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Madrid : éclatante victoire d’Isabel Díaz Ayuso, égérie de la droite nationale

Par Valentin Gaure

Réélue en triomphe à la présidence de la Communauté de Madrid, la figure montante du Parti Populaire gagne son pari ; celui de la liberté. Portrait d’une Grande d’Espagne.

4 mai, tombée de la nuit : sur la place d’une ville d’Europe, une foule aux mille visages a crié Liberté. Cela faisait longtemps, trop longtemps ! Sur la scène suspendue à quelques mètres des sourires, une femme se tient bien droite. C’est là son caractère. Les mains ouvertes, toute tendue vers cette petite mer d’humanités multiples, elle s’exprime de la voix qui rythmait jadis les révolutions de juillet. Telle l’échappée des tragédies ibériques de Bizet, Isabel Díaz Ayuso peut se targuer du triomphe de son orgueil. Depuis qu’elle préside la région principale de l’Espagne, elle a réussi à faire de Madrid la capitale des volontaires. Contre l’avis du gouvernement central, cette forte-tête refuse depuis l’été dernier de fermer commerces et restaurants. Une résistance active contre l’époque. Madrid, presque seule en Europe, vit bien plus normalement qu’ailleurs depuis un an. Loin du déni ou du mépris pour la santé publique, Isabel Díaz Ayuso a décidé de bâtir en urgence un “hôpital des pandémies”. Il s’agit d’un important de dispositif de santé construit en quelques semaines seulement, près de l’aéroport international. Plus que défensive, la réponse madrilène se veut percutante et à l’attaque. La Présidente de la Communauté décide aussi de rompre avec des décennies de coupe dans les budgets de l’hôpital.

Elle est de droite. Franchement et carrément. Loin des faux-semblants des caciques de son camp, le Partido Popular, de tous ceux qui depuis des décennies jouent les calmes. Dans un pays que l’Histoire a marqué qu’ailleurs de fractures durables, elle assume l’appartenance à une filiation politique empreinte d’un profond respect pour l’Eglise, l’Armée et le Roi. Seule, presque seule dans la classe politique, elle rejette le mauvais sort réservé à Son Altesse Juan Carlos. Des convictions bien ancrées qui ne souffrent aucun accommodement. Elle simplifie à l’extrême l’équation de l’élection : “Communisme ou Liberté”. Lorsque le Président du Gouvernement d’Espagne, le socialiste Pedro Sanchez, décide unilatéralement de déménager le cercueil de Franco ; la madrilène s’exclame : “Que va-t’-il se passer ensuite ? Ils vont brûler des églises comme en 1936 ?”. Un jeu de dupes qui montre que la gauche comme la droite n’hésitent plus désormais à danser sur les braises d’un pays encore meurtri par les cauchemars de Guernica.

Sa stratégie de confrontation avec la gauche finit donc par payer. Hier soir, elle s’est offert un plébiscite. Alors que la droite souffre d’habitude dans les urnes, elle décolle. 65 sièges contre 24 pour les socialistes. Cerise sur le gâteau, Isabel Díaz Ayuso envoie à la retraite Pablo Iglesias, icône de la gauche radicale de Podemos. Ce quadra, jouant l’éternel étudiant avec son chignon, mal coiffé et mal rasé, vient de signer la fin de sa carrière politique. Un scalp prestigieux pour Isabel Díaz Ayuso.

Il fait nuit, mais sa victoire -pareille au jubilé antique- semble n’être que l’aube des combats à venir. Fidèle à l’esprit madrilène, elle se dresse seule face à son peuple pour lui promettre d’autres zéniths. Fière égérie de nos libertés… De la foule se détachent les drapeaux bigarrés des Amériques qui parsèment la foule à la façon des fleurs exotiques. Réminiscence soudaine d’un empire déchu…

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