Par Sébastien Meurant
Comment comprendre ? Que l’illégalité de ceux qui entrent en fraude sur notre territoire ou s’y maintiennent en violation des lois, non seulement ne soit pas sanctionnée mais que, au contraire, elle crée des droits ? Que des parties de plus en plus étendues du territoire national échappent à toute police (au point qu’il est devenu courant que des agents de la police nationale qui s’aventurent dans les « zones de non-droit » soient obligés de fuir sous les projectiles, quelquefois des tirs de mortiers), sans réaction de l’Etat et de ses armées ? Que des groupes de plus en plus nombreux organisent des réunions d’où les Français de souche sont exclus ? Que la majorité des jeunes musulmans, qui se comptent désormais par millions, entendent détruire leur « pays d’accueil » au point d’en refuser ostensiblement sa législation au bénéfice d’une législation étrangère ? Que le Président de cette étrange République n’oppose à cette invasion chaque année plus irréversible que de longues considérations, accusant plutôt son pays de « crime contre l’humanité », ce qui lui vaut le soutien massif des allogènes et son élection, invitant même à « déconstruire » l’Histoire de France et à mettre en cause l’existence d’une culture française. Le sénateur Sébastien Meurant pointe ici la racine du mal : si la France n’a pas de politique de l’immigration, c’est que les oligarchies qui dirigent l’Etat sont elles-mêmes vouées à la disparition du pays, et que l’invasion islamique leur en fournit une occasion de choix. Saluons le courage de ce Sénateur LR qui, en opposition avec la direction de son parti mais en accord avec la grande majorité de ses militants (ce qui pourrait être un gage de renouveau politique), ose aller au cœur de ce « Grand Remplacement », qui n’est plus la formule d’un grand écrivain visionnaire, Renaud Camus, mais une éclatante évidence
Partons des faits : le peuple français a des visages, il a des prénoms, il a une langue, une histoire et une identité. Les Français sont corses, alsaciens, martiniquais, bretons, vendéens… Ils ne sont pas seulement en France, ils sont de France. Pour reprendre les mots de Jacques Bainville, « le peuple français est un composé, c’est mieux qu’une race, c’est une nation ». Une nation qui plonge ses racines dans une terre romanisée, christianisée, façonnée par nos rois, Napoléon et les républiques. Aujourd’hui, les Français ne sont plus des fils de Vercingétorix et notre culture se trouve de plus en plus marginalisée en France même – souvent par la faute d’une oligarchie politico-médiatico-économique déracinée. La nation se délite, se communautarise, se sépare, se racialise. Un grand syndicat étudiant revendique même des réunions interdites aux blancs ! Une candidate socialiste souhaite que ces derniers ne prennent pas la parole lorsqu’on leur fait l’honneur de les accepter dans une réunion « racisée »… « À cette époque tout était dérangé dans les esprits et dans les mœurs, symptôme d’une révolution prochaine », disait jadis Chateaubriand. Le dérangement des esprits est de nouveau d’actualité et il faut souhaiter la révolution qu’il annonce. A condition que ce soit une révolution du bon sens et de la fierté française face à un président qui veut déconstruire notre histoire comme si elle lui appartenait.
