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Effondrement démographique de l’Europe

Par Ilyes Zouari, président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone)

La désagrégation de la société états-unienne, avec le durcissement corrélatif de l’agressivité militaire de l’Empire, n’est qu’un des aspects de ce que, voici exactement un siècle, dans un livre d’autant plus fascinant qu’il était par ailleurs prémonitoire, Oswald Spengler nommait « Le Déclin de l’Occident » (Pour marquer le centième anniversaire de ce grand livre, sans doute le plus marquant de cette révolution conservatrice qui échoua entre deux guerres mais frappa l’esprit européen pendant plusieurs décennies, nous publions, à la suite de cet article, trois questions à Alain de Benoist sur Le Déclin de l’Occident d’Oswald Spengler). Un autre aspect de ce « déclin » qui, un siècle plus tard, prend des allures d’effondrement, est l’espèce d’auto-destruction de la popula-tion européenne qui présente autour de nous deux visages également inquiétants : d’un côté, l’accélération de ce que nous appelions voici un an (LNC n°4 – Déracinements, migrations, déculturation) « l’invasion migratoire », de l’autre côté, l’opiniâtre auto-destruction démographique que ne pouvait pas ne pas entraîner la chute rapide des naissances depuis 55 ans. C’est cet aspect que traite ici le démographe franco-tunisien Ilyes Zouari, habitué de nos colonnes ; il le fait avec une netteté rare, sans concession à la vérité la plus crue. Voici enfin les faits et les chiffres. Qui peut encore ignorer que sa propre civilisation s’est suicidée en un demi-siècle et qu’il n’en fut pas le témoin ?

La destruction de la population et de la civilisation européennes est désormais une réalité incontestable, et connaît même une accélération fulgurante d’année en année. La situation est si grave qu’il est désormais vital de s’attaquer aux diverses causes de cet auto-génocide européen, et notamment au fanatisme écologique dont la responsabilité est grandissante. Selon les dernières données d’Eurostat, le nombre de décès au sein de l’Union européenne (UE) a dépassé celui des naissances de 1,231million  d’individus en 2021. Hors immigration de remplacement, la population de  l’UE a donc baissé d’autant, soit l’équivalent de douze villes de cent mille habitants qui auraient été rayées de la carte, ou encore de huit bombes atomiques format Hiroshima qui auraient été larguées (cette bombe ayant fait environ 150 000 morts).

Visible depuis 2012, année à partir de laquelle les décès commencèrent à dépasser les naissances, mais enclenché dès les années 1970 avec le passage du taux de fécondité européen global en dessous du seuil de renouvellement des générations de 2,1 enfants par femme, le processus de destruction de la population et de la civilisation européennes suit son cours, et se caractérise même par une terrifiante accélération d’année en année, avec un triplement ou quadruplement du rythme tous les trois ans.

Le nombre de décès au sein de l’UE a dépassé celui des naissances de 1,231 million d’individus en 2021. Hors immigration, la population de l’UE a donc baissé d’autant, soit l’équivalent de 12 villes de 100 000 habitants rayées de la carte.

En 2012, le déficit démographique n’était ainsi que de 23 700, avant de passer à 154 700 en 2016, puis à 484 400 en 2019 et à 1 231 400 en 2021. Aujourd’hui, ce sont ainsi 18 des 27 pays de l’UE qui affichent un solde négatif, comme l’Italie voisine où il s’est établi à non moins de 309 600 en 2021. Et il en sera de même bientôt pour la France, la soi-disant « championne » de la natalité en Europe, mais qui n’est autre, avec son taux de fécondité inférieur au seuil de renouvellement des générations depuis 1975 (soit depuis 47 ans !), qu’un cancre parmi d’autres… Le processus d’auto-génocide européen est désormais une réalité, que nul ne devrait plus pouvoir nier impunément. Et bientôt, même en maintenant le taux de fécondité global de l’UE à son niveau actuel de 1,5 enfant par femme, ce processus se fera à une vitesse accélérée – plusieurs millions chaque année. A ce rythme, notre civilisation aura en grande partie disparu de la surface de la terre à la fin du siècle, avec à la clé de terribles conséquences géopolitiques, voire territoriales.

La responsabilité des écologistes

L’urgence n’est donc pas climatique, mais bel et bien démographique, n’en déplaise aux fanatiques de l’écologie, de plus en plus responsables de ce processus d’extinction démographique et culturelle. En effet, le matraquage est tel, qu’une étude internationale, publiée en septembre 2021 par la revue britannique The Lancet Planetary Health, constatait que 37 % des jeunes Français âgés de 16 à 25 ans hésitaient à avoir une descendance.

pour des raisons écologiques. Pourtant, et même si notre planète souffre d’un certain nombre de maux, la réalité est que seule une infime partie de son potentiel en énergies renouvelables est aujourd’hui exploitée, de même qu’une infime partie de ses ressources minières et fossiles. De plus, et malgré les vastes espaces non encore exploités, et la stabilisation prochaine de la population mondiale, les avancées scientifiques sont permanentes en matière d’agriculture, en matière d’architecture, de transports, ou encore de traitement des déchets. Et tout cela, sans même parler des perspectives infinies qu’offre l’univers… Il est donc bien naïf de s’imaginer que notre planète est surpeuplée, que l’humanité sera bientôt à court de ressources, ou que les déchets nucléaires ont vocation à être stockés ad vitam aeternam sur notre planète (si tant est que la problématique continue à se poser, le prix Nobel français de physique, Gérard Mourou, affirmant qu’il devrait un jour être possible d’en réduire la durée de radioactivité à seulement 30 minutes…). Quant au réchauffement climatique, la hausse attendue des températures ne fera que redonner à la France le climat qui était le sien aux époques de Charlemagne et de l’empire romain (ou d’Astérix et d’Obélix), elles-mêmes séparées par un refroidissement climatique, accompagné de terribles catastrophes naturelles – et que nos ancêtres prenaient pour une malédiction…

L’urgence n’est donc pas climatique, mais bel et bien démographique, n’en déplaise aux fanatiques de « l’écologisme ».

La gravité de la situation est telle, qu’il est désormais vital de s’attaquer aux diverses causes de cet auto-génocide européen. Et notamment en ne laissant plus médiatiquement le champ libre aux Talibans de l’écologie, héritiers spirituels des prophètes de l’apocalypse et des théoriciens de la surpopulation humaine, auxquels l’Histoire a toujours fini par donner tort, faute d’avoir correctement apprécié le potentiel de la Terre, l’immensité des capacités de ressourcement – et accessoirement, le génie humain. Pour paraphraser partiellement un ancien président de la République française, ce ne sont pas seulement quelques forêts mais notre maison même qui brûle. Et nous regardons ailleurs…

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