par Pierre de Lauzun
On parle beaucoup des Conservateurs depuis quelque temps . C’est dû en partie à la situation politique : l’émergence d’E . Macron a fait éclater la cohabitation ambiguë des droites, libérale, conservatrice et autres au sein des Républicains, et on a perçu un peu vite les tentatives de F. Fillon ou de F-X. Bellamy comme signes de l’émergence de thèmes conservateurs. Mais c’est aussi un thème éditorial, comme le montre le monumental Dictionnaire du Conservatisme (cf p. 55 -ndlr). Mon propos ici sera de cerner quel sens authentique, c’est-à-dire porteur de voies nouvelles, on peut lui donner aujourd’hui. Le courant conservateur s’est positionné face à la Révolution française et aux idées qu’elle représentait.
Né en Angleterre avec Burke, il s’est développé ailleurs, avec toutefois une difficulté plus grande en France, du fait de l’emprise de la Révolution. D’autant que la réaction en retour y a pris, de Bonald à Maurras, des formes contre-révolutionnaires plus dures que le conservatisme des autres pays. Le Conservateur oppose au projet révolutionnaire de reconstruction de la société à partir d’une idéologie posée au départ, une conception de la société politique fondée sur l’expérience de l’histoire, empirique mais attentive à dégager des références morales ou sociales, ainsi que sur l’attachement à des institutions issues de cette même histoire et permettant la vie en commun, de la famille à la nation…
…retrouvez la suite dans le N°2 !