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A lire – Méditations sur le Credo

Méditations sur le Credo par l’abbé Guillaume de Tanoüarn, aux éditions Via Romana

Recension par Paul-Marie Coûteaux

On ne lit certes pas cet ouvrage d’une traite, tant il est dense. Il invite à la méditation et la méditation est lente – on lit ce livre, on le pose, on le reprend, on le hume et l’annote, on le repose et finalement on en parle…
C’est d’ailleurs un bonheur, dont on n’est pas sûr qu’il soit encore largement partagé, que de sacrifier de temps à autre à l’exercice théologique, littéralement le discours sur Dieu. Bonheur qui se conquiert à l’écart, quand le discours public sur la foi se cantonne à peu près toujours aux questions périphériques : état de l’Église, positions du Pape, nominations à la Curie, crise des vocations, scandales pédophiles, incendie ou profanations d’églises, fréquentation dominicale, etc. De la foi ne paraissent que les sujets extérieurs ; le coeur semble envolé – ce qui est peut-être la principale faiblesse du catholicisme aujourd’hui.
Tanoüarn, en professeur de théologie qu’il est avant tout, prend le sujet à bras-le-corps et poursuit une oeuvre de longue haleine déjà entamée avec ses travaux sur le théologien italien du XVIe siècle Cajétan, puis sur Pascal et divers essais incisifs, d’où l’on retiendra L’Évidence chrétienne, court essai de morale chrétienne. Il y a bien des faces pour escalader la montagne théologique : la morale, mais aussi la théologie pure, ou encore l’esthétique, ou l’exégèse des textes fondamentaux. Ici, l’auteur emprunte l’un des chemins qui semblent les plus simples, venant en quelque sorte nous cueillir là où nous sommes : le Credo, repris machinalement sans songer à l’océan de sens que recèle chaque phrase.
Avons-nous par exemple réfléchi à ce que signifie « je crois en la communion des saints » ? Rien à voir avec la communion eucharistique : c’est l’affirmation du Corps unique que forment le Christ, les saints et les croyants (y compris les « demi-croyants » !), Corps si uni que le bien ou le mal fait à l’un quelconque de la communauté chrétienne vaut pour tous, y compris le Christ. Illustration parmi d’autres : quand saint Paul s’avance vers Damas pour persécuter ceux que l’on ne nommait pas encore les chrétiens, une voix le convainc que le mal qu’il va faire, c’est à l’univers entier qu’il le fera ; cet élargissement du coeur aux dimensions du monde le fait entrer dans le Corps mystique – le convertit. Qu’on songe aux applications politiques de cette parabole et l’on comprendra comment s’est construite la communauté nationale française, essentiellement chrétienne – et comment elle se défait…
Il est bien d’aller à la messe, mieux encore de savoir le sens des paroles que l’on prononce, puis, sortant allégé de la messe, de baigner toute sa vie dans ce sens. Ce travail que ne font pas nos messes, les livres de théologie en prennent le relais, et l’on rêve de ce que serait sous la plume de l’abbé de Tanouärn, un nouveau Génie du Christianisme, acte refondateur par lequel Chateaubriand relança la chrétienté profonde de la France après les marasmes de la « Révolution ». D’innombrables Français l’attendent !

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