Le 26 décembre 2023 s’éteignait Patrick Buisson, à l’âge de 73 ans. Homme de droite convaincu, il joua un rôle déterminant dans la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007. Mais il fut également un essayiste aussi talentueux que passionnant. À l’occasion de l’anniversaire de sa mort, nous lui rendons hommage.
Par Guillaume de Thieulloy
Patrick Buisson ne cherchait certes pas à se rendre aimable et la rudesse de ses analyses, jointe à son engagement (si mal vu par les « bien-pensants ») en faveur de l’union des droites, lui ont valu de solides inimitiés (y compris à droite).
Pourtant, ces analyses demeurent d’une brûlante actualité et aucun dirigeant français ne devrait se dispenser de les lire, la plume à la main.
L’homme était doué d’une vaste culture et ce n’est pas sans raison qu’il avait obtenu la direction générale de la chaîne Histoire. Mais il était surtout passionné d’études d’opinion.
On le voit notamment dans ses deux derniers ouvrages, La fin d’un monde et Décadanse : pour repérer la bascule des années soixante, l’auteur passe, avec une aisance déconcertante, des sondages à l’évocation de films souvent oubliés. Ce qui l’intéressait manifestement, c’était les mouvements de fond, largement invisibles, de la société française.
C’est ce qui lui avait permis d’annoncer la victoire du non au référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen. C’est aussi ce qui lui permit d’animer la campagne de 2007 pour Nicolas Sarkozy, répondant aussi bien aux angoisses civilisationnelles des Français qu’à leurs préoccupations économiques – martingale gagnante qu’aucun autre candidat de droite n’a plus jamais réutilisée et que, malheureusement, Nicolas Sarkozy a refusé d’appliquer une fois au pouvoir.
Quoi que l’on pense de l’homme, je ne pense pas que l’on puisse se dispenser de le lire si l’on veut sérieusement renverser l’hégémonie soixante-huitarde.
Mais, pour rendre hommage à Patrick Buisson, le mieux est encore de lui laisser la parole. Je suis donc très reconnaissant à Renaissance catholique et particulièrement à Jean-Pierre Maugendre, mon complice dans l’animation de Terre de missions sur TV Libertés, de nous avoir autorisés à reproduire ci-après la dernière conférence donnée par l’essayiste.
A suivre dans le dernier numéro du Nouveau Conservateur.
