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Messieurs les censeurs, bonsoir !

Par Jean-Frédéric Poisson

Par cette apostrophe devenue célèbre, l’essayiste Maurice Clavel, en 1971, quittait le plateau de l’émission À armes égales, mécontent que son film ait été coupé lors de sa diffusion par l’ORTF à l’époque.

54 ans plus tard, la censure revient à la mode. On sait qu’elle est une obsession de l’Union européenne, depuis que les dirigeants néolibéraux de cette construction artificielle ont compris qu’ils ne gagneraient pas la partie par la conviction, mais seulement par la brutalité. Les récentes réactions des instances européennes, ainsi que les dirigeants de certains États membres de l’Union, à l’égard d’Elon Musk le démontrent suffisamment. Il n’est, dans ces colonnes, pas la peine de revenir sur le mauvais sort réservé à tous ceux qui ont critiqué la politique vaccinale des gouvernements européens, il y a quatre ans, pour s’en convaincre. La censure est à la mode, parce que le progressisme est en train de perdre la partie et qu’elle est désormais sa seule arme !

Nous aurons, malheureusement, plusieurs occasions de revenir sur la bagarre qui promet de se livrer dans un avenir proche entre la liberté d’expression à l’américaine et la liberté d’expression à l’européenne : la première est une religion, la seconde une simple mesure de régulation des colères sociales. La première est intangible, la seconde est respectée en fonction du seuil de tolérance des peuples, c’est-à-dire leur capacité à résister aux sévices qu’on leur fait subir. En l’espèce, nous sommes à armes inégales et il n’est pas douteux que, comme souvent, la conception états-unienne finira par submerger les intentions des tyranneaux européens. Il ne fait guère plus de doute que l’aspiration des peuples européens à la liberté aura raison des intentions de Bruxelles à vouloir les museler. C’est le seul profit que nous autres pouvons tirer du libéralisme débridé, défendu par Elon Musk. C’est ce qu’incite à voir la détresse affichée des médias progressistes et le spleen affiché par les Fact checkers, hier stars incontestées du pouvoir progressiste et demain demandeurs d’emploi sans avenir. Sous nos yeux, le pouvoir change de camp, parce que l’autorité change de nature : c’est le propre d’une révolution. Et c’est une authentique révolution médiatique qui est en train de se dérouler sous nos yeux.

Malheureusement, cette même révolution ne se produira pas dans les institutions politiques françaises. Ce soir même, quelques heures après la déclaration de politique générale prononcée par le premier ministre Bayrou devant l’Assemblée nationale, nous avons la conviction que les censeurs qui devraient exercer leur pouvoir contre le gouvernement nouvellement nommé ne le feront pas tous.

Pourtant la déclaration de François Bayrou ne changera rien. Aucune réforme d’ampleur n’a été annoncée. Rien de ce qui est essentiel au redressement du pays n’a été mis en avant. Du reste, seuls les groupes favorables au gouvernement et soutiens historiques du macronisme ont manifesté leur satisfaction. Autant dire qu’une immense majorité de Français n’adhère pas, via ses représentants, à ce qu’a dit le Premier ministre. De sorte qu’en toute cohérence, les opposants de tous bords devraient profiter de la très probable motion de censure qui sera déposée ces jours-ci.

La probabilité qu’elle ne soit pas adoptée est très élevée. Il y a maintenant deux attitudes clairement affichées au sein de l’Assemblée nationale : la posture de ceux qui veulent gagner du temps et l’attitude de ceux qui attendent. Pourquoi ceux qui veulent gagner du temps le veulent-ils ? Pour rester en place et garder quelques chances pour 2027. Qu’attendent ceux qui attendent ? La prochaine échéance électorale. La France a-t-elle ce luxe d’attendre deux ans pour connaître des réformes essentielles ? La réponse est claire : c’est non.

Au final, c’est effectivement la censure qui est au centre de nos débats en ce début d’année 2025. Nous ne nous trompions pas en lançant, il y a presque cinq ans, Le Nouveau Conservateur sur fond de confinement, de crise sanitaire et d’alerte sur l’imminence d’un pouvoir aux intentions autoritaires, pour ne pas dire dictatoriales. Il y a cinq ans, nous avions posé la question de la défense des libertés comme le premier sujet politique des années à venir. Quelques années plus tard, nous ne sommes que quelques responsables politiques, quelques partis politiques, malheureusement pas les plus forts, à avoir embrassé sans réserve ce combat essentiel. Il reste donc beaucoup à faire pour que le peuple français, comme ses représentants, prenne pleinement conscience du pouvoir de résistance qu’il a dans les mains. Cette tâche est essentielle. Elle mérite nos sacrifices, nos efforts et notre mobilisation.

Nous finirons par triompher. Il est toutefois probable que notre patience devra se situer à la même hauteur que notre énergie.

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