Article publié en avant-première. Il sera à retrouver dans le numéro VIII du Nouveau Conservateur.
par Valentin Gaure
Le sénateur de la Côte d’Or, homme indépendant et iconoclaste, s’est récemment fendu d’un ouvrage étonnant, où il s’adresse par de posthumes épistoles aux plus illustres esprits de la Bourgogne. De Lamartine à Colette en passant par Monge ou Eiffel, ces correspondances sont comme autant d’occasions de méditer un peu sur le triste esprit du temps.
1) Votre ouvrage, Lettre à mes pères (éditions de Passy), est un recueil de correspondances que vous adressez aux grands esprits bourguignons. Avant d‘entrer dans le vif du sujet, évoquons justement le cadre de votre livre, l’endroit d’où vous parlez : la Bourgogne. Cette fière province, qui fut si puissante et glorieuse dans son passé ducal, est riche d’une identité étonnante. Moins revendicative que la Bretagne, la Corse ou l’Alsace ; celle-ci exprime pourtant sa petite musique, si particulière. Pourriez-vous évoquer ses permanences, ses splendeurs, sa force d’âme ? En quelques mots, que pensez-vous d‘ailleurs de sa fusion administrative avec la Franche-Comté ?
Alain Houpert : La Bourgogne est d’abord la terre qui a accueilli ma famille au lendemain de la guerre et, à ce titre, je lui dois d’être ce que je suis. C’est pour cela que je suis fier de revendiquer mon statut d’élu bourguignon. Vous parlez de revendications. Ce qui la différencie d’autres régions beaucoup plus identitaires c’est que la Bourgogne fut jadis un Duché qui allait de la Flandre à l’Espagne. À ce titre, il s’est enrichi d’influences lointaines et continue de s’en inspirer. Les quatre départements regorgent de différences. Les architectures ne sont pas homogènes. La Puisaye est différente de la Nièvre qui se trouve à côté, comme la Bourgogne du Nord est différente de celle du Sud. Les identités sont historiquement ancrées. Les Morvandiaux ne sont pas des Châtillonnais. Les habitants de la côte viticole ne sont pas ceux du Nord, hommes des forêts, mais nous sommes tous bourguignons. Et même si la Bourgogne eût une grande histoire, elle a su s’engager aussi vers l’avenir et devenir un territoire dynamique qui innove. Quant à la fusion des Régions, en général, j’aurais pu valider ce projet s’il avait engendré, comme ce fut promis, des économies. Au lieu de cela, c’est une fusion qui coûte cher au contribuable et qui ne demeure qu’administrative. C’est une fois encore la démonstration d’une bureaucratie qui veut réorganiser jusqu’aux identités.
2) Vous adressez votre première lettre à Alphonse de Lamartine. Vous admirez chez ce poète en politique, candidat déchu à l’élection présidentielle de 1848, une certaine liberté d’esprit, une capacité à résister aux effets de foule – et plus encore aux tumultes des groupes parlementaires… À l’occasion des législatives, vous appeliez les Français à faire le choix de la cohabitation, en ne donnant pas la majorité au président de la République. Vous avez été entendu !
Le Président Macron a été élu deux fois face au Rassemblement national. Il est élu et il n’est pas question de remettre en cause cette légitimité mais il faut tout de même se poser des questions. En 2017 comme en 2022, un « front républicain » a permis son accession au pouvoir. Déjà, ce terme de « front républicain » est une gabegie. Peut-on dire que le RN qui s’est présenté à toutes les élections depuis 40 ans et a donc respecté le processus démocratique n’est pas républicain ? Lors de ces élections, on a vu et entendu la colère des Français. Celle contre la majorité qui semble ne rien avoir appris de ces cinq années, mais aussi celle des électeurs qui ne se retrouvent pas dans le RN mais n’ont pas voulu de LREM. Ce que je regrette c’est que cette élection ait été un référendum pour ou contre Emmanuel Macron qui s’est d’ailleurs affranchi d’un programme ou d’une campagne se limitant à taper sur ses adversaires. Pour moi, cela est dangereux. Pendant cinq ans, nous l’avons alerté sur la montée des extrêmes à cause d’une politique violente. Il s’en est amusé et je dirais même plus, il a encouragé cette montée parce qu’il a très vite compris que c’était pour lui le seul moyen d’être réélu. Alors certes, comme l’a dit Sénèque : « Il sait qu’on vainc sans gloire quand on vainc sans péril ». Mais il est là. Sa politique est là. Et lui offrir une majorité serait lui offrir la gloire. Quant à Lamartine, c’est un homme qui me correspond. Qui a enseigné un art de la politique qui est celui de l’indépendance des idées. Et en cela il m’inspire.
3) François Mitterrand avait fait du château de Lamartine une étape incontournable de son pèlerinage annuel à la Roche de Solutré – toute voisine. Lové dans le Mâconnais, dans la splendeur d’un paysage qui à l’été se donne des airs de Toscane, le château porte bien le beau mot polysémique de « demeure ». Vous êtes vous-même originaire d’un joli village de Côte d’Or qui se nomme Salives. Vous fûtes d’ailleurs le maire de cette bourgade riche de son passé médiéval. La défense du patrimoine, notre héritage, est sans aucun doute un combat que vous portez.
Le patrimoine est notre histoire. Il se rattache à nos racines. Il est à la fois le témoin de notre passé et de la dévotion de ceux qui nous ont précédés. Que l’on soit croyant ou non, on ne peut qu’être admiratif de la force – que l’on pourrait appeler la foi – qu’il faut à des hommes pour bâtir des cathédrales sur des décennies au risque de leur vie. Je me suis beaucoup battu pour le patrimoine de Salives, qui possède des joyaux exceptionnels de la période médiévale. Et à titre particulier, je consacre aussi beaucoup de temps, d’énergie et d’argent à tenter de sauver du patrimoine bâti. Cela est encore lié aux racines bourguignonnes. La Bourgogne a été la terre d’accueil de mes ancêtres. Elle est la terre natale de mes enfants. Le moins que je puisse faire pour l’en remercier, c’est d’être l’un des gardiens de cette mémoire. Mais cette mémoire ne s’inscrit pas que dans les pierres. Je reste convaincu qu’il est dangereux d’opposer progressisme et passé comme si le passé était archaïque. Ceux qui pensent inventer un nouveau monde progressiste et se targuent d’en être les dépositaires sont risibles : le plus grand siècle du progressisme fut celui des Lumières et personne, ni eux, ni moi, ne pouvons prétendre inventer. Nous sommes le fruit de nos mémoires. Et ce qui se passe en ce moment avec l’européanisation forcée par le Président de la République est une entaille à cela. Parce que la France est avant tout la France, avant d’être l’Europe. Parce que pour que les Français se retrouvent dans une identité européenne, il faut d’abord qu’ils aient envie de porter leur identité française. Or aujourd’hui, le terme d’identité est une insulte. Si l’Europe veut exister, elle doit accepter de n’être qu’un mélange d’identités fortes. C’est la définition de Renan : « La Nation est un mélange d’identités qui marchent vers un même idéal ». L’identité, c’est notre histoire. Et pour moi, voir le Président de la République sur l’hymne européen le soir de son élection est une provocation à la Nation.
4) Nicolas Rolin est un autre de vos correspondants d’outre-tombe. Célébré par les plus grands peintres flamands, l’ancien chancelier de Bourgogne (quel beau titre) fut le fondateur, « en l’an de Seigneur 1443 », des Hospices de Beaune. Chef d’œuvre de la charité et du don, ce lieu émouvant devait devenir le premier hôpital ouvert aux « pôvres », écrivez-vous comme au temps jadis. Nicolas Rolin est un partenaire de choix pour évoquer les turpitudes de la médecine contemporaine… Radiologue de profession, vous n’avez pas hésité à livrer bataille au Sénat contre la politique sanitaire du gouvernement, le tout avec un certain panache. Que retenez-vous de ces deux années étranges et quelles sont vos craintes pour l’avenir ?
Sur le plan médical, je ne me prononcerai pas. Sur le plan politique, je constate que ces deux années ont marqué un tournant dans notre rapport à la vie. Le président nous a dit « nous sommes en guerre ». En guerre, on fait appel au courage des citoyens. Or, il nous a dit : « Nous sommes en danger, nous allons vous protéger ». Il y a eu depuis Jacques Chirac un tournant : nous avions jusqu’alors des hommes politiques qui avaient vécu la Seconde Guerre Mondiale. Ils connaissaient le sens des mots. Avec cette nouvelle génération, nous assistons à l’apogée de la politique de la peur. Emmanuel Macron est jeune et issu d’un milieu très privilégié. Mais s’il connaissait les Français comme les parlementaires les connaissent, il saurait que les Français n’ont pas peur parce qu’ils ont l’habitude d’affronter les troubles, l’insécurité matérielle, le doute, le chômage, etc. Aujourd’hui, LREM s’affiche comme le parti qui veut « protéger les Français ». Mais les Français ne veulent pas être protégés : ils veulent un projet, un idéal, vivre leur vie sans que l’on interfère à chaque degré de leur existence.
Ce qui m’inquiète pour l’avenir, c’est que nous avons franchi une étape. Le cursus des libertés a été déplacé, et la représentation nationale méprisée en dehors des greffiers de l’assemblée. Alors oui, le Covid est une maladie grave. Mais était-ce nécessaire tous les soirs de nous afficher Jérôme Salomon jouant les fossoyeurs de la nation ? Non. Il faut relire Montaigne, Mark Twain : le peuple français est prêt à tout dès lors qu’on lui assure qu’il est grand ! Il faut galvaniser les foules dans la difficulté, ni les enfermer, ni les soumettre. Alors que sera l’avenir ? Je crois en la capacité des Français à surmonter les épreuves. Et je pense que ce gouvernement fait une grave erreur en voulant instrumentaliser la peur. Souvenons-nous quand même que la France Libre n’était pas le fruit de l’État français. Il était celui d’un seul homme rejoint par d’autres. Quand un chef d’État dit qu’il veut me protéger, cela me rappelle les dirigeants communistes, aujourd’hui Poutine. Ce n’est en tous cas pas le langage d’une nation démocratique et républicaine.
5) Afin d’évoquer la culture, éternelle oubliée des politiques publiques, vous faites le choix de Colette. Auteure espiègle et plus profonde que d’aucuns l’imaginent ; la figure de Saint-Sauveur en Puisaye éclairait son temps d’une lumière particulière, à la fois mondaine et rurale. Votre lettre est amusante, car vous tentez de la convaincre de s’essayer… aux joies de Touiteur (nous l’écrivons ainsi au Nouveau Conservateur) ! Voilà qui est original. Il est vrai que vous êtes un grand amateur du réseau social récemment racheté par le libertarien Elon Musk. D’une certaine manière, pour vous, le touitte est un art qui se rapproche de la saillie, de l’aphorisme antique. Et peut-être du haïku ?
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément », disait Boileau. S’embarquer dans des logorrhées n’illustre que la faiblesse des idées : Sacha Guitry écrivait : « Il y a des gens qui parlent, qui parlent, jusqu’à ce qu’ils aient quelque chose à dire ». Et contrairement à beaucoup je ne suis pas inquiet du rachat de Twitter par Musk qui veut défendre la liberté d’expression. Pour deux raisons ; aujourd’hui vous marquez Élection truquée sur Twitter et vous recevez une mise en garde. Vous mettez l’origine du monde sur Facebook et on vous bloque votre compte. Par contre, vous retweetez des images de guerre, des propos racistes, personne ne vous dit rien. Alors oui, le rachat de Twitter va peut-être libérer la parole, mais cela va aussi rappeler à ceux qui s’épanchent sur les réseaux sociaux pour vomir leur haine, qu’il y a des règles. Je ne suis pas pour la censure. Je suis favorable par contre à ce que les propos qui vont à l’encontre de la loi soient sanctionnés bien plus sévèrement que par un blocage. C’est rendre aux usagers le sens de leurs responsabilités. On ne peut pas tout dire sans conséquences et surtout, on ne peut pas lutter contre les idées par la censure, mais par l’éducation. C’est tout ce que l’extrême gauche, étendard du wokisme et de la cancel–culture n’a pas compris. Ce que l’on efface finit par être oublié.
6) Quel regard portez-vous sur les initiatives (ou les torpeurs) de la rue de Valois ? Peu d’hommes politiques semblent investir les affaires culturelles. Peut-être David Lisnard, le maire de Cannes ? Pour votre part, en tant que défenseur des provinces, avez-vous quelques idées pour faire vivre la culture en dehors de Paris et des désormais fameuses « métropoles régionales » ?
Le ministère de la culture se targue d’avoir été au rendez-vous. Or, tous les artistes que je connais dénoncent son immobilisme. Je constate que la culture a été totalement absente des débats de la présidentielle. Pas une seconde n’y a été consacrée par aucun candidat. Encore une fois, oublier sa culture, c’est oublier son identité.
Quant au développement de la culture, tant qu’un ministère décidera de ce qui doit être fait ou non, nous n’avancerons pas. La culture est partout dans nos territoires. A Salives par exemple, je me suis battu pour que nous ayons une salle de spectacle et un cinéma dans un village de 217 âmes. La culture c’est la liberté. Ce n’est pas un plan politique. Inspirons-nous des États-Unis qui dans les années 1930 ont salarié des centaines d’écrivains pour aller collecter les traditions orales, les histoires locales – pour bâtir un récit fidèle à ce que qu’étaient les territoires. Nous ratons beaucoup de notre richesse culturelle par une obsession qui veut que la culture soit rentable. Mais demande-t-on à un philosophe d’avoir un raisonnement rentable ? Alors pourquoi le demander aux créateurs sachant, en plus, que la culture est économiquement plus rentable que le secteur automobile ?
7) Descendons du côté de Nevers. De votre plume, vous écrivez à son ancien édile, Pierre Bérégovoy, qui représente pour vous le symbole de « l’éthique en politique ». Il est certain que la fin étrange de cet ancien tourneur-fraiseur devenu Premier ministre tenait assurément du tragique… Au-delà de l’hommage à sa mémoire, vous lui confiez vos réflexions sur un sujet qui semble vous tarauder, et qui tient au fond à l’utilité de l’homme politique. Quelle est pour vous la mission fondamentale de l’élu ?
Avant tout, il faut définir ce qu’est la démocratie. Ce n’est pas le pouvoir du peuple par le peuple comme certains populistes tentent de le faire croire mais le pouvoir du peuple de choisir celles et ceux qui vont le représenter. Tout est dit dans cela : la responsabilité qui est la nôtre, le devoir d’exemplarité et de rigueur et surtout, la nécessité de l’indépendance. On ne peut pas être un élu rigoureux en étant asservi à des lobbyistes, ou même une doctrine d’appareil. Or sur le plan national, on a oublié le rôle de l’élu. Dans les petites communes, personne ne conteste celui du maire – on peut ensuite contester ses décisions, c’est le propre de la démocratie. Au niveau national, les élus sont parfois si déconnectés du réel qu’ils en deviennent caricaturaux et qu’au lieu de représenter leurs électeurs, ils se font les chargés de communication d’une doctrine ou d’un pouvoir. Ce n’est pas ma vision. Je suis pour une indépendance d’esprit et je dois reconnaître qu’au sein de ma famille politique, c’est un droit que l’on conserve contrairement à la majorité où les élèves perturbants sont exclus du parti. Et dans le contexte actuel je considère aussi qu’être élu c’est avoir de l’honneur. Quand je vois un élu, porté par ses promesses, sous une étiquette politique rejoindre un parti d’opposition, j’estime que son devoir serait de démissionner. J’ai été moi-même élu pour porter les idées de la droite républicaine. Si demain je décidais de rejoindre un autre parti, je trahirais mes électeurs et je devrais avoir la décence de remettre en jeu leur confiance.
8) Bérégovoy, qui fut le locataire de Bercy, devait avoir son idée quant au péril technocratique… Vous questionnez avec vigueur les agissements de bon nombre de hauts-fonctionnaires, qui semblent se saisir de chaque occasion pour piétiner l’intérêt national. Problème récurrent en France que ces élites oublieuses du Bien commun. Le président Macron n’est-il pas l’archétype, jusqu’à la caricature, de cette caste aux oripeaux décidément baroques ?
Ce pays est une technocratie dirigée aujourd’hui par des administrateurs. Je ne tape pas sur la bureaucratie car sans elle, je pense que le pays serait à l’arrêt. Le politique est là pour donner une ligne pour le pays. Les technocrates pour faire en sorte que cette ligne soit appliquée. Or aujourd’hui, ceux qui sont aux manettes se comportent comme des chefs émettant des notes de services. C’est ce qu’ils appellent le pragmatisme. Mais le pragmatisme n’a jamais constitué un projet politique. Le pragmatisme c’est la soumission. Et notre État s’est soumis à la pénurie. Notre pays est devenu une administration à ciel ouvert qui édicte des règles au détriment des citoyens mais ne porte plus de projet d’avenir autre que d’être bien organisé.
Comme l’a dit David Lisnard : l’État, incapable de sanctionner les quelques-uns qui ne respectent pas les règles, émet toute une série d’autorisations préalables qui pénalisent tout le monde et mettent le pays à l’arrêt. Emmanuel Macron gère le pays comme il gérait sans doute son portefeuille de clients avec la notion de rentabilité ancrée à l’esprit.
9) Vous terminez en adressant un émouvant hommage à Jean d’Ormesson, dont les Parisiens oublient trop souvent qu’il fut peut-être, d’abord et avant tout, un Bourguignon. Son enfance au château de Saint-Fargeau, dans une atmosphère qui ressemblait encore à celle du Grand Siècle, fut pour lui si marquante (voir Au Plaisir de Dieu). Vous tirez de lui l’humble leçon de l’optimisme, cette valeur cardinale qui pousse à l’action. Pensez-vous qu’il soit possible de conjurer les malheurs que nous voyons poindre à l’horizon ?
Le 18 juin 1940, De Gaulle parlait de France Libre alors que Pétain avait capitulé. Alors que l’Angleterre était seule face à une Europe envahie par les nazis, Churchill et le roi Georges VI ont dit : nous sommes forts et allons-nous battre et combattre l’ennemi. Dans mon métier de médecin, quand un patient est malade, nous nous battons pour le guérir. Et on se laisse toujours surprendre par la puissance de l’optimisme. La résignation est la moitié de l’échec. Si la France est toujours là, c’est parce que quelques-uns y ont cru quand tout était perdu. Je ne veux pas d’un État qui part du postulat que les Français sont faibles et qu’il faut les protéger. Je veux un état qui gargarise. Si je devais comparer cela à la politique et la médecine, je dirais que c’est comme enfermer toute une population parce que certains d’entre eux sont malades ou voter des projets de loi contre sa conscience parce que vos camarades sont en plus grand nombre. Pour moi ce n’est pas du courage.
Propos recueillis par Valentin Gaure