser les droites et restaurer la France : il faut agir dans cet ordre, tant il est vrai que le première oeuvre historique, comme ne le surent que trop bien les déconstructeurs en tous genres qui ont jeté la mère patrie dans le ruisseau, est d’abord d’ordre intellectuel et moral.

Le pari des vivants

Ce pari peut être tenu, comme il le fut souvent au cours de notre longue histoire. Relevez-le avec nous ! Notre entreprise visant à retrouver, sous les écorces fanées de la modernité, la sève de la pensée française, n’est qu’une contribution parmi d’autres, qui se multiplient dans le pays, et dont nous rendons compte régulièrement; elle sera d’autant plus utile que vous nous y aiderez, et que vous saurez contribuer à notre développement. Ne soyons pas modestes. Notre part du grand Pari sur le redressement national n’est que parcellaire; mais elle peut être précieuse au regard de la notoriété acquise par notre titre, par le nombre enviable de nos abonnements et, s’il n’était qu’un signe de réussite, par le vaste concours de plumes qui s’offrent à nous – au point que chaque numéro doit refuser la plupart des contributions qui lui sont proposées. Que chacun, à présent, fasse sa part. La tâche peut sembler désespérée au regard de la déréliction morale qui partout gangrène nos vies, alors qu’elle est simplement est âpre et dure. Souvenons-nous d’une phrase, due à un fleuron de ces États-Unis d’Amérique que nous stigmatisons ici pour leur politique mais qui constituent aussi, sous la folie impériale dont elle est la première victoire, une belle nation, le très francophile général Mac Arthur : « Ce n’est pas parce qu’une chose nous parait difficile que nous ne l’entreprenons pas ; c’est parce que nous ne l’entreprenons pas qu’elle nous parait difficile ».

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