Par Paul Salaün
En 1977, le sociologue Vance Packard (1914-1996) publie un ouvrage majeur, L’Homme remodelé. Il y défend l’idée que les rouages de la société et l’être humain sont des mécanismes comme les autres, et qu’une ingénierie scientifique restant à trouver pourrait demain permettre de remodeler les êtres humains pour les améliorer selon un dessein précis, et mieux les contrôler.
Vance Packard prend pour exemple les changements de comportement induits par l’évolution des modes de consommation d’après-guerre. Dans l’avant-propos, intitulé La malléabilité de l’homme : une idée nouvelle, il reprend une citation de Burrhus Skinner, célèbre psychologue américain : « De ce que l’Homme peut faire de l’Homme, nous n’avons encore rien vu » (dans Par delà la liberté et la dignité – 1971).
Affirmant que « l’hygiène et la médecine ont rendu plus aigus les problèmes démographiques », Skinner appelle de ses vœux une « technologie du comportement » et « de grands changements dans le comportement humain ». De même, Packard annonce « des techniques capables de produire en masse des êtres humains supérieurs. Nous disposons d’une technologie suffisante pour obtenir le type de comportement que nous désirons »…
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