0,00 EUR

Votre panier est vide.

Surveillez vos assiettes !

Par Laurence Trochu

La Commission européenne veut nous faire manger des insectes ! Depuis le 4 février, l’utilisation des insectes est autorisée dans l’alimentation humaine, sous forme de poudre pour fabriquer du pain, des gâteaux, des fromages ou encore des compotes de fruits, autant de produits destinés à une large consommation. Membre de la Commission SANT (Santé publique) du Parlement européen, j’ai auditionné l’autorité européenne de sécurité des aliments ; ses conclusions laissent des questions sans réponse concernant les effets à long terme sur la santé et la présence d’allergènes inattendus dans les aliments.
Avec un courageux député autrichien qui n’était pas complètement soutenu par son groupe politique du centre-droit, j’ai alors déposé une objection à ce texte, pointant un manque de transparence et des incohérences entre la demande d’autorisation de l’entreprise qui produit ces vers et les brevets qu’elle a déposés par ailleurs. La mise en lumière des incertitudes quant aux conséquences sur la santé humaine n’a pas suffi à bloquer ce projet, porté par une gauche plus préoccupée par les émissions de CO² et le méthane émis par le bétail que par l’avenir de l’espèce humaine. Exit le principe de précaution, point central de la législation européenne en matière de sécurité alimentaire ! Quand il s’agit de réduire la consommation de viande au nom de l’écologie, peu importent la destruction de la filière bovine et les incertitudes sur la santé humaine.
Sur d’autres continents, les hommes mangent bien des insectes ! C’est l’argument multiculturaliste qui a été invoqué, abolissant là encore les frontières, les coutumes, l’art de vivre. À coup de Big Mac et désormais de Ténébrion meunier (vers de farine), le nomadisme s’attaque à la gastronomie. Quand la gauche française annonce défendre une France « métissée, pluriculturelle et plurireligieuse », les gauches européennes, souvent aidées par des centristes de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, travaillent à la déconstruction de notre civilisation, toutes convaincues qu’il n’y a d’enrichissement que par l’ouverture et la fascination pour l’exotisme.
La stratégie « De la ferme à la fourchette » est l’outil législatif par lequel la Commission européenne nous impose de changer nos régimes alimentaires. Déclinaison du Pacte vert (Green Deal), cette feuille de route organise la transformation du système de production agro-alimentaire de l’Union européenne vers un modèle qui se veut plus vertueux. Cette nouvelle morale est celle de la décroissance qui impose la limitation de la consommation de viande et, par conséquent, le recours aux farines d’insectes dans notre alimentation. Ainsi sont organisées la baisse de la production agricole et la diminution de 30 % du cheptel bovin. Ainsi est orchestrée la destruction de la souveraineté alimentaire de la France et de l’Europe.
Moins d’un an après la plus grave crise agricole de notre histoire, la renégociation du texte sur le Mercosur s’est achevée fin 2024. S’il est adopté par les États membres et voté au Parlement européen, cet accord de libre-échange avec le Brésil et plusieurs pays d’Amérique latine creusera le tombeau de l’agriculture française. Notre continent sera submergé par 100 000 tonnes de boeufs gavés aux hormones, 180 000 tonnes de volailles et des milliers de tonnes de céréales et de maïs bourrés de pesticides, interdits en France et en Europe. Grâce à mon amendement adopté en novembre dernier, le Parlement a demandé officiellement à la Commission de garantir la convergence des normes entre l’Union européenne et ses partenaires dans le cadre des traités de libre-échange. Nous avons alors eu sous les yeux l’insupportable double discours des députés macronistes et LFI qui dénoncent le Mercosur en France et votent contre un amendement de réciprocité des normes au Parlement européen !
Le Pacte vert a transformé le rôle séculaire des paysans et agriculteurs. Ils prenaient soin de la terre et de leurs bêtes pour nourrir la population ; perdus dans les « égouts de la réglementation » que dénonçait le philosophe conservateur Scruton, ils doivent maintenant sauver la planète conformément à ce que les nouveaux prêtres de l’écologie réclament. La destruction de l’environnement est devenue le nouveau péché originel de l’homme. Cela se traduit dans l’objectif de verdissement de la Politique Agricole Commune, imprégné des lubies de l’écologie punitive et de l’idéologie de la décroissance.
Pour retrouver un objectif de souveraineté alimentaire, aucune directive, aucun règlement ne devrait aboutir à la chute de la production agricole en France et en Europe. Cela présuppose la suspension du Pacte vert qui menace la croissance, pénalise nos industries et nos agriculteurs. C’est ce qu’ont ensemble demandé les trois groupes de droite du Parlement européen, Conservateurs, Patriotes et Souverainistes.

Achetez le dernier numéro du Nouveau Conservateur.

Voir aussi

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici