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Les cygnes noirs

par Marc Rousset

Auteur de plusieurs ouvrages qui mêlent opportunément évolutions géopolitiques et analyse économique (on lira avec grand intérêt son dernier ouvrage Comment sauver la France / Pour une Europe des nations avec la Russie), Marc Rousset relève de cette réflexion érudite que ne connaissent plus ceux pour qui les mots ne servent qu’à assener des slogans idéologiques en ignorant tout de la réalité, de l’Histoire et tout simplement de la vie des hommes. Ancien élève d’HEC, docteur ès sciences économiques, diplômé (MBA) de l’université de Columbia (New York), Marc Rousset est connu par les tribunes alarmantes qu’il publie sur différents sites, notamment « Riposte Laïque », site d’une extraordinaire prolixité dont nous saluons l’intérêt constant – coup de chapeau à Pierre Cassen, qui le dirige depuis 2007, hommage qu’il partagera avec sa compagne, Christine Tasin, directrice d’un site tout aussi foisonnant, « Résistance Républicaine ». Nous avons trouvé sur « Riposte Laïque », un article de Marc Rousset, publié le 8 décembre 2022, dont nous reproduisons ici un large extrait, avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’éditeur, que Le Nouveau Conservateur remercie chaleureusement – Nous sommes bel et bien sur les mêmes barricades…

Les cygnes noirs sont multiples et de nombreux clignotants sont au rouge. Nous ne pouvons en énoncer que quelques-uns, tant la liste est longue. Nos craintes de krach et d’effondrement de l’économie sont confirmées par de nombreuses banques, par exemple la Deutsche Bank, la banque danoise Saxo, et de nombreux économistes, notamment Nouriel Roubini, célèbre pour avoir annoncé, en 2008, la crise des « subprimes ». Le clignotant le plus connu est celui de l’inversion de la courbe des taux d’intérêt aux Etats-Unis lorsque les taux à long terme deviennent moins élevés que les taux à court terme. Cette situation exceptionnelle et illogique se produit le plus souvent quelques mois avant une récession économique. C’est le cas aux Etats-Unis après les augmentations nombreuses du taux d’intérêt à court terme par la FED – ce dernier est supérieur au rendement actuel des obligations à 10 ans du Trésor américain, soit 3,58 %. En Europe, l’euro est au bord du précipice, consécutif notamment à la divergence entre la politique monétaire de la Fed et celle de la BCE qui contribue à la fuite des capitaux vers les Etats-Unis ; mais le plus dramatique est l’effondrement de la balance commerciale européenne en raison de l’augmentation en valeur des importations d’énergie, mais aussi de la diminution rapide des exportations industrielles, plus particulièrement allemandes, après l’arrêt de très nombreuses usines qui ne sont plus compétitives à cause de l’envol du prix de l’énergie.

En Europe, l’euro est au bord du précipice, consécutif notamment à la divergence entre la politique  monétaire de la Fed et celle de la BCE qui contribue à la fuite des capitaux vers les États-Unis ; mais le plus dramatique est l’effondrement de la balance commerciale européenne.

La balance commerciale de la zone euro est passée brusquement en un an d’un excédent mensuel de 20 milliards d’euros à un déficit mensuel de 50 milliards. Quant à lui, le déficit commercial annuel français en 2022 devrait dépasser le chiffre jamais atteint de 150 milliards d’euros ! La France voit la perspective de sa dette, selon la notation par Standard & Poor’s, passer de stable à négative après les 600 milliards d’euros supplémentaires de dettes Covid, le ralentissement de l’économie et à la dégradation des finances publiques correspondant à des aides versées aux entreprises, aux ménages pour compenser l’inflation et la hausse des prix de l’énergie. La croissance de la France en 2023 serait de 0,2 %, la dette publique représentant près de 115 % du PIB. En Chine aussi, les importations comme les exportations se sont effondrées respectivement de 10,6 % et 8,7 %, pour le seul mois de novembre, non seulement à cause de la politique sanitaire excessive contre la Covid, mais aussi de la baisse de la demande en produits chinois par l’Ouest confronté à la menace de récession – pour faire bon poids, la Deutsche Bank a annoncé une récession aux Etats-Unis pour 2023 et un krach boursier de 25 % en 2023…

Bref, l’époque où les taux d’intérêt bas alimentaient les rêves d’un monde idéal « à la Macron » fondé sur les énergies renouvelables, le libre-échange mondialiste et des banques centrales indépendantes, est révolue. Les économies du monde sont devenues des économies de guerre, les pays cherchant à regagner leur souveraineté et l’autosuffisance contre la mondialisation, avec des barrières douanières plutôt que des gains à courte vue, destructeurs à terme de leur industrie.

L’inévitable krach financier

Mais le plus alarmant est la dernière prévision de krach financier, la mère de toutes les crises, par Nouriel Roubini, économiste de renom qui vient de publier dans « Project Syndicate » un article retentissant intitulé « L’inévitable krach financier ». Nouriel Roubini prédit un effondrement inévitable d’ici quelques mois avec un krach à la clé impossible à contrer par les banques centrales : « après des années de politiques budgétaires, monétaires et de crédit laxistes ainsi que des problèmes d’offre, les pressions de la stagflation pèsent désormais sur une montagne de dettes accumulées, publiques et privées », ce qui correspond à un endettement démentiel de la plupart des Etats. Roubini écrit que « l’apparition de la mère de toutes les crises est imminente et que les responsables politiques ne pourront pas faire grand-chose pour l’empêcher ».

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