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Éloge des revues 

L’éditorial de Paul-Marie Coûteaux et Guillaume de Thieulloy

C’est décidément une très belle chose et un indispensable instrument de réflexion, de proposition et de combat qu’une revue. Combien de bons esprits mesurant le travail qu’exige une parution trimestrielle nous conseillent de nous replier sur la formule plus moderne du site ou de la télévision par Internet dite webtélé. Certes, nous ne nions pas l’apport de ces nouveaux instruments de communication, – aussi bien Le Nouveau Conservateur a-t-il justement un site et des plus dynamiques, ainsi qu’une émission bimensuelle sur TVLibertés sous la forme de conversations dont l’audience ne cesse de croître (cf. les dernières Conversations de Paul-Marie Coûteaux page 158), sans oublier deux émissions mensuelles, le mercredi, sur Radio Courtoisie, celle de Catherine Rouvier et celle de Paul-Marie Coûteaux et Antoine Assaf –  à quoi on ajoutera de nombreux sites amis, notamment ceux du groupe éditeur de notre revue, comme le Salon beige ou les 4 Vérités. Mais une revue offre des atouts irremplaçables et incomparables. 

D’une part, ceux qui s’y expriment, intellectuels de toutes sortes, acteurs politiques, témoins et jusqu’aux membres mêmes de la rédaction ne parlent pas : ils écrivent, c’est-à-dire que leur pensée est en principe méditée, formulée avec soin, relue et corrigée, ce que ne permettent guère les moyens d’expression oraux ni même les interventions sur des sites où il est si souvent manifeste que les auteurs écrivent comme ils parlent, envoyant quelquefois leurs textes au petit bonheur. A cela s’ajoute que les écrits restent et qu’une revue comme la nôtre qui compte déjà plus de dix numéros constitue une collection que chacun peut retrouver sur les rayons de sa bibliothèque. Par-dessus tout, l’écrit est un gage de durée, voire de pérennité. Nous consultons régulièrement les exemplaires du premier Conservateur, celui que dirigea Chateaubriand, que chacun peut relire de 1818 à 1820, comme il est loisible à quiconque de consulter les bons vieux Cahiers de la Quinzaine, revue que Péguy dirigea de 1900 à 1914. Il y a là, comme tant d’autres revues dont la France a brillamment conservé la tradition depuis le XVIIIIème siècle, autant d’archives et souvent de pépites que les historiens des XXIIème  ou XXIème siècle seront bien en peine de retrouver dans le fatras des sites, vidéos et émissions de toutes sortes, sans parler des titres de presse éphémères, quotidiens, hebdomadaires ou mensuels qui finissent dans la litière du chat ou les feux de cheminée. Au reste, pour les conservateurs que nous sommes, rien ne compte vraiment, n’est-ce pas, que ce qui dure. Toutes ces considérations nous portent à tenir la formule de la revue, avec les livres leurs proches cousins, comme la plus haute forme d’expression de l’esprit. 

Cela étant dit, il n’échappe à personne que la revue, pour valeureuse et irremplaçable qu’elle soit, est certainement le mode de communication le plus exigeant, en fait de temps passé, le moins rémunérateur d’autant que toute publicité est hors de mise et, s’agissant des équipes bénévoles qui la produisent, le plus difficile à diriger – il y faut un nombre insoupçonné de négociations, relances, relectures, exigences de présentation, etc. Pour noble qu’elle soit, la formule écrite a toutefois ses servitudes. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas réussi à tenir le rythme trimestriel que cependant nous entendons maintenir et rétablir à court terme. Ce numéro, volumineux, tant le dossier est riche et dense, fut confectionné entre le mois de mai et le mois de septembre, soit plus de quatre mois. Les retards s’étant ajoutés à des retards plus anciens, nous allons publier coup sur coup, outre ce numéro 11, un numéro 12 (dont le dossier déjà en préparation, s’intitule Agriculture, Alimentation, Santé dans lequel nous dresserons notamment un bilan de l’opération Covid) fin novembre ou début décembre et un numéro 13  en janvier 2024.

Que nos lecteurs et abonnés veuillent bien ne pas nous tenir rigueur d’un calendrier aussi irrégulier. Inutile de dire que nous nous promettons, pour l’an 2024, de rétablir plus strictement le rythme trimestriel qui est dans la nature même de notre revue. Il va sans dire que tout abonnement comporte de toute façon la livraison de quatre numéros. Ajoutons qu’entre autres raisons, les irrégularités de cette année sont dues à une profonde modification dans le dispositif de diffusion, promotion et publicité qui portera tous ses fruits dès la fin de la présente année. Il est à peine besoin de dire que notre équipe compte sur chacun de ses abonnés pour relayer ces efforts, notamment en faisant connaître la revue autour de lui, en suscitant des abonnements et, s’il se peut, en sollicitant des libraires pour qu’ils la diffusent et si possible la présentent en bonne vue. Pour nous qui irons loin, car nous voyons loin, l’avenir dure longtemps.       

Paul-Marie Coûteaux – Guillaume de Thieulloy

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