Propos de Pierre-André Taguieff recueillis par Giulio Meotti
Le progressisme reste le système de croyances et de passions proprement moderne qui oriente globalement la vie politique. Dans les démocraties représentatives de type occidental, le pouvoir politique s’exerce toujours au nom du Progrès. Le nouveau grand alibi des dirigeants politiques est le jaillissement des nouvelles technologies dans divers domaines, qui font miroiter un avenir meilleur – promesse centrale dans la gnose progressiste.
De l’intelligence artificielle et des technologies numériques au trans-humanisme, les innovations ne manquent pas qui sont susceptibles de satisfaire les attentes d’une amélioration de la condition humaine. D’où le surgissement d’un néo-progressisme arrogant qui prétend rejeter dans les « poubelles de l’Histoire » ou diaboliser en tant qu’ennemi du genre humain tout contradicteur identifié comme sceptique, pessimiste, nostalgique, antimoderne, décliniste, « réactionnaire » et « obscurantiste ».
La seule valeur défendue avec ardeur par les tenants de ce modernisme aussi terne que frénétique, celle de la culture start-up, est la richesse, le « toujours plus » de richesse. Le « nouvel ordre du monde » promis par les néo-progressistes sera ce que les nouvelles technologies le feront. C’est là leur seul message. La question du sens et celle des valeurs ne sont plus à l’ordre du jour…
Lisez l’intégralité de cet entretien dans le N°3 !