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Une campagne sans les campagnes

par Jacline Mouraud

Une femme peut se targuer d’avoir, la première, lancé en octobre 2018 par une vidéo devenue virale (6 millions de vues) le mouvement qui deviendra célèbre sous le nom des Gilets Jaunes. Cette femme s’appelle Jacline Mouraud. Nous avons suivi avec ferveur ce mouvement authentiquement populaire – certains d’entre nous y contribuant à l’occasion. Nous avons retrouvé cette femme, lucide et décidée, aux côtés d’Éric Zemmour, qu’elle rejoignit parmi les premières à l’automne 2021 – elle devint même membre du comité de pilotage de sa campagne, au titre de son parti politique «Les Émergents». Native de Guérande, cette femme intrépide aux multiples talents fut agent de sécurité incendie avant de se reconvertir dans l’hypnothérapie, notamment pour combattre l’addiction au tabac. Compositrice et accordéoniste, Jacline Mouraud a aussi travaillé dans des salles de danse et de concert et participé en tant qu’accordéoniste à de multiples festivals de musique. Nous avons demandé à cette Française d’exception de résumer ce que fut pour elle la campagne présidentielle.

La déflagration macronienne de mai 2017 résonnait encore dans le coeur de la France. Elle fut une blessure qui ne se referma jamais, une plaie qui ne guérit jamais. Nous étions entrés, cette année-là, sans qu’aucun ne l’appréhende, dans l’ère de la politique du « massacre » : destruction de nos fleurons industriels, saccage de nos institutions, démolition de notre patrimoine, dévastation de la société, ingérence dans les vies privées, extermination de la contestation, privation de nos libertés, anéantissement du raisonnement et donc du bon sens… Sous le joug d’Emmanuel Macron, la campagne de 2022 s’est tenue comme il l’avait prévue : une presse aux ordres, faisant et défaisant l’opinion publique à souhait, pas de réel programme à soumettre aux Français, une focalisation excessive sur la crise sanitaire et sur le conflit à l’Est de l’Europe, afin de se poser en chef de guerre, et quelques rares meetings de-ci de-là… Tout cela a suffi, tant il était certain d’être réélu Aucun des candidats n’a en réalité pris la mesure de la gravité de la fracture nationale. Il ne suffisait pas de venir rencontrer çà et là, quelques agriculteurs ou ouvriers, non. Le moment était celui de comprendre le malaise existentiel des Français, les raisons profondes du gouffre qui nous sépare les uns des autres. Cette campagne électorale aurait dû prendre en compte, pour commencer, la très grande différence entre les habitants des villes qui sont abreuvés de subventions et d’attentions, et les habitants des campagnes qui sont ignorés, méprisés voire oubliés. Le service public inexistant dans nos villages, qui oblige les habitants à se déplacer sans cesse, ne serait-ce que pour acheter un timbre… La traque aux conducteurs qui ne s’arrête jamais, alors que les ruraux n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler… La propagation des déserts médicaux, qui laisse accoucher des mamans sur le bord des routes… L’insécurité qui gagne les campagnes… Le moment était venant de mettre du liant et non du repoussant.

Des chefs sans légitimité

Le premier tour fut conforme à ce que les « magouilleurs » d’élections avaient préparé : le duel Macron face à Le Pen a parfaitement fonctionné, tant la population française est devenue manipulable grâce aux médias notamment. Le second tour fut conforme, pour les mêmes raisons, à ce qui était prévu. Gustave Le Bon a vu la mise en pratique de sa « psychologie des foules », dans ce qu’elle a de plus rédhibitoire et abject. Tous les candidats ont perdu la légitimité des chefs, y compris le Président de la République. L’abstention ajoutée aux votes blancs et nuls forment maintenant le premier parti de France, et les interprétations journalistiques masquent, encore et toujours, la réalité des Français. Emmanuel Macron va-t-il, pendant encore cinq longues années, bafouer le peuple de combattants que nous sommes ? Si les faits me donnent raison, plus rien n’empêchera alors de graves évènements sociaux de se produire. Nous sommes aujourd’hui au bord de l’abîme, nos lendemains chanteront-ils ? Car nous autres, Français des campagnes, sommes comme l’hirondelle de la fable :

« Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nôtres Et ne croyons le mal que quand il est venu. »

(Jean de La Fontaine, L’hirondelle et les petits oiseaux)

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