Le Grand Déclassement, par Roland Hureaux, aux Editions de Paris.
Recension de Patrick Pommier
Roland Hureaux, universitaire, essayiste, haut fonctionnaire, membre de plusieurs cabinets ministériels (du président de l’Assemblée nationale Philippe Séguin, puis du Premier ministre Édouard Balladur), secrétaire général de l’Institut de géopolitique des populations (2000-2004), membre du Comité de rédaction de la revue « Commentaire », est également – et peut être surtout – un élu local (candidat aux législatives dans le Lot, premier adjoint de Cahors).
Roland Hureaux a publié de nombreux essais chez Gallimard, Hachette, Buchet-Chastel etc. – notamment « Jésus et Marie-Madeleine » traduit en plusieurs langues et, en 2022, « L’homme qui n’aimait pas la France », charge contre Emmanuel Macron. Nous conseillons à nos lecteurs son site: http:// roland-hureaux.over-blog.com/
Dans son dernier opus, « Le Gand Déclassement », Roland Hureaux dresse un constat implacable : Jamais dans son histoire, le prestige de la France dans le monde n’était tombé aussi bas que sous la présidence d’Emmanuel Macron. Sa politique étrangère a suivi celle de la gauche woke internationale: une de ses déclinaisons majeures est l’Europe de Bruxelles dont il a enfourché la cause avec ostentation. L’engagement européen est aujourd’hui inséparable du mondialisme que prônent le Forum de Davos, l’OTAN, le GIEC, l’OMS… qui répandent une doxa à laquelle le président Macron obéit aveuglément.
Cette Europe, sèche et abstraite, ignore les intérêts nationaux dont la défense demeure, pour un chef d’État, la seule politique qui inspire le respect. Le président français s’est mis à dos presque tous nos partenaires européens et n’est guère pris au sérieux dans le reste du monde (Amériques, Russie, Chine, Inde, Monde arabe, Océanie) où la France a perdu une grande partie de son crédit. Dans ce tour du monde des questions diplomatiques, Roland Hureaux accorde une place toute particulière à l’Afrique, scène où Emmanuel Macron a connu ses échecs les plus retentissants.
Les conflits (Ukraine, Proche-Orient) qui menacent aujourd’hui la paix mondiale n’auraient pas revêtu tant de gravité si la France et l’Europe n’avaient abdiqué leur singularité au bénéfice de l’Empire américain, principal vecteur de l’idéologie mondialiste. Rien dans la politique nationale qui ne confirme cet abaissement : effondrement démographique, endettement abyssal, désindustrialisation, immigration incontrôlée, insécurité croissante, dégradation de l’Éducation nationale et des services publics, émeutes, tout ce que, dans son précédent livre, l’auteur pointait du doigt.