Le pire est que la culture française est piétinée par ceux qui en sont les gardiens
Comme Renan, je crois que « les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie ». Il ajoute : « L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis ». Sommes-nous encore une nation, qu’avons-nous encore à partager ? L’âme de la France, son identité et la cohésion de la nation seront au centre de l’élection présidentielle de 2022 car la République une et indivisible est en train de sombrer. Chacun peut voir que la rue change, que l’insécurité est partout, que l’importation de peuples et de cultures étrangères, et parfois même hostiles, modifie de plus en plus rapidement notre vie quotidienne. Mais le pire est sans doute que la culture française est piétinée par le président Macron lui-même. Après nous avoir accusés collectivement de crime contre l’humanité pour avoir pacifié le nid de Barbaresques qu’était Alger en 1830, après avoir déclaré que la culture française n’existait pas, il invite désormais – en anglais et dans la presse étrangère – à « déconstruire » notre histoire. Mais c’est au contraire à reconstruire qu’il devrait inviter ! François Hollande se demandait naguère comment il était possible d’éviter la partition du pays. Son successeur et ancien collaborateur déclarait en octobre dernier : « Le problème, c’est le séparatisme islamiste… qui se traduit souvent par la constitution d’une contre-société et dont les manifestations sont la déscolarisation des enfants, le développement de pratiques sportives, culturelles communautarisées qui sont le prétexte à l’enseignement de principes qui ne sont pas conformes aux lois de la République ». Des mots, des discours. Mais où sont donc les actes ? En novembre 2020 l’IFOP révèle que, pour 57 % des jeunes musulmans, la charia est plus importante que la loi de la République. La charia est-elle la future loi de la République islamique française ? Nous ne pouvons évacuer la question d’un revers de main. Mais ces faits que je décris, et que tout le monde connaît, ont des causes. Emmanuel Macron déplore le séparatisme mais, « en même temps », la France a signé en 2018 le pacte de Marrakech pour « des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Cédric Herrou, le passeur multirécidiviste, militant anti-frontières, est célébré sur les marches du festival de Cannes et le Conseil constitutionnel pour la première fois consacre le « principe de fraternité » qui autoriserait à violer impunément la loi française. Les juridictions interprètent systématiquement dans un sens immigrationniste les textes des conventions internationales. Les associations immigrationnistes disposent de moyens considérables : en 20 ans, de 1998 à 2020, France Terre d’Asile est passée de 30 à 1100 personnes employées… Depuis 1980, une trentaine de réformes de la législation relative aux étrangers a entraîné une complexité extrême : un droit qui n’a pas été conçu globalement mais par sédimentation. Le résultat est un carcan juridique, juridictionnel, conventionnel et constitutionnel. Le pouvoir démocratique a été complètement dépossédé de sa capacité de décision. Et le Syndicat de la juridiction administrative (SJA) souligne que le droit de l’immigration souffre d’une illisibilité de la politique d’accueil et de séjour des étrangers. Les magistrats s’interrogent sur le sens de leur travail dès lors que plus de 90 % des OQTF (Obligation de quitter le territoire français) ne sont pas exécutées… Le Président du Tribunal Administratif de Poitiers évoque un sentiment d’inutilité. Or 40 % et, en appel, 51 % de l’ensemble du contentieux administratif français relève du seul droit des étrangers…
La France n’a aucune politique migratoire
En 2021, la Cour d’Appel de Bordeaux a octroyé le statut « d’étranger malade » à un Bengali souffrant d’une maladie respiratoire, en prenant en compte la pollution atmosphérique de son pays d’origine. Cet homme est ainsi devenu le premier « réfugié climatique ». Stephen Smith, l’auteur de La Ruée vers l’Europe, prévient que l’Afrique est une salle d’attente de 1,3 milliard d’habitants aux portes de l’Europe et que 40 % des adultes africains désirent émigrer…
Le vrai problème, le seul à vrai dire, c’est que la France n’a pas de politique migratoire. Plus exactement, nos dirigeants ont fait le choix délibéré d’une absence de politique migratoire pour imposer, au nom de fausses idées et de vrais mensonges, une société à la fois pluri-ethnique et pluri-culturelle. C’est ce que démontre Yves Mamou dans Le Grand Abandon – Les élites françaises et l’islamisme.
Comprendre les 30 dernières années (éditions de l’Artilleur, 2018) – Yves Mamou fut
journaliste au Monde pendant 23 ans (ndlr). Depuis 2017, je suis rapporteur du budget de la mission Immigration, asile et intégration au Sénat. Depuis 2017, je constate, année après année, l’impuissance de l’État à contrôler les frontières nationales et à faire respecter les décisions de justice, notamment les OQTF : moins de 10 % d’exécutions… Et parfois même le billet d’avion généreusement offert permet d’aller voir la famille pour mieux revenir ! En
2020, les Français ont eu pour frontières les portes de leur appartement ou de leur
maison. Nous aurions pu supposer que les demandes d’asile s’effondreraient du fait de la crise sanitaire. Il n’en fut rien : les trafics d’êtres humains ne connaissent pas la crise, puisque 115 888 demandes d’asile ont été faites en 2020 dont 81 699 primo-demandes. La différence concerne les « dublinés », c’est-à-dire des demandeurs qui ont déjà été refusés dans un autre État de l’espace Schengen.
La France est le premier pays de rebond car c’est celui qui expulse le moins et le pays le plus généreux – comme le rappelle le président de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), Didier Leschi, dans Ce grand dérangement – L’immigration en face, publié en 2020.
Sébastien Meurant, sénateur du Val d’Oise
Retrouvez la suite de cet article dans le dernier numéro du Nouveau Conservateur.