Par Anne Sicard
Anne Sicard est mère de 5 enfants et ancien professeur d’histoire-géographie. Le 7 juillet 2024, elle a été élue député Identité-Libertés de la 1ère circonscription du Val-d’Oise et du Vexin français. Membre apparenté du groupe Rassemblement national, elle siège à la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, au Conseil Supérieur des Programmes et est vice-présidente du groupe d’études « Enseignement privé ».
Connaissez-vous le Pass Culture ? C’est un dispositif, créé sous Emmanuel Macron, au titre duquel on alloue à des jeunes, une somme (jusqu’à 300 euros pour ceux âgés de 18 ans) qui doit, en théorie, être dépensée pour des biens culturels. Quatre ans après sa création, le Pass Culture a déjà été largement remis en cause tant pour sa gestion que pour son efficacité.
En décembre dernier, un sévère rapport de la Cour des comptes relevait des dépenses hors de contrôle – passées de 93 millions d’euros en 2021 à 244 millions en 2024 – et s’interrogeait en parallèle sur l’efficacité très relative de l’outil, dont le but était de ramener les jeunes vers la culture mais qui finance essentiellement des achats de mangas ou encore, par le passé, 16 millions d’euros d’escape games…
En revanche, la Cour des comptes n’a pas jugé utile d’enquêter sur les distorsions de traitement qui visaient certaines oeuvres culturelles étiquetées à « droite ». Déjà, en octobre 2023, le rectorat de Versailles avait refusé de rendre éligible à l’offre collective du Pass culture – réservée aux collégiens et aux lycéens -, la comédie musicale « Bernadette de Lourdes », au prétexte d’une soi-disant entorse à la charte de la laïcité…
Dans le cadre des travaux de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, nous avons mis le doigt sur un nouveau scandale : le parc du Puy du Fou a été exclu du financement par le Pass Culture. Pendant l’audition sur l’efficacité de ce dispositif, j’ai pu interroger le président de la société qui administre le Pass Culture, Sébastien Cavalier qui a été bien incapable de s’en expliquer.
Et depuis, la polémique n’a cessé de s’amplifier. Le Figaro, RMC, le JDD, Boulevard Voltaire, Valeurs Actuelles, Europe 1, Cyril Hanouna, et encore bien d’autres y ont consacré des articles ou des reportages. Tout le monde s’est interrogé sur ce qui ressemble bien à un choix arbitraire, et même idéologique. Le parc du Puy du Fou a logiquement candidaté au titre du spectacle vivant et a vu sa demande rejetée, en étant considéré comme un simple parc d’attractions. Une aberration, quand on pense que le Puy du Fou a encore reçu cette année, aux USA, le prestigieux prix de « meilleur spectacle du monde ». Et ce n’est pas la première fois que le parc créé par Philippe de Villiers obtient de telles distinctions internationales.
La médiatisation de ce scandale a également permis de faire une découverte stupéfiante : si le Puy du Fou est écarté du Pass Culture, la Fête de l’Humanité fait en revanche partie des spectacles proposés. La grande fête annuelle du Parti communiste, et de toute l’extrême gauche, est éligible au financement via le Pass Culture, au titre des concerts qui s’y déroulent.
Acculée par ces révélations, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a été contrainte d’intervenir pour annoncer que le spectacle vivant de la Cinéscénie serait enfin éligible au Pass culture.
C’est une grande victoire politique et culturelle face à la domination de la gauche morale.
D’ailleurs, nos ennemis ne sont pas passés à côté de l’enjeu fondamental de ce débat, bien au-delà de la simple mesquinerie administrative ou financière. La veille de cette annonce, le député d’extrême gauche Alexis Corbière, publiait une tribune dans le journal Libération affirmant en titre :
« Le roman national réactionnaire du Puy-du-Fou n’a pas plus de valeur historique qu’un village gaulois du Parc Astérix ».
Désormais, le même Corbière pleurniche sur les réseaux sociaux face à notre réussite.
Il y a bien sûr une très forte dimension symbolique dans cette victoire, mais elle a aussi des implications concrètes : ce sont plusieurs millions de jeunes bénéficiaires du Pass Culture qui pourront désormais faire le choix de dépenser cet argent au Puy du Fou.
Nous savons que parfois, notre action parlementaire, avec les commissions, les auditions, peut sembler un peu morose. Mais notre travail prend tout son sens lorsque, comme ici, nous parvenons à mettre en lumière les petites magouilles de la gauche sectaire, son accaparement absolu du champ culturel, et la scandaleuse gabegie de l’argent public. Sans nous, personne ne connaîtrait ce scandale du Pass Culture, et les choses auraient pu continuer ainsi tranquillement…
Pour moi, le combat culturel et le combat politique sont intrinsèquement liés, et c’est aussi la conviction profonde de Marion Maréchal et des cadres du mouvement Identité-Libertés.
Nous avons sonné la charge contre l’hégémonie morale et culturelle de la gauche et ouvert une brèche : déjà de nombreux acteurs du spectacle vivant, engagés dans la transmission de notre patrimoine culturel immatériel, ont déposé leur candidature pour bénéficier du financement du Pass culture.
Une première victoire qui en appelle d’autres !