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Gaza, et maintenant (2ème partie)

par François Martin

Il arrive parfois, en politique étrangère, qu’il faille une véritable catastrophe, sociale, politique ou humanitaire, pour qu’une solution puisse être trouvée. Ce sera peut-être le cas avec cette effroyable guerre. Cette solution existe. Elle dépend essentiellement de l’habileté manoeuvrière de Netanyahu.

Dans la première partie de cet article (1), nous avons vu qu’Israël était à la peine . Il y a à cela des raisons circonstancielles, mais aussi de fond.

Israël pris à son propre piège

C’est peut-être le cœur de toute l’affaire. La nation israélienne ne s’est pas construite en premier lieu à cause du caractère ou de la motivation, voire de la supériorité intellectuelle ou morale de ses habitants, mais parce qu’elle a accumulé, avec la Shoah, un très important crédit victimaire, dont elle a su faire usage fort intelligemment. C’est en grande partie cette sympathie ressentie par un occident culpabilisé (2) qui a permis à Israël d’imposer sa domination sur cette terre, et d’y appliquer, nonobstant le processus de paix, ses propres règles malgré les 102 résolutions de l’ONU qu’elle a refusé d’appliquer, un privilège (et une faiblesse !) qui n’a été accordé à aucun pays dans le monde. C’est cette sympathie qui lui a permis de masquer sa politique d’occupation, de colonisation et de prédation systématique vis-à-vis de son « copropriétaire » palestinien (voir nos articles précédents), en la faisant passer pour une stratégie victimaire et défensive contre des Etats arabes remplis de haine à son égard, une histoire largement fabriquée, alors même que la paix avec certains d’entre eux (Egypte, Jordanie) est faite depuis longtemps, et que c’est elle qui a attaqué l’un (le Liban) et qui occupe la terre de l’autre (le Golan syrien). Sans ce grand crédit victimaire originel, tout cela n’aurait pas pu se faire.

Deux autres éléments viennent compléter cet avantage premier :

  • l’un est le messianisme (le sionisme) dont Israël a su entourer son projet, lui permettant de donner une coloration sacrée et « inéluctable » à sa « geste » (3). Le problème, c’est qu’avec le temps, Israël s’est pris au mot. Persuadée d’être « le peuple élu », donc supérieur aux autres, elle a cru « naturellement » qu’elle pouvait disposer à sa guise des personnes et des biens de son entourage. La droite israélienne s’est identifiée complètement à cette vision des choses, et y a converti une bonne partie de la population.
  • L’autre, c’est « l’indéfectible » soutien américain. Alimenté en partie par la présence, aux USA, de groupes pro-israéliens puissants, comme l’AIPAC (4), et par l’identification de groupes évangélistes avec l’aventure sioniste, il l’était aussi et surtout, jusqu’à récemment, par l’intérêt stratégique pour les américains de disposer, au Moyen Orient, d’un « gendarme » à leur merci. Mais, au moment où les nations de la zone se modernisent, et où les relations des USA avec les pouvoirs politiques locaux se modifient, avec la concurrence nouvelle de la Chine et de la Russie, le besoin pour les USA d’avoir un « poste avancé » pour sa défense n’est plus aussi important qu’autrefois. D’une certaine façon, il est peut-être même néfaste… 

On voit donc que si le crédit victimaire aujourd’hui s’affaiblit (la guerre de Gaza l’a même entièrement détruit, dans de nombreux endroits du monde), si la « geste » s’est transformée en une idéologie totalitaire (5) malgré une apparence démocratique, et si les USA n’ont plus besoin de gendarme, ce sont les trois piliers de l’Etat d’Israël qui s’effondrent, et en même temps.

Et c’est le moment qu’a choisi le Hamas pour construire sa propre « geste », avec la martyrologie qui l’accompagne. Elle accomplit cette construction avec une campagne médiatique extrêmement efficace et professionnelle, en envahissant les réseaux sociaux (les palestiniens sont jeunes, et c’est leur moyen d’expression naturel !), alors qu’inexplicablement, Israël s’est laissée enfermer, avec le temps, par la possession par leurs lobbies occidentaux de « grands médias », qui sont aujourd’hui dépassés, car considérés, surtout par la jeunesse, comme propagandistes et mensongers. Dans cette guerre informationnelle moderne, ce sont des chars, lourds et prévisibles, contre des drones, souples et rapides. Le « vieux monde » n’a aucune chance (6).

Or, au moment où Israël a dilapidé, le croyant éternel et « de droit divin », son crédit victimaire, c’est « l’animal humain » palestinien, déconsidéré, qui gagne le sien. Israël se trouve, brusquement, aux yeux du reste du monde, mis à la place du bourreau, celle qu’occupait en son temps vis-à-vis d’elle, mutatis mutandis, son ancien tortionnaire nazi. C’est impossible à comprendre aujourd’hui pour Israël, qui a commis dans cette affaire une erreur magistrale : celle de sous-estimer son adversaire. C’est une révolution mentale et psychologique totale qu’elle va devoir accomplir si elle veut se relever.

Les véritables objectifs de Netanyahu

Avec ces deux mois de guerre apparaissent maintenant bien plus clairement les contradictions des objectifs tels qu’annoncés par Netanyahu, et ce qu’il cherche réellement.

Les contradictions donnent les résultats qui étaient prévisibles. Celles d’un échec, car aucun objectif de destruction du Hamas (7), de capture de ses chefs (8), ou même de conquête définitive de territoires n’a été atteint jusqu’ici. La destruction des immeubles dans la partie nord n’empêche nullement les combattants du Hamas d’y parvenir par les tunnels, de prendre Tsahal à revers, de l’attaquer, puis de fuir (9). Ailleurs, les soldats israéliens, de leur propre aveu, « combattent des ombres ». D’après certains membres du gouvernement, ils se font même « tirer comme des pigeons » (10). Même le célèbre et stratégique corridor de Philadelphie n’est pas contrôlé (11). Ceci est si vrai que Tsahal vient de prendre la décision d’arrêter ou de ralentir fortement les opérations terrestres, de concentrer les troupes dans des « zones tampons » au centre de Gaza (12), et d’accentuer les bombardements. On peut penser que ceci n’atteindra pas plus leurs ennemis cachés dans les innombrables tunnels, là où Tsahal n’ose pas aller, mais accélèrera encore le processus de perte d’image si gravement entamé. Et la question essentielle demeure : de combien de temps Tsahal dispose-t-il pour gagner sa guerre ?

Confronté à l’échec de sa stratégie militaire, Netanyahu doit trouver une alternative. En effet, il doit impérativement montrer aujourd’hui qu’il poursuit sa guerre. La fuite en avant lui est nécessaire, parce qu’il sait que dès qu’il annoncera l’échec de sa tentative, il sera démis de ses fonctions. D’autre part, il doit donner « du grain à moudre » à ceux de ses soutiens qui le suivent encore, les plus radicaux. Dès lors, il a choisi comme but de guerre (ce qui n’en est pas un), sans le dire ouvertement lui-même, mais en le laissant déclarer par ses ministres, d’organiser le nettoyage ethnique de Gaza. Pour cela, il faut, au minimum, rendre le lieu le plus inhabitable possible le plus longtemps possible. Aucune autre raison ne peut justifier, en effet, la poursuite des bombardements, cruels, affreusement destructeurs pour l’image d’Israël et pour sa relation avec les USA, et de plus inefficaces. Il est facile de prouver cette thèse :

  • la quantité des bombardements, soit plus de 22.000 bombes jusqu’ici, est énorme, et n’est pas efficace contre des terroristes cachés sous terre,
  • les ordres donnés aux soldats sont le « tir libre », sur quelque cible que ce soit (13). 
  • les églises, les mosquées, les écoles, les bâtiments de l’ONU et autres bâtiments administratifs (dont le Parlement de Gaza), les journalistes (y compris le siège de l’AFP, ciblé par deux fois), les ambulances, et même les hôpitaux avec leur personnel sont systématiquement ciblés. Aucune trace de vie « normale » ne doit subsister à terme, autre qu’une survie misérable sous des tentes de fortune, sans eau et sans nourriture.
  • Les cimetières de Gaza sont systématiquement détruits au bulldozer, laissant apparaître à l’air libre les cadavres, à la disposition des chiens et des corbeaux (14). 
  • Les soldats de Tsahal pillent les maisons particulières, volent les bijoux et l’or, qu’ils revendent ensuite sur internet.
  • Ils indiquent aussi clairement leur objectif de retour des colons à Gaza et des terrains sont déjà en vente dans les agences immobilières israéliennes… (15)

Tout ceci n’indique pas une recherche d’éradication du Hamas. Le prétendre est un mensonge absolu. L’objectif est de rendre Gaza inhabitable, à court ou à long terme, pour ses habitants. Cela s’appelle bien une épuration ethnique, en d’autres termes un génocide.

En agissant ainsi, à défaut de résultats tangibles, Netanyahu se donne malgré tout une contenance. Il reste conforme à la doctrine Dahiya de Tsahal, celle qui permet une « riposte disproportionnée » (16). Il satisfait ses soutiens les plus radicaux, ceux qui voudraient envoyer une « bombe atomique » sur l’enclave (17). De plus, il laisse la porte ouverte à la possibilité qu’à un certain moment,  l’Egypte se laisse « tordre le bras » par les USA, et accepte d’ouvrir ses portes et de récupérer les gazaouis, ou bien que la population consente, folle de souffrance et de guerre lasse, à se laisser transporter quelque part au milieu d’un désert israélien, sous des tentes, où elle mourra ensuite à petit feu pendant des années. Ce sont à peu près, aujourd’hui, sauf à ce que les gazaouis meurent sur place de faim et de soif, les seules options qui lui restent, si on exclue la possibilité, très improbable, de retrouver et de capturer les chefs de la rébellion, et la majorité des otages vivants. Et, n’oublions pas, le facteur temps qui joue contre Israël.   

Pour la même raison maximaliste, Netanyahu continue à se positionner comme « l’homme du refus » radical de la solution à deux Etats, alors que son protecteur américain affirme sans cesse le contraire, appuyé par toute la communauté internationale. Combien de temps Bibi pourra-t-il continuer à humilier son protecteur, et à maintenir cette posture sans espoir ?

Que peut-il se passer maintenant ?

Paradoxalement, au travers des immenses souffrances qu’elle engendre, une solution politique peut peut-être sortir du chaos de cette guerre.

On peut imaginer d’abord que ni les soutiens américains, ni même l’armée israélienne n’avaliseront le scénario maximaliste. En réalité, même s’il fait encore illusion, Netanyahu est cerné de toutes parts. A un moment donné, le couperet va tomber (18). Déjà, une partie de la population israélienne se retourne contre lui, et demande son départ (19). Certains militaires de haut rang ont commencé à vivement critiquer sa politiqueainsi que des opposants (20). Biden, de son côté, ne pourra pas éternellement faire le « grand écart », appelant à la modération d’un côté et livrant toujours plus d’armes de l’autre. Il ne pourra pas non plus, en cette année électorale américaine, obérer totalement ses chances en créant toujours plus de mécontents chez ses soutiens de gauche et ses minorités, qui lui tournent aujourd’hui le dos.

De son côté, le Hamas a durci son offre, conditionnant la libération des otages à un cessez-le-feu durable, et même définitif. Il a raison, car les otages sont aujourd’hui son seul passeport de survie. A supposer qu’ils soient tous restitués, s’ils ne sont pas conditionnés à la fin de la guerre, la réponse d’Israël sera encore 10 fois plus brutale que ce qu’elle est aujourd’hui. C’est sans doute le point d’achoppement des négociations actuelles. Si le Hamas obtient cette concession majeure, on ne sera plus, dès lors, dans un processus militaire, mais dans une phase politique et diplomatique. Les palestiniens auront alors gagné leur guerre (21).

Le point de départ d’un tel processus sera la prise de conscience collective, de la part des décideurs civils et militaires, à Tel Aviv et à Washington, que le suicide d’Israël doit s’arrêter tant qu’il en est encore temps (22), et que pour cela, la première chose à faire est de « démissionner » Netanyahu, l’ordonnateur de ce suicide. Cela sera d’autant plus facile qu’il sera en échec dans tous les aspects, militaire, médiatique, diplomatique, économique, politique, de sa guerre.

Une façon, malgré cela, pour Netanyahu, de se sortir d’affaire, pourrait être de tirer les leçons de son enfermement et de son échec, et de se servir des appels de plus en plus forts des familles d’otages, et de celles des morts et des blessés de son armée (qui vont exploser), pour renverser la vapeur, lâcher ses soutiens radicaux et prendre lui-même la tête de la « croisade » pour la libération des otages. Il pourrait dire aux familles : « J’ai entendu votre appel. J’ai compris que la libération de nos enfants et de nos proches devait compter plus que tout. Nous pensons, en 80 jours de guerre, avoir infligé au Hamas des dommages si considérables qu’il ne sera plus dangereux pendant longtemps. Mais cette guerre doit avoir une fin, et nous voyons que si elle continue, la vie de nos enfants prisonniers sera très compromise. Je ne peux me résoudre à leur mort. A partir de ce jour, je m’impliquerai donc à 100% dans une nouvelle négociation, visant à libérer TOUS nos compatriotes. Cela devient notre nouvelle et première priorité ». Ses soutiens radicaux crieraient à la trahison, mais il pourrait trouver, auprès de sa population divisée, un nouveau soutien, maintenant qu’elle a peut-être compris que les deux objectifs, éradiquer entièrement le Hamas et sauver les otages, étaient incompatibles. Avec un tel repli tactique, en se servant de ce prétexte très sensible des otages pour cesser les bombardements, Bibi se retrouverait également, d’un seul coup, en phase avec son protecteur américain et avec l’essentiel de la communauté internationale, en tout cas pour ce qui est du court terme. Surtout, en ordonnant lui-même le changement de cap, plutôt que de se le faire imposer de force, il continuerait à piloter le bateau et à retarder la fin de sa carrière politique (23). Bien entendu, ce nouvel accord devrait impliquer non seulement une trève, mais le retrait de Tsahal de Gaza et la fin des hostilités. S’il possède certainement à profusion l’habileté et le cynisme nécessaires pour un tel retournement, en a-t-il l’envie, le courage, la possibilité ? Impossible, à ce jour, de le savoir. L’impératif de « sauver sa peau » politique peut être une forte motivation dans ce sens (24)… C’est peut-être cela qui est en train de se dessiner derrière les nouveaux pourparlers du Caire (25). Ce serait une sortie de crise miraculeuse, et une bénédiction pour tous les peuples.

Mais on ne peut exclure non plus, pour le moment, que Bibi, poussé par ses soutiens radicaux, ne veuille aller « jusqu’au bout » (26), ni que Biden n’ait jamais le caractère pour le lâcher, ni que les lobbies américains ne se décident jamais à dire « stop ». Dans ce cas, que peut-il se passer ? Déjà, les coalitions maritimes et bateaux militaires de toutes sortes se côtoient et se « frottent » en face du Yemen, à Bab el Mandeb. Si demain, un missile coule un navire américain, ou français, ou iranien, que va-t-il se passer ? La solution n’a peut-être jamais été aussi proche, et en même temps, le monde est au bord du gouffre…  

A partir de là, si malgré tout c’est la solution de paix qui gagne, une politique radicalement inverse devrait être mise en place. Après, on pourrait le penser, une phase provisoire d’administration et de reconstruction, pilotée obligatoirement par l’ONU, la solution à deux Etats, la seule viable en réalité, devrait revenir sur la table, sur la seule base acceptable, celle des résolutions de l’ONU non appliquées, et d’abord celle de 1967. Même si l’adversaire d’Israël est en réalité une coalition (27), l’interlocuteur pour la Palestine ne pourrait être que le Hamas. Il est illusoire de penser que le vainqueur d’une guerre peut ne pas être le leader du processus politique qui suit. Malgré tout ce qu’on leur reprochait, radicalisme ou cruauté, le Viet-Minh l’a bien été pour le Vietnam, le FLN pour l’Algérie et les Talibans pour l’Afghanistan. Après le rêve inaccessible, il faudra revenir à la réalité des choses.

Il y aura alors, pour la droite israélienne, qui a emmené le pays dans le mur depuis 20 ans, et pour les 700.000 colons de Cisjordanie et de Jérusalem Est, des révisions déchirantes. Il faudra rendre les terres et les maisons volées, et partir. Ce sera le prix à payer pour le sauvetage d’Israël. Sauf à y consentir, la honte sera telle, à l’extérieur et aussi à l’intérieur, que si l’on n’applique pas cette politique sans faillir, tous se détourneront (28), et que le pays disparaîtra.

Il ne le faut pas. Il faut qu’Israël accomplisse cette révolution, mentale et politique. Il lui faut, aujourd’hui, des grands hommes, pour construire une nouvelle geste, qui ne soit plus une geste de guerre, mais une geste de paix. Il lui faut, enfin, s’auto-analyser et reconnaître ses erreurs. Car au vu des symboles qu’ils représentent l’un et l’autre, le monde d’aujourd’hui ne peut se passer ni d’Israël, ni de la Palestine.

François Martin 

  • Cf « Gaza : et maintenant ? (1ère partie). Israël à la peine »
  • Une remarque très importante est ici à faire : les pays du « sud » ne ressentent nullement cette culpabilité. Pour eux, la Shoah est une « affaire d’européens » qui ne les concerne pas, et on ne devrait pas donner aux juifs persécutés plus d’importance qu’on n’en a donné à d’autres et innombrables peuples martyrs dans le monde. Ils ne comprennent pas ce « deux poids, deux mesures », surtout venant d’un pays, les USA, qui a lui-même construit son empire sur un génocide. Cette règle arbitraire qui est imposée aux pays du « sud » est l’un des marqueurs de plus de la domination du « nord » dont ils ne veulent plus.
  • Une geste est un ensemble de poème épiques relatant les hauts faits de héros. Dans un sens plus large, c’est une aventure magnifiée. Toute nation qui se construit, puis qui vit son Histoire a besoin d’une geste. John Ford a construit magnifiquement celle des Etats-Unis. Faute d’en avoir une, la nation meurt. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec la France.
  • American Israel Public Affairs Committee — Wikipédia (wikipedia.org)
  • « Nous sommes un peuple supérieur, toute la terre alentour nous appartient de droit, les hommes qui cohabitent avec nous sont des êtres inférieurs, des animaux humains, que nous ferons disparaître ». A qui cela fait-il penser ? https://youtu.be/3EtNFXL_ykg?si=FElM8_nBOhWhrOEd
  • Il faut remarquer cependant que si sur les réseaux sociaux et dans les opinions, la victoire médiatique du Hamas est indéniable, dans le « haut de la pyramide », les soutiens d’Israël restent puissants. Ainsi, Claudine Gay, la première présidente de Harvard, vient de démissionner, face aux accusations « d’appel au génocide des juifs » à l’intérieur de son Ecole. Or si l’on examine les choses, ses étudiants appelaient à « L’Intifada » et criaient « Free Palestine », ce qui est l’approbation d’un mouvement politique de libération, et non à proprement parler de l’antisémitisme ou un appel au génocide des juifs.
  • Un simple calcul, indiqué par le grand géopoliticien américain John Mearsheimer, permet de le comprendre : il y a eu jusqu’ici près de 21.000 morts à Gaza, dont 70% sont des femmes et des enfants. Cela fait 30% d’hommes, soit environ 6000 morts. Si l’on suppose même que 20% des tués sont membres du Hamas, ce qui paraît même beaucoup, vu que les combattants du Hamas sont dans les tunnels et que tirs sont indiscriminés, cela ferait 1200 morts du Hamas en 2 mois 1/2, soit à peu près le même nombre que ce que nous estimons être les morts véritables de Tsahal. Or il y a au moins 30.000 combattants du Hamas à Gaza…. Même avec 6 mois de guerre supplémentaire (et Tsahal n’a pas 6 mois devant elle), la tâche est sans issue.
  • A la nuance près que Saleh Al-Arouri, numéro 2 ou 3 du Hamas, vient d’être assassiné à Beyrouth le 2/01. Mais si cela « redore le blason » d’Israël dans cette guerre, cela ne lui donne pas une victoire significative sur le terrain.
  • Hamas Fighter Walks To Israeli Tank In The Middle Of Fighting In Gaza | This Happened Next – YouTube ; Al Qassam Fighter Bombs Israeli Tank Amid IDF Troops’ Retreat Bid In Central Gaza | Watch – YouTube
  • Un ministre israélien: «Nos soldats se font tirer dessus comme des pigeons» – YouTube
  • Le corridor de Philadelphie est la mince bande de terre de 14 km de long qui sépare, au sud, la bande de Gaza et l’Egypte. Autrefois administré par Israël, au moment des accords d’Oslo, il a été remis à l’Egypte en 2005. Il est évident que sous ce corridor passent des dizaines, si ce n’est des centaines de tunnels, qui permettent d’acheminer à Gaza armes et combattants, et qui feront sortir de Gaza les chefs de la rébellion le moment venu, si ce n’est pas déjà le cas. Pour cette raison, Israël veut en reprendre le contrôle, ce que l’Egypte, pour le moment, refuse. https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_de_Philadelphie ; Netanyahu: « Le passage de Philadelphie entre Gaza et l’Égypte doit être sous le contrôle d’Israël » (aa.com.tr)  
  • Cela commence à ressembler aux cow-boys tapis derrière leurs roulottes, et assiégés par les indiens… Une des autres raisons est que ceci « consomme » moins de troupes, qui vont pouvoir retourner au travail civil, un objectif crucial. Mais c’est aussi et surtout un aveu d’échec, qui prouve que la stratégie contre-insurrectionnelle « massive » israélienne ne fonctionne pas, pour le moment du moins.
  •  C’est cela qui explique l’assassinat par Tsahal, le 16 Décembre, de 3 otages qui avaient échappé à leurs geôliers, ou encore, le  17 Décembre, par des snipers, de 2 chrétiennes à l’intérieur de la Paroisse de la Sainte Famille de Gaza, où elles avaient trouvé refuge depuis le début de la guerre. Ce ne sont pas des « bavures », mais la règle d’engagement du « tir libre », visant à tuer quelque personne que ce soit pour « faire le ménage ».
  • Israeli forces bulldoze cemetery in eastern Gaza, crushing the dead – YouTube
  • Israël-Hamas : des soldats israéliens prônent la colonisation de Gaza – YouTube
  • A l’inverse des lois internationales de la guerre, elle considère que si une population abrite un seul terroriste, toute la population est terroriste, y compris les femmes et les enfants… https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/guerre-entre-israel-et-le-hamas-qu-est-ce-que-la-doctrine-dahiya-l-usage-disproportionne-de-la-force-theorise-par-l-armee-israelienne_6170061.html
  • Comme le Ministre de l’Héritage israélien Amichay Aliyahu
  • On peut penser que dans certains milieux du pouvoir américain, la question principale de cette affaire aujourd’hui n’est plus « Comment résoudre ce conflit ? », mais « Comment se débarrasser de Bibi sans trop donner l’impression de trahir Israël ? ». Une façon de faire sera de lui couper les vivres progressivement. Cette stratégie n’a pas vraiment commencé, puisque les USA viennent de décider une nouvelle livraison d’armes, confirmant ainsi leur « double jeu ».
  • Israelis’ Mega Street Fight Against Netanyahu; PM Refuses To Resign As Thousands Seek Ouster – YouTube
  • Comme, le 26 Décembre, l’ancien chef d’état major des armées Dan Halutz. L’ancien chef d’état-major de l’occupation : « Nous avons perdu la guerre contre le Hamas. » (palinfo.com) et l’un des députés. https://youtu.be/iPlqM4Dljz4?si=74pOu25feQ-AHxJT
  •  Puisque, dans une guerre décoloniale, du faible au fort, la victoire n’est pas militaire, mais politique. Si votre adversaire, en principe le fort, n’a pas pu vous défaire militairement, alors que vous êtes le faible, c’est que sa qualité de fort est usurpée. Il est incapable et ridicule. Symboliquement et politiquement, c’est vous qui avez gagné.
  • https://youtu.be/WBFp2ch3Eaw?si=UVdMIN8FOKV5tmFi
  • Et Bibi pourrait dire à ses soutiens les plus radicaux : »Pour l’heure, nous sommes obligés de lâcher du lest. Mais je n’abandonne rien pour le long terme. En soutenant ce changement de cap inévitable, en me gardant en place, vous préservez nos chances pour éviter la solution à 2 Etats que nous abhorrons tous. Si vous me sacrifiez, nous perdrons tout« . Une telle manoeuvre peut réussir. 
  • Benjamin Netanyahu’s popularity plummets: Many Israelis blame his government for Oct 7 – YouTube
  • Israel To Withdraw Troops From Gaza? Netanyahu Govt In Talks With Mediator Egypt | What We Know – YouTube
  • Dans ce sens, l’assassinat, en pleine négociation, de Saleh Al-Arouri est un très mauvais signe envoyé par Israël. Le Hamas a annoncé, suite à cela, que les négociations étaient suspendues.
  • Mouvement de résistance islamique – Hamas, Front populaire de libération de la Palestine, Mouvement du Jihad islamique palestinien, Front démocratique pour la libération de la Palestine, Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général
  • Les soutiens se détourneront, les investisseurs s’en iront, les habitants à double nationalité rentreront vers leur autre patrie. Même les soldats feront sécession. Certains le font déjà. Sofi Orr has made a decision not to join the Israelis. – YouTube 

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