par Antoine-Joseph Assaf
« Le Liban : pays martyr ! » Le monde entier reprend cette formule consacrée pour une terre qui depuis des siècles subit toutes les guerres régionales et mondiales mais qui, comme le phénix immolé dans son nid plein d’épices et d’herbes aromatisées, renaît de ses cendres, ressuscitant sans répit pour de nouvelles vies. Toute son histoire prouve le paradoxe de sa volonté re-créatrice : elle le prouve dans les temps médiévaux quand les pèlerins qui traversaient la corniche pour atteindre la ville Sainte de Jérusalem subissaient les pires massacres ; sans l’appui des habitants de cette côte inondée de soleil et sans les Croisades qui se succédèrent (certaines pour les protéger, d’autres pour les exploiter, d’autres pour les coloniser), cette côte serait aujourd’hui un repaire de pirates et de bandits de caravanes.
Pays martyr au temps des Ottomans quand il fallait résister pendant des générations, pas seulement avec les armes mais aussi par le labeur des moines-paysans et des cheikhs Druzes et musulmans, prouvant au Sultan que les Libanais du Mont Liban n’étaient ni Turcs ni Ottomans mais qu’ils sont habitants de cette montagne dont ils sont les princes et les propriétaires. C’est d’ailleurs en comprenant cela que Napoléon III et le Tsar Nicolas Ier ont fini par leur donner leur précieuse protection en 1860.
Pays martyr du XXe siècle qui fut celui des deux guerres mondiales, le Liban paya le prix lourd par les persécutions, la famine, la pendaison des résistants sur la place des Canons qui porte justement aujourd’hui le nom de ses martyrs. Le prix pour accueillir les armées venues d’Occident – surtout de France – pour que ce pays goûte enfin à l’esprit de l’indépendance…
…lisez la suite dans le N°2 !