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La maladie du vide

Éditorial de Paul-Marie Coûteaux

Directeur de la Rédaction du Nouveau Conservateur

Rude tâche que de décrire la situation politique de notre pays après la longue séquence électorale qui s’achève ce 19 juin avec le second tour des législatives (que nous avons attendu pour « boucler » notre dossier, ce qui explique que le deuxième numéro de l’année paraisse fin de juin) . Il est d’autant plus difficile de voir clair que le tableau est sombre : chaos migratoire et identitaire provoqué par une longue succession de gouvernements irresponsables (le mandat de M. Macron constituant une apothéose) ; chaos économique, s’accélérant avec le basculement du monde et l’isolement d’un Occident dont la population décroît et qui, pour sa survie, est de plus en plus en plus dépendant de ses nombreux adversaires ; chaos financier (la dette publique s’élevait en mai à 2 815 milliards d’euros) ; chaos social dont, inflation et perte de croissance aidant, l’ampleur pourrait être dévastatrice, les « soulèvements » qu’annonce Michel Maffesoli se combinant avec les violences inévitables en tout pays en proie à l’invasion. On en passe, tant est long le chapelet du chaos français. Voici à présent que paraît un gouvernement sans majorité et, bien plus grave, sans véritable légitimité, précipitant le chaos politique que l’on aperçoit depuis des années, tandis que la Constitution est bafouée de part en part, qu’un nombre croissant de lois ne sont plus appliquées, que les rapports humains se tendent en tous domaines et que, en somme, dans le « sauve qui peut » général, tout glisse à l’anarchie. Certes, c’est l’Europe entière qui s’enfonce dans les difficultés, inscrites dans la pure et simple soumission à des intérêts qui ne sont pas les siens, quand l’OTAN devient la seule définition politique et militaire que l’on pourrait donner d’elle. L’Europe ? Du moins ce petit cap de l’Eurasie qu’est l’Europe occidentale, dominée en tous domaines, sa politique, sa sécurité, son économie, sa monnaie et plus profondément encore sa culture et son imaginaire, d’autant plus fragile qu’elle n’a plus assez conscience d’elle-même pour identifier ses intérêts, s’ouvre à tous les vents, et disparaît d’une histoire du monde qu’elle a pourtant modelée pendant des siècles.

Quand souveraineté et légitimité se perdent ensemble

Dans cette Europe à la dérive, cependant, c’est bien la France, conduite ou « déconstruite » par M. Macron (rossignol des ruines que perce ici fort bien Roland Hureaux), qui se trouve la plus abîmée, au sens premier de ce mot : plongée dans l’abîme. L’effritement de l’ordre public dans plusieurs grandes villes, où toute une catégorie de la population n’obéit même plus aux injonctions de la police, n’en est qu’un des signes, qui s’accumulent de jour en jour. Si l’on osait dire le pire, on ajouterait que ce peuple est d’abord en danger parce que son épais matérialisme et l’oubli presque complet de ses valeurs ancestrales ont permis à une armée de médias qu’il gobe devant des écrans (le mot media étant étendu comme la courroie de transmission par laquelle les oligarchies mondiales transmettent leurs ordres) de le transformer peu à peu en zombie hébété et, comme l’a montré « l’opération Covid », infiniment docile. Un peuple est en danger quand il accepte que, après avoir rejeté par référendum un traité, celui-ci soit malgré cela mis en application, bien sûr au nom de la démocratie ; en danger quand des dizaines de milliers d’étrangers s’installent sur son territoire chaque mois mais qu’il croit que le véritable danger est un parti dirigé par une brave dame qui ne songe qu’à gagner aux élections ; en danger quand la pénurie de matières premières venues de l’étranger menace son économie mais que son urgence est de fermer des centrales nucléaires qui sont sa première source d’énergie – laquelle aurait le défaut de le rendre autonome ; en danger quand il tient que la liberté des femmes est remise en cause parce que des États d’Amérique reviennent sur la liberté d’avorter mais nullement parce que, sur son propre sol, des femmes sont séquestrées, obligées de subir l’excision et la violence de leurs maris, honteusement admises au motif que celles-ci sont réputées « traditionnelles » (qualifiées telles par le tribunal de Montpellier dé[1]boutant une plaignante) ; en danger quand la liberté d’expression n’est accordée qu’à ceux qui l’invoquent pour interdire de parole leurs adversaires ; en danger quand le pays est gangréné par une racaille coupable de plusieurs meurtres par semaine mais que l’on répète que c’est la police qui tue, etc., etc. Il est en danger quand il est bonnement livré à l’aveuglement, à la lâcheté et à la bêtise publique.

Paul-Marie Coûteaux

Directeur de la Rédaction du Nouveau Conservateur

Retrouvez la suite de cet éditorial dans le numéro VII du Nouveau Conservateur

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