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Poutine et l’Occident, un horizon brisé

Par Valentin Gaure

C’était il y a une semaine. A quelques heures de l’ouverture du feu. Vladimir Poutine, depuis son bureau du Kremlin, s’adressait à la télévision au peuple russe ; et par-delà lui, au reste du monde. Vingt-huit minutes d’un discours qui est comme la longue plaidoirie du ressentiment, la justification du conflit qu’il s’apprête à réveiller en Ukraine. Aussi, un acte de vengeance. La Russie s’estime flouée, “arnaquée” même, comme le dit Vladimir Poutine dans une expression populaire. Le coupable est désigné : l’Occident. La France en fait partie, puisque dans son esprit, Paris n’est qu’un affidé de Washington, idée qu’il résume par le terme de “satellite” dans lequel nous sommes englobés comme les autres.  Dans son long discours, la France n’est jamais citée nommément. A ses yeux, nous ne comptons plus pour grand-chose. Vladimir Poutine revient sur la litanie des abandons et des erreurs occidentales : l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003, précédée par le mensonge de Colin Powell à l’Onu, en est comme le meilleur symbole. L’Afghanistan, la Syrie, la Libye sont aussi évoqués. Autant de situations où les occidentaux ont envahi un pays en piétinant le même droit international qu’ils opposent aujourd’hui à la Russie. “C’est incroyable. Surprenant. Mais le fait est là : il y a eu des mensonges jusqu’au plus haut niveau étatique et du haut de la tribune de l’Onu […] Là où l’Occident vient mettre en place son ordre, cela se termine en plaies sanglantes qui ne cicatrisent pas”. Une rétrospective historique que Vladimir Poutine poursuit en rappelant l’hypocrisie générale autour de l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, ligne rouge de Moscou depuis la fin de la guerre froide. Sans parler des accords de Minsk II, signés il y a sept ans et jamais respectés depuis.

Mais ce n’est pas qu’affaire de diplomatie. Il est aussi question d’identité. Vladimir Poutine compte protéger son pays du “bloc occidental” qu’il accuse de “piétiner” la culture russe avec des “valeurs qui nous consumeraient » ; allant jusqu’à parler de “dégradations et de dégénérescences contraires à la nature humaine”. Sans aucun doute, Vladimir Poutine regarde d’un sale œil les dérives wokes qui s’immiscent dans nos sociétés. En envahissant l’Ukraine, il vient de couper la Russie de l’Occident. Une erreur ? De son point de vue, pas forcément. C’est peut-être, à ses yeux, devenu impératif pour protéger la Russie éternelle des dérives de l’Ouest. Devenu président le 1er janvier 2000, Vladimir Poutine faisait entrer ses armées en Ukraine le 22/02/2022. Quelque chose tient du signe. Entre ces deux dates, tout à changé. Au départ désireux d’arrimer son pays à l’Europe, Vladimir Poutine semble désormais n’avoir pour nous qu’un profond mépris. Un schisme qui aura des conséquences sur la marche du siècle.

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