0,00 EUR

Votre panier est vide.

Ivan Rioufol : « Aujourd’hui, l’opposition est entre enracinés et déracinés »

Propos recueillis par Gilles Brochard

Être conservateur, est-ce pour vous être forcément un réactionnaire ?

Non, mais il y a un cousinage, un air de famille. Le réactionnaire est un impatient. Il réagit dans l’instant aux sottises de la modernité. Il « prête son concours à une réaction politique », pour reprendre l’unique définition qu’en donne mon Larousse deux-volumes de 1923. Le conservateur est plus posé, plus réfléchi, plus prudent peut-être. Mais tous deux veulent défendre le meilleur d’un même héritage. C’est une question de rythme, de tempérament. Pour ma part, je me sens les deux à la fois.

Aujourd’hui, n’avez-vous pas l’impression que les barrières gauche-droite ont craqué et que de nouvelles lignes de fracture se sont dessinées dans le paysage politique ? Selon-vous quelles sont-elles ?

Les excès du mondialisme ont bouleversé les équilibres politiques. Aujourd’hui, l’opposition n’est plus entre la droite et la gauche. Elle est entre les enracinés et les déracinés ; entre les perdants de la mondialisation et les bénéficiaires de la mondialisation. Les enracinés habitent surtout dans la France modeste et silencieuse. Ils sont aussi bien à droite qu’à gauche. Chez les déracinés, se retrouvent ceux de la métropole cosmopolite et ceux de la banlieue d’immigration. Le macronisme s’adresse à ces déracinés, c’est-à-dire à la fois aux bourgeois et aux minorités. Mais, ce faisant, son discours n’est pas construit. Il lui manque la charpente…

…lisez la suite dans le 1er numéro !

Voir aussi

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici