Par Guillaume de Thieulloy et Paul-Marie Coûteaux
Comme on l’aura constaté en découvrant notre couverture, ce numéro comporte deux dossiers consistants : l’un sur l’avenir du travail, l’autre sur l’Europe, ses promesses non tenues et ses mensonges. Ce numéro est donc plus épais que les autres, et, corrélativement, paraît avec un retard de quelques semaines – retard qui devrait être rattrapé avec la parution, fin juin, d’un numéro qui sera principalement consacré au commentaire des élections européennes du 9 juin, suivi d’un retour historique sur la Libération de la France (1940-1944) dont nous célébrons cette année le 80e anniversaire et, enfin, d’une petite réflexion d’inspiration très conservatrice sur les Jeux Olympiques. 4 Le dossier « le Travail a-t-il un avenir ? » prolonge la réflexion entamée par nos amis de l’Alliance des Conservateurs (Via, CNIP, Mouvement Conservateur), en partenariat avec notre revue, lors du passionnant colloque organisé en février dernier à Levallois. Le monde du travail et la question du travail elle-même ont toujours importé aux Conservateurs, avec les fondations du catholicisme social. Au XIXe siècle, la question sociale fut au cœur de la réflexion de ceux qui refusaient les principes de 1789 – qui se souvient encore qu’en ces temps lointains, le mot « socialiste » fit son apparition dans le langage politique en s’associant au « royalisme », l’un et l’autre récusant semblablement l’individualisme révolutionnaire ? Cependant, nos prédécesseurs ne rejetaient pas seulement l’individu-roi, mais aussi cette manie si moderne de n’envisager les relations humaines que sous les auspices d’un « contrat à durée déterminée » – ce qui explique que l’une des premières décisions de la Constituante fut de légaliser le divorce (ne voyant plus dans le mariage son caractère d’institution, mais uniquement son rudiment contractuel, sans pouvoir imaginer un contrat irrévocable), de même que, dans le même esprit individualiste, la Constituante supprima les vœux religieux, mais aussi les corporations… Est-il besoin d’ajouter que la « révolution » de mai 68 aggrava ces tendances ? Comme M . Hollande en donna galamment l’exemple, nous entrons dans l’ère de la répudiation par « touitte », tandis que nos progressistes s’attachent à offrir un cadre légal au « polyamour » . S’il n’est pas certain que cette obsession de la satisfaction individuelle et du « contrat » ait apporté un bonheur parfait à nos contemporains, il est tout à fait assuré qu’elle a largement contribué à dissoudre la société… Et que dire de ce temps consacré au travail qui est l’un des éléments majeurs de nos vies, et l’un des plus bouleversés par l’individualisme ? En ce domaine aussi, il est curieux que les gauches, extrêmes compris, se conduisent en idiots utiles des financiers les plus voraces.
Le deuxième dossier de ce numéro prolonge notre réflexion entamée avec le n°11 sur la « société du mensonge », accumulation de propagandes dont notre monde crève à petit feu. Deux mensonges étaient trop gros pour trouver leur place dans ce dossier et nous les avons donc différés : le mensonge européen et le mensonge covidique. Voici le premier, que nous abordons dans un contexte politique particulier, celui de la campagne européenne, alors que nous ignorons encore quelles listes (et quels candidats) seront en lice, ce qui nous permet de traiter de questions politiques comme une revue le fait, en posant des principes ayant vocation à entraîner des décisions pratiques, mais sans prendre position.
Le Nouveau Conservateur et ses rejetons
Dans ce registre, outre les mensonges des politiciens maestrichtiens, nous avons tenu à écouter les points de vue variés d’acteurs aussi différents que l’ancien député UMP Christian Vanneste, Laurence Trochu, présidente du Mouvement Conservateur, alliée de Reconquête ! ou Stéphane Ravier, sénateur Reconquête !, Jean-Frédéric Poisson, colistier de Florian Philippot ou François Asselineau, chantre du Frexit . Nous essaierons dans les prochaines semaines, notamment sur notre site (dont la « montée en puissance » est notable), de donner la parole à d’autres : de F-X Bellamy à M. Maréchal, de N. Dupont-Aignan à de nombreux députés Rassemblement National, nous ne manquons pas – Dieu merci ! – de politiques attachés à la France. Si nos lecteurs, comme les membres de notre équipe eux-mêmes, ne font pas le même choix le 9 juin prochain, chacun pourra mesurer que ce qui les rapproche est plus important que ce qui les éloigne et qui d’ailleurs ressort souvent de l’histoire personnelle. Tous sont attachés prioritairement à la Nation française et à la civilisation européenne – à ce sujet, insistons sur les très beaux passages de Benoît XVI qui concluent ce dossier. Faut-il rappeler que les souverainistes se sont nommés tels par refus de la dénomination anti-européens, par laquelle on tentait de les flétrir ? Nous sommes attachés, nous, au grand continent européen que détruisent les institutions mises en place sous la tutelle « atlantiste » et servies par quelques batteries de politiciens et bureaucrates réduits en carpettes… Insistons, pour finir, sur la vitalité du Nouveau Conservateur, dont on découvrira dans ces pages qu’il a porté en son sein, grâce à une équipe dynamique et courageuse, de multiples prolongements. Mentionnons notre compte « X » (@LNCRevue) dont nos lecteurs sont invités à développer l’audience ; rappelons aussi l’importance croissante de notre site, lequel s’étoffe de nouvelles rubriques et d’articles originaux, mis en ligne sans attendre en raison de l’urgence ou d’un intérêt particulier ; et annonçons le lancement de nouvelles manifestations : des soirées théâtrales trimestrielles au Théâtre du Nord-Ouest, ainsi qu’un nouveau cadre pour nos rencontres avec nos auteurs-vedettes, sans oublier nos émissions sur Radio Courtoisie et TVLibertés. On découvrira programmes et dates de ces évènements dans les dernières pages de ce volume : autant d’occasions de nous rencontrer, et de toujours mieux nous connaître : c’est la grande famille que l’équipe du Nouveau Conservateur est fière de réunir.