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Trois questions à Alexandre Pesey

Alexandre Pesey est le co-fondateur et directeur de l’Institut de Formation Politique (IFP)

Propos recueillis par Hadrien Péyrier

S’il est une évidence que peu de gens osent encore contester, c’est bien la situation de quasi-monopole de la gauche dans les domaines de l’information, de l’éducation et de la culture. En 2012, 74 % des journalistes avaient voté à gauche. En 2022, 2000 artistes ont appelé à voter Mélenchon au premier tour, puis à faire barrage à Marine Le Pen au second. Le service public, à la pointe de ce militantisme vindicatif, s’est transformé en outil de propagande, en faiseur de rois et en tueur de dissidents. Quant aux Français, ils n’ont plus désormais que l’information que l’on daigne leur fournir. C’est là un problème que le directeur de l’Institut de Formation Politique (IFP), Alexandre Pesey, a bien en tête. Diplômé en droit puis en gestion, ce dernier a commencé sa carrière en tant que journaliste, d’abord à CNN aux États-Unis, puis sur des chaînes d’information françaises comme BFMTV ou France 3. Il a par la suite enseigné le droit à Paris II – Panthéon-Assas puis a fondé l’IFP en 2004 avec deux amis : Jean Martinez et Thomas Millon. C’est conscient du monopole de la gauche dans tous les domaines permettant de former les esprits qu’il s’engage à fournir à la jeunesse de France une alternative : l’engagement pour le Bien Commun. Et c’est conscient de nos engagements communs que nous le remercions d’avoir accepter de répondre à nos questions.

En 2004, avec deux amis, vous avez lancé l’IFP (Institut de Formation Politique) dans le but d’offrir aux jeunes conservateurs une formation intellectuelle solide et de « mettre en réseau » vos élèves et anciens élèves afin qu’ils constituent dans la vie publique française une « cohorte » solide. Le candidat Zemmour était entouré de nombreux jeunes issus de l’IFP ; considérez-vous cette candidature comme le plus gros fruit de 18 années d’efforts ?

L’IFP porte de nombreux fruits, et ce depuis fort longtemps ! Au cours des dix-huit ans de travail que vous évoquez, notre Institut a formé plus de 2 200 jeunes Français à l’action et à la pensée politique – avec une très nette accélération ces dernières années Nos étudiants (que nous nommons « auditeurs ») sont actifs de longue date dans toutes les sphères d’influence.

Il y a la vie électorale bien sûr, avec deux jeunes parlementaires, une multitude d’élus locaux et de collaborateurs politiques. Mais il existe aussi d’autres formes d’engagement, dans lesquelles nos jeunes brillent tout autant : la vie médiatique – citons parmi d’autres la formidable Charlotte d’Ornellas –, la vie associative – l’équipe fondatrice de SOS Chrétiens d’Orient est entièrement passée par l’IFP –, le militantisme universitaire et l’entreprenariat, notamment dans les domaines de l’éducation et du patrimoine. Fidèle à la ligne d’indépendance tracée depuis sa création, l’IFP n’a pris parti pour aucun candidat lors de l’élection présidentielle. Bien entendu, une part importante de la jeune cohorte militante qui a connu son baptême du feu avec la campagne d’Éric Zemmour est passée par nos formations – dont son représentant le plus marquant, Stanislas Rigault. Nous avons toutes les raisons d’en être fiers. Néanmoins, de nombreux autres auditeurs se sont engagés auprès d’autres candidats de notre camp. D’autres encore placent leur engagement à l’écart de tout calendrier électoral ; nous veillons à préserver scrupuleusement ce pluralisme, sans aucun sectarisme, ni esprit d’exclusion. « Union des droites » ou pas, il est certain que l’expérience de nos séminaires et de nos événements, où se côtoient des jeunes gens issus de structures politiques et d’écoles idéologiques différentes, a pu contribuer à lever de vieux sectarismes dans la génération montante. Après avoir passé plusieurs jours ensemble dans nos formations, ces auditeurs en arrivent souvent au constat qu’ils partagent les mêmes inquiétudes devant les défis auxquels notre pays et notre civilisation se trouvent confrontés. Des liens amicaux se tissent fréquemment entre eux, et ne seront peut-être pas sans effet sur la suite de leurs engagements respectifs. Je considère que chacun peut s’en réjouir – à droite tout du moins !

Pensez-vous que l’union des droites que vous avez contribué à faire émerger va pouvoir s’accomplir définitivement durant ce nouveau quinquennat ?

Il me semble indubitable que la France et l’Europe se situent à un tournant de leur histoire politique. De manière plus ou moins avouée, chacun peut observer l’épuisement des grands mythes progressistes : le métissage heureux, l’intégration supranationale, l’interventionnisme économique sous ses multiples formes… Tous fracassés sur le mur du réel. Certains de leurs défenseurs impénitents vont jusqu’à prendre acte de cette défaite intellectuelle et morale. Dans ce contexte et quels que soient les aléas de la vie électorale, nos positions sont vouées à gagner du terrain dans les années à venir. Je reprendrais volontiers le concept de « mouvement dextrogyre » forgé par le politologue Guillaume Bernard (un intervenant régulier de l’IFP) : depuis la Révolution française, les idées naissaient à gauche et donnaient naissance à de nouvelles forces politiques, qui repoussaient les plus anciennes à droite ; cette tendance structurante s’est inversée dans les années 1990, et plus encore durant la dernière décennie.

Un tel constat ne doit cependant pas nous inciter à crier victoire. Comme un astre mort, le progressisme continue d’éblouir une part non négligeable de nos contemporains et de produire ses effets néfastes. Il n’est qu’à voir l’avancée terrifiante du transsexualisme chez les adolescents, ou encore la soumission d’un nombre croissant d’institutions devant les intimidations indigénistes ou islamistes. Par ailleurs, la conjonction de la dénatalité européenne et d’une immigration toujours plus massive font peser une menace existentielle sur notre peuple. De tels dangers graves et imminents nous appellent à agir, plutôt qu’à nous bercer de certitudes rassurantes. Un quinquennat est déjà bien long… Or la France n’a plus le temps d’attendre. Ce sentiment d’urgence vitale habite les jeunes qui poussent aujourd’hui la porte de l’IFP.

À l’intérieur de l’IFP, vous avez créé « l’Institut Libre de Journalisme », qui est une formation professionnalisante visant à enseigner les techniques journalistiques à des étudiants. À ce titre, pensez-vous que les revues, qui ont joué de grands rôles dans la vie politique française de ces derniers siècles, peuvent continuer à avoir de l’influence ?

Incontestablement. L’existence et le succès du Nouveau Conservateur témoignent d’ailleurs du rôle impérissable que les revues sont amenées à jouer dans le paysage politique de la France. Plus généralement, leur vie et leur mort disent quelque chose de notre époque : le fait qu’un titre de référence comme Le Débat – symbolisant une social-démocratie devenue poussiéreuse – ait cessé de paraître en 2020, alors même qu’une publication non-conformiste comme Front Populaire émergeait avec fracas sur la scène médiatique, me semble symptomatique des grands mouvements tectoniques à l’œuvre dans le monde des idées. L’Institut Libre de Journalisme (qui est certes issu de l’IFP mais en est désormais distinct) accorde à ce titre une place primordiale à la presse écrite dans toutes ses composantes, comme aux différents modes de communication audiovisuelle. Depuis sa création en 2018, il a déjà accueilli plus de 120 jeunes gens talentueux dans ses rangs, dont 45 pour la seule année 2021/2022. Pour la rentrée prochaine, les candidatures nous arrivent déjà nombreuses. Face aux journalistes-militants, voire aux journalistes-inquisiteurs du présumé camp du Bien (issus du moule unique d’une poignée d’écoles établies), l’objectif de l’ILDJ n’est pas de former des contre-militants. Nous choisissons des esprits droits, ancrés dans le réel, et soucieux du Bien commun, puis nous leur offrons tous les moyens concrets et les contacts utiles afin de réussir dans cette voie. Au delà de sa nécessité sociale, les multiples propositions d’embauche et de stage qui parviennent des rédactions démontrent que cette démarche répond à un véritable besoin de la profession…

Propos recueillis par Hadrien Péyrier

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