Lundi 3 mai 2021. Paris. Temps maussade, presque froid. Le printemps est arrivé en avril, et le voilà déjà reparti, et l’on se dit que le monde a décidément perdu toutes ses boussoles. En matière politique, le déboussolage général est vertigineux. J’ai beau dire et répéter depuis vingt ans ( J-M. le Pen au second tour des présidentielles) et plus encore depuis quinze ans (la forfaiture du traité de Lisbonne qui révoqua la démocratie, et conséquemment le peuple français) que la révolte gronde, qu’elle sera terrible, tôt ou tard, je crains de plus en plus ne l’annoncer que pour la simple et plate raison que je l’espère. En réalité, elle ne vient pas.
Depuis quinze ans les Français ont élu successivement M. Sarkozy, politicien moderniste genre « ni droite ni gauche », qui ne fut sur les principaux sujets qu’une préfiguration de l’illustre Macron (dont il finit d’ailleurs par dire qu’il ne fut qu’un autre lui-même en mieux !), puis l’imbuvable Hollande, enfin sont inspirateur, son poulain puis ministre le même M. Macron, lequel est bien l’homme de l’époque : trois individus qui, non seulement sur l’Europe, point sur lequel on fit fermer le bec au bon peuple, mais sur tous les autres sujets, ont fait le contraire de ce que souhaitait profondément ledit peuple, allégrement couillonné sur toute la ligne.
Certes, cet horrible et générale usurpation fut le fait de l’incurie des droites (ou dites telles, les officielles n’étant pas de droite et bannies (Le Pen, Dupont-Aignan) ne se voulant pas plus de droite que de gauche…), mais la passivité des Français devant ces tours de passe-passe reste accablante. Confirmation de l’actuelle lâcheté populaire fut donnée tout au long de l’affaire du Covid – mais ce qui m’accable n’est pas tant, pour finir, l’effrayante situation dans laquelle se trouve la France en tous domaines, que la déréliction de ce qui s’est longtemps appelé « le peuple français ».
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Mercredi 5 mai. Paris. Hier, passé toute la matinée à TVL avec Eric Z, et Philippe M. Nous enregistrons un petit quart d’heure pour l’émission qu’accorde TVL au « Nouveau Conservateur » ; puis long passage en revue des efforts à faire pour sa campagne, dont la perspective se confirme – efforts qui ne semblent pas l’accabler, ce qui est bon signe. Je pense à la belle équipe que feraient le très sage Jean-Frédéric Poisson, lui aussi candidat, et que je soutiens, et le fringant Zemmour – plus quelques beaux esprits courageux, y compris chez les LR, au RN, ou ex-RN, catégorie qui ne manque pas. Mais aurai-je encore le courage de me passionner pour une campagne ?
Hier, un grand titre barrait la une du Figaro : « La piste d’une fuite de laboratoire ressurgit ». On m’accusera de revenir sans cesse sur la grande affaire du Covid, qui domine l’époque et en dit presque tout, mais une partie au moins de cet article, qui prend la totalité des pages 2 et 3 vaut d’être citée : « C’est une hypothèse qui avait été balayée d’un revers de la main au début de la pandémie : impensable que le virus ait pu s’échapper d’un laboratoire sécurisé de Wuhan. Mais si cette cathédrale de certitudes était construite sur des sables mouvants ? » (…) « la piste de la fuite accidentelle se fait plus crédible à mesure que les éléments troublants, sans être toutefois accablants, s’accumulent. En coulisses, cela fait des mois que la controverse scientifique gagne du terrain. Cela s’est matérialisé par une série de lettres ouvertes à l’OMS publiées depuis le début de l’année par un groupe international de scientifiques (baptisé de manière informelle « groupe de Paris » car initié par des Français) qui appellent à une enquête rigoureuse, sans a priori et à une plus grande transparence de la Chine. »
Les soupçons du groupe de Paris se portent sur le Wuhan Institute of Virology, un institut de virologie reconnu comme l’un des plus importants centres de recherche au monde sur les coronavirus de chauve-souris. On sait que des échantillons de virus provenant d’excréments de chauve-souris ont été étudiés dans ce laboratoire. Des échantillons provenant d’une mine où « six travailleurs avaient contracté en 2012 une pneumonie atypique (trois sont décédés). De nombreuses zones d’ombre entourent cet événement. Les autorités chinoises n’avaient pas alerté l’OMS à l’époque. » Qui plus est, poursuit Le Figaro, « il est de notoriété publique que le Wuhan Institute of Virology menait des travaux dits de « gain de fonction » consistant à modifier le génome pour étudier la manière dont cela affecte les capacités du virus à infecter des cellules d’espèces différentes. Des recherches jugées suffisamment dangereuses pour que les États-Unis imposent un moratoire national sur ces pratiques en 2014, avant de le lever en 2017. » Bref, « tant que les carnets et les données brutes des laboratoires de Wuhan ne seront pas passés au crible, le doute subsistera ». Ainsi, un an et demi après avoir identifié le Sars-CoV-2, les chercheurs n’ont toujours pas déterminé son origine : tout simplement parce que la République populaire, d’où est partie l’épidémie, fait tout pour l’empêcher…
N’allez surtout pas demander pourquoi…
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Vendredi 7 mai. Paris. Le site INED est « en maintenance ». Avant cela, on pouvait lire des choses comme : 90 % des victimes du Covid sont âgées de plus de 70 ans, ce qui veut dire que 10% des victimes seulement ont moins de 70 ans –soit 10.400 au moment où ces lignes sont écrites (5 mai 2021). En 2017, une épidémie importante de grippe fit entre 16 et 18.000 morts dont la moitié avaient moins de 65 ans : ont peut donc dire qu’elle fit 8.500 morts, soit seulement 2000 morts de moins, sur trois mois que la Covid sur quinze mois. Nous pouvons donc dire que, chez les moins de 65 ans, la Covid a fait à peu près le même nombre de morts que la grippe de 2017, nombre qui n’alarma personne. Le Pr. Raoult affirme même que la grippe de 2017 fit plus de morts que la Covid en 2020, ce qui est vrai en année civile. D’après les données de certification électronique des décès. L’âge moyen des victimes du Covid est de 82 ans et la majorité des morts ont plus de 85 ans. Les moins de 55 ans représentent moins de 5 % des décès, presque toujours accompagnés d’un ou deux facteurs de morbidité (maladie cardio-vasculaire lourde, obésité important etc.).
Que s’est-il passé pour qu’on s’alarme tant, que l’on accélère ainsi à marche forcée, la modernisation de la société ? Deux choses : une campagne magnifiquement réglée visant à semer la panique et à préparer toute une population à l’injection d’un produit aux composants entièrement nouveau, dits vaccins, et une gesticulation jamais vue des services de santé et des responsables de la politique de santé pour cacher une absence de lutte contre le virus ( frontières non fermées, comédie des masques, confinements aux effets d’ailleurs équivoques (beaucoup de contaminations tiennent au fait que les familles aient été confinées chez elles), couvre-feu etc.
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Samedi soir 15 mai. Paris. Au lit dès 19 h, avec des livres, mon ordinateur, mes douleurs et la fièvre. Que m’arrive-t-il ? Nul ne sait. Pour l’instant, je plonge dans un nouveau plaisir : la découverte de l’univers de Stephan Zweig, dont j’ai entendu cette nuit deux nouvelles lues – dormant à moitié : Le Joueur d’Echecs, merveilleuse, et sa longue biographie. Songer à ce qu’a pu être sa rencontre avec Bernanos, au Brésil, quelques jours avant son suicide… En faire un livre (ce doit être mon vingtième projet…) : imaginer ce qu’ont pu se dire, dans un village perdu, le désespéré près de se tuer, et celui qui espère.
Hier, dans les diverses salles d’attente de Cochin, difficile de lire. Il y a avait dans chacune d’elle un poste de télévision qui diffusait en boucle l’annonce qu’un attentat avait eu lieu vers 13h devant le Commissariat de Rambouillet : assassinat islamiste, ce qui va sans dire désormais. Quand on pense que la doxa s’ingénie à mettre toutes les religions sur le même plan !
Attentats, moments d’indignation, lent oubli… C’est désormais une drôle de course poursuite : soit on se lasse, et ces attentats finiront par passer plus ou moins inaperçus, soit la population française se révolte à l’occasion d’une élection (mais l’histoire de France ne s’est pas faite à coup d’élections) ou bien d’émeutes spontanées, genre « Gilets Jaunes » mais plus ravageuses, et c’est la guerre civile. Peu de place à l’espoir…
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Mardi 18 mai. A Charmant, nous avons depuis hier un hôte, mon jeune voisin de la rue Rousselet tant affligé de tristesse qu’il a finit par accepter la proposition faite plusieurs fois de venir se réfugier ici. Serveur dans un grand restaurant il vient de passer l’essentiel de l’année écoulée cloué dans le petit appartement dont je partage le pallier et qui est aussi petit que le mien. Est-ce le fait de cette claustration ? Il n’était pas besoin d’être indiscret pour comprendre que les relations avec sa petite-amie, elle aussi serveuse et elle aussi clouée à domicile, s’envenimaient de mois en mois. Il y eut des scènes et des scènes dont – à la longue – l’immeuble entier ne pouvait plus rien ignorer, et dont chacun espérait j’imagine qu’elle était la dernière et que cette fois la séparation était définitive. Définitive, la séparation finit par l’être un beau jour, mais voilà que le pauvre voisin (ne divulguons pas son prénom, nommons-le »Kevin » pour rester dans le registre) en conçut un chagrin si fort que visiblement il périclitait. Ces derniers temps le croiser faisait peine à voir – jusqu’à ce que je finisse par le convaincre de venir ici, au vert, « se changer les idées ». Me voilà ravi qu’il ait finalement accepté, me demandant simplement hier au soir, tandis que j’étais allé le quérir à la gare d’Angoulême en voiture, voiture qu’il emplit aussitôt d’intenses fumées de cigarette, si ma générosité avait été avisée.
La question s’est posée derechef à table hier soir et tout à l’heure encore tandis que le brave »Kévin » s’avérait un téléphoneur impénitent au point qu’il était difficile de lui parler entre deux appels et plus difficile encore de se retenir comme je le fais jusqu’à présent, mais jusqu’à quand ?, de lui interdire de décrocher quand on est à table et d’entamer une conversation devant nous, comme si vraiment nous n’existions pas… Je savais bien que pour les ribambelles de »Kévin » qui peuplent cet univers, le téléphone est une priorité absolue, mais à ce point. Demain, retour à la gare.
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Mercredi 19 mai. Bordeaux. Le « pass-sanitaire » s’installe par petites touches et le vaccin se généralise, malgré les innombrables (le nombre est en effet inconnu…) maladies graves et décès qu’il cause (le Professeur Péronne dit que le chiffre est probablement très élevé). C’était exactement les objectifs de l’opération Covid, tels que je les esquissais dans ce journal il y a plus d’un an : l’hypothèse du totalitarisme se confirme en tout point, la seule chose, d’ailleurs, qui puisse expliquer la passivité populaire, tant il est plus puissant que la plus dure des tyrannies.